15/01/2014
Aucune interdiction de séjour pour les idéologues...
« Longtemps la liberté d’expression aura été un bloc. La laïcité ne transigeait pas là dessus ; c’était même pour ça qu’elle stigmatisait l’obscurantisme des Églises. Aucune limite à la contestation. Aucune interdiction de séjour pour les idéologues, ni pour leurs militants, qu’ils fussent royalistes ou républicains, socialistes ou Croix-de-Feu, catholiques ou francs-maçons, communistes ou fascistes. La démocratie savait faire la différence entre ses amis et ses ennemis, elle savait mieux encore ce qui la distinguait de la dictature. On n’était démocrate que si l’on tolérait les anti-démocrates et si l’on s’abstenait d’entraîner les controverses au poste de police ou au cabinet du juge d’instruction. Avoir mauvais goût en littérature, être odieux en politique, médire du pouvoir à mots populaires, vitupérer ses principes, réprouver ses mœurs, ridiculiser ses grands prêtres et renverser ses idoles, ces séditions livresques n’exposaient personne au bannissement. La société ne s’estimait pas en danger de mort lorsqu’elle était moquée par les chansonniers, contredite par les journalistes d'opposition, secouée par les pamphlétaires. »
Pol Vandromme, Bivouacs d’un hussard
( Source texte : les-sept-couleurs )
10:34 Publié dans Cartouches, Monde en perdition | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pol vandromme, bivouacs d’un hussard, liberté d'expression, monde en perdition
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