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17/04/2015

Poids, mesures, chats... et souris.

Ukraine, Yémen... deux poids deux mesures.

 

Les crises au Yémen et en Ukraine se ressemblent de manière étonnante. La réaction des USA dans les deux cas, très différente, illustre le caractère profondément idéologisé de leur politique extérieure.

 

Les États-Unis et leurs alliés sont prêts à soumettre la population d'un État étranger à toutes sortes de privations pour éviter la chute du gouvernement loyal aux intérêts américains, écrit le journaliste Nicolas Davis, dans un article pour le Huffington Post.

 

Imaginez que dans un État étranger les forces révolutionnaires s'emparent du pouvoir dans la capitale et sur la majeure partie du territoire. Le président est forcé de fuir, tandis que ses partisans continuent de lutter pour leur partie du territoire en déclarant que le nouveau gouvernement est illégitime.

 

Ce scénario décrit aussi bien la situation en Ukraine en 2014 que celle au Yémen en 2015, affirme Davis. Néanmoins, la différence de réaction des USA dans chaque cas est frappante. Cela souligne une fois de plus que les actions de Washington, dans ce genre de crises, sont dictées uniquement par l'idéologie, les jeux politiques internes et les froids calculs géopolitiques et commerciaux, parfois complètement erronés. Ces deux crises reflètent parfaitement "le large fossé entre l'apparence et la réalité de la politique extérieure américaine", souligne Davis. Les décisions des leaders politiques des USA conduisent inévitablement à une croissance de l'effusion de sang et du chaos, affirme-t-il. Même aujourd'hui, les États-Unis profitent de la trêve conclue pour envoyer une assistance militaire à la Garde nationale de l'Ukraine, dont les rangs sont rejoints par les membres du parti "Liberté" et du groupe "Secteur droit", reconnu comme une organisation terroriste en Russie.

 

Washington a également envoyé 290 parachutistes de la 173e brigade aéroportée de l'armée des USA à Lvov pour des exercices conjoints avec le bataillon "Azov", rapporte le Huffington Post. Tout cela malgré le fait que la population du pays a repoussé ces partis radicaux et extrémistes aux élections parlementaires organisées par le nouveau gouvernement.

 

Au Yémen, au contraire, les États-Unis soutiennent la coalition dirigée par l'Arabie saoudite visant par tous les moyens à rétablir au pouvoir le président Abd Rabo Mansour Hadi. Washington et ses alliés continuent de considérer Mansour comme le dirigeant légitime du pays, malgré le fait que son mandat a pris fin en 2014, et qu'en 2015 il a officiellement cessé de remplir les fonctions de président.

 

Du point de vue des normes constitutionnelles, Viktor Ianoukovitch, contrairement à Mansour, a tous les droits sur son mandat présidentiel inachevé, affirme Davis. Sa destitution s'est déroulée en violation de la loi: pendant le vote de la Rada (le parlement ukrainien) il manquait 10 voix pour son impeachment, et lui-même n'a pas reconnu sa démission.

 

Il n'y a aucune raison de croire que ce sont les droits du gouvernement légitime assiégé qui sont défendus dans ces conflits, résume le journaliste. Tout comme en Irak, la lutte politique intestine est un problème fomenté de l'extérieur, souligne-t-il.

 

Paraphrasant la militante politique et journaliste Phyllis Bennis, les USA sont prêts à "se battre pour le Yémen jusqu'au dernier Yéménite, pour la Syrie jusqu'au dernier Syrien, pour l'Irak jusqu'au dernier Irakien et pour l'Ukraine jusqu'au dernier Ukrainien", écrit Davis dans le Huffington Post. Dans chacun de ces cas, le but est d'amener au pouvoir un nouveau gouvernement loyal à Washington. Ni la destruction du pays, ni le nombre de victimes parmi la population civile ne forceront les USA à prendre du recul et à permettre une autre issue qui ne servirait pas les intérêts de l'Amérique et des monarchies arabes.

 

SPUTNIK / http://sptnkne.ws/dBm

 

yemen.jpg

© AP Photo/ Hani Mohammed

 

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Le jeu du chat et de la souris...

 

L’Occident a décidé la fin de la partie contre la Russie, comment celle-ci va-t-elle répondre ?

 

Après réflexion, ce qui me frappe le plus, suite à ma visite à Donetsk, la semaine dernière, c’est l’absence totale de la Russie, à tous égards. Évidemment, il n’y a aucun signe de matériel militaire russe ni de personnel ; mais pas seulement, la Russie ne participe pas à la construction de l’État de Donetsk, en aucune façon. La Russie n’a même pas bougé pour alléger le blocus économique imposé par les Ukrainiens, ce qu’elle pourrait faire en reconnaissant les documents douaniers émis par les autorités de Donetsk. La seule présence russe est l’aide humanitaire qui est périodiquement apportée par des convois de camions blancs.

 

On a l’impression que la Russie est pleinement engagée à faire tout de son propre côté pour assurer la mise en œuvre des accords de Minsk, à tout prix, en usant de son influence sur la milice populaire pour les faire respecter aussi.

 

Une fois de plus, la Russie a choisi l’approche légaliste en adhérant aux accords. Beaucoup sont déconcertés par cette approche, sachant que l’autre partie, c’est à dire l’Occident et son gouvernement fantoche à Kiev, s’en foutent. Certes, la Russie doit savoir qu’elle ne peut pas impressionner l’Occident de quelque façon que ce soit avec un tel respect des accords. Quoi qu’elle fasse, elle sera continuellement accusée de violation des accords et d’incursions en Ukraine.

 

Il me semble que la Russie est motivée par d’autres préoccupations que la réaction occidentale prévisible. Principalement, la Russie semble être intéressée à voir réellement appliqués les accords de Minsk, et d’autre part à faire juger son cas devant la communauté mondiale, plutôt que seulement devant l’Occident. Les vrais amis de la Russie, la Chine, les autres pays du BRICS, les nombreux pays d’Asie, d’Amérique du Sud et l’Afrique doivent être convaincus que la Russie veut la paix.

 

Il convient de noter, cependant, que les accords de Minsk n’imposent aucune obligation à la Russie; pour elle il s’agit juste de s’abstenir de mesures qui pourraient être considérées comme favorables au séparatisme. La clé de la mise en œuvre du plan de paix est à Kiev. Cessation des hostilités militaires, retrait des armes lourdes, imposés à la fois à Kiev et aux gouvernements rebelles. Les troupes de Donetsk et de Lougansk ont ​​mis en œuvre ces conditions pour leur part, mais les militaires de Kiev continuent d’attaquer les lignes de front et de bombarder copieusement Donetsk. J’ai vécu cela de première main en visitant le quartier près de l’aéroport avec un groupe de journalistes jeudi dernier. Il y avait un grondement constant de tirs d’artillerie en arrière-plan.

 

Outre le retrait militaire, toutes les obligations sont carrément et uniquement sur Kiev, qui doit faire des réformes constitutionnelles pour accorder l’autonomie à certaines régions de Donetsk et Lougansk et faire voter d’autres actes juridiques tels que décrits dans le protocole de Minsk. Jusqu’à présent, Kiev est en violation flagrante de ces obligations et il ne semble pas y avoir de volonté de les respecter. La date limite pour faire passer les réformes constitutionnelles selon les procédures constitutionnelles ukrainiennes est sur le point d’être atteinte.

 

C’est un jeu d’attente. La Russie et les autorités du Donbass doivent mettre en avant toutes les échéances des accords de Minsk. Laquelle des parties intéressées veut-elle voir les accords de cessez-le-feu échouer? Si le cessez le feu échoue, comme c’est probable, les républiques de Donetsk et de Lougansk prendront les mesures finales pour créer leur État et la Russie sera légalement libre de les soutenir.

 

En attendant, les nuages ​​sombres de la guerre s’amoncellent en Europe. Le système de sécurité s’est considérablement détérioré, en particulier dans l’évolution de chaque côté de la mer Baltique. Cela pourrait pousser la Russie à reconsidérer son rôle dans le Donbass. Les gouvernements de Pologne, de Lituanie et d’Estonie réclament plus de troupes de l’Otan sur leurs territoires sous le couvert de la peur frénétique d’une invasion russe imminente. Sur l’autre rive de la Baltique, les médias finlandais ont attisé l’hystérie guerrière, fournissant un prétexte au gouvernement dans ses efforts pour inviter les troupes de l’Otan en Finlande. Dans le plus grand secret et en violation de la constitution qui en fait un pays neutre, la Finlande a signé avec l’Otan, en septembre 2014, un prétendu accord de soutien, qui dans la pratique allie la Finlande à l’Otan.

 

Dans le même temps la Suède a également abandonné sa neutralité officielle avec la signature d’un accord similaire avec l’Otan. L’accord énonce directement que son but est de mettre en place les procédures pour l’établissement de bases en Finlande afin de soutenir un renforcement militaire de l’Otan. Durant l’année, la classe politique finlandaise, du président Niinistö au Premier ministre et ministre de la Défense Stubb Haglund, a progressivement monté le ton de sa rhétorique agressive et de ses déclarations provocatrices contre la Russie. Il y a quelques jours, Haglund a signé un article commun avec quatre autres ministres de la Défense des pays nordiques (scandinaves), dans un quotidien suédois, préconisant la nécessité pour les pays nordiques d’intensifier les efforts de défense communs contre l’agression russe.

 

Seulement, l’opinion publique, qui est farouchement opposée à l’adhésion de l’Otan, a jusqu’à présent empêché l’élite finlandaise de demander une adhésion directe; mais sans aucun doute, c’est seulement une question de temps avant que l’excuse nécessaire soit inventée pour passer outre à l’opposition du public après les élections parlementaire du 19 avril. Et en effet, le but de ces provocations constantes de la direction politique finlandaise et de la presse est précisément d’enflammer la situation de manière à produire le casus belli pour justifier l’adhésion à l’Otan.

 

Il semble qu’un retour en arrière soit impossible. En conséquence, avec 1 340 km de frontière, la Finlande a maintenant la plus longue frontière directe entre la Russie et l’Otan, ce qui pose à nouveau une menace militaire directe sur Saint-Pétersbourg et la route vers Moscou.

 

Il est clair que l’Occident a commencé une finale contre la Russie, et celle-ci doit répondre. Comme plus de troupes seront nécessaires dans le Nord, je ne vois pas comment la Russie pourrait laisser tomber le Donbass.

 

Le 13 avril 2015 – Source : Russia Insider

 

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone.

http://lesakerfrancophone.net/le-jeu-du-chat-et-de-la-souris-dans-le-donbass-et-apres/

 

otan-encercle-russie.png

Vue d’ensemble des bases de l’OTAN.

 

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Et pour ce qui en est des "news", cliquez ici

 

 

Islamistes tchétchènes intégrés dans une compagnie DUK de Praviy Sektor,

au sud-ouest immédiat de Shirokino (Berdyanske), sur le front de mer.

De l’autre côté de la colline verte, c’est Shirokino.

En fait ils appartiennent au « bataillon Sheikh Mansour ».