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24/11/2015

Revue d’actualité(s) d’un monde en perdition / Part.02

Revue d’actualité(s) d’un monde en perdition / Part.02

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18 Novembre 2015

Taubira pas favorable à la déchéance de nationalité pour les terroristes…

Sur Europe 1 mercredi matin, Christiane Taubira a refusé de dire si elle était favorable à l'extension de la déchéance de nationalité à des terroristes nés en France, comme le souhaite le président.
http://www.lefigaro.fr/politique/2015/11/18/01002-20151118ARTFIG00316-taubira-un-malaise-perceptible.php

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21 Novembre 2015

Plus de 600 terroristes frappés
par des missiles de croisière russes…

Plus de 600 terroristes ont été frappés par des missiles de croisière russes en Syrie, a rapporté le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

18 missiles de croisière ont frappé sept cibles terroristes dans les provinces de Raqqa, d'Idleb et d'Alep, en éliminant plus de 600 combattants appartenant au groupe terroriste Etat islamique, a rapporté vendredi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou au président russe Vladimir Poutine.
Plus de 600 djihadistes ont été éliminés en Syrie, dans les environs de Deir Ez-Zor, à la suite de frappes menées par l'aviation militaire russe contre des cibles terroristes.
Les forces aériennes russes ont détruit 23 camps d'entraînement de rebelles, 19 usines productrices d'armes et 47 dépôts d'armes.
Suite à l'opération de l'aviation russe, 820 cibles terroristes ont été détruites et un acheminement illégal de 60.000 tonnes de pétrole sur le marché noir a été empêché. Jour après jour, les terroristes subissent des pertes de plus en plus lourdes, leurs pertes se chiffrant à 1,5 millions de dollars pour la seule journée d'aujourd'hui, selon Sergueï Choïgou.
Par ailleurs, 15 stations de conservation et de traitement du pétrole ont été détruites, tout comme 525 camions-citernes appartenant à l'EI.

En l'espace de quatre jours, l'aviation russe a utilisé 101 missiles de croisière et 1.400 tonnes de bombes pour frapper l'Etat islamique.
Les navires de la flotte russe ont en outre tiré 18 missiles de croisière Kalibr depuis les mers Caspienne et Méditerranée, détruisant des cibles à une distance de 1.500 km. "Le 20 novembre, la flottille de la Caspienne a tiré 18 missiles de croisière sur sept cibles dans les provinces de Raqqa, d'Idleb et d'Alep. Toutes les cibles ont été détruites", a déclaré M. Choïgou. La flotte russe engagée en Syrie compte 10 navires, dont six se trouvant en Méditerranée, a précisé le ministre de la Défense.

Depuis mardi, l'aviation russe mène des frappes massives contre les positions de l'EI. La troisième opération massive, lors de laquelle trois chefs de groupes terroristes, Abu Nurlbagasi, Muhammad ibn Hayrat et Al-Okaba, ont été éliminés, s'est déroulée jeudi. Par la suite, l'Etat islamique a perdu le contrôle de ses combattants confus et désorientés par les frappes russes de grande ampleur.

Lire aussi : …
Les avions russes ont effectué ces deux derniers jours 141 sorties et détruit 472 cibles liées aux terroristes en Syrie, a annoncé lundi le porte-parole officiel du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov. (Article source)

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22 novembre 2015

Le troisième kamikaze du Stade de France
identifié comme un réfugié venu par la Grèce.

Le troisième terroriste à s’être fait explosé à la sortie du Stade de France de Saint-Denis la semaine dernière a été identifié par la BBC comme un homme arrivé sur l’île grecque de Leros avec un autre assaillant nommé Ahmad al Mohammad.
La police française avait diffusé une photo du troisième kamikaze du Stade de France ce dimanche, demandant de l’aide pour identifier l’individu. La BBC a consulté les papiers d’arrivée d’un homme appelé M. al Mahmod, arrivé sur l’île de Leros le 3 octobre, et a découvert que la photo était identique à la photo diffusée par la police française. 

Mahmod est entré dans l’Union Européenne avec un autre terroriste dont le nom présumé est Ahmad al Mohammad, dont le passeport syrien a été trouvé près du site de l’attaque.
Le journal anglais The Sun cite des officiels grecs expliquant que les deux terroristes sont arrivés avec 200 réfugiés dans un bateau, qui a délibérément été saboté à l’aide d’un couteau à l’approche des côtes grecques. Deux personnes avaient alors été arrêtées car elles possédaient de faux passeports syriens.

Mais al Mohammad, et peut être son comparse Mahmod, ont réussi à passer au travers des contrôles de sécurité, puis ont été pris en charge par des volontaires français de l’organisation humanitaire « Médecin Sans Frontières ». Moins de 24 h plus tard, al Mohammad, avec cinq autres personnes, a acheté des tickets pour Athènes. Dimitris Kastis, l’agent de voyage qui a vendu les billets a déclaré avoir été « très surpris, il n’avait pas l’air suspect ».

Mahmod a ensuite quitté Leros accompagné par al Mohammad et d’autre réfugiés syriens. Les trois terroristes du Stade de France sont donc entrés en Europe en tant que demandeurs d'asile. 

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The Sun

EXCLUSIVE : Paris attacker welcomed to Europe
and given clothes by French volunteers > http://thesun.uk/6014BRg3j 
22:17 - 22 Nov 2015

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23 Novembre 2015

Au moins 1,7 million de Criméens sans électricité.

En raison de l’interruption des livraisons d'électricité par l'Ukraine, la Crimée n'éclaire plus ses villes que grâce à des groupes électrogènes. L'état d'urgence est prolongé.

Le ministère russe des Situations d'urgence a déclaré que plus de 1,68 million de Criméens, dont les 250.000 habitants de Sébastopol, étaient privés d'électricité depuis samedi soir lorsque plusieurs pylônes électriques acheminant le courant dans la péninsule ont été gravement endommagés. Hier, les autorités ont réussi à connecter à des générateurs de secours qui ont 30 jours d’autonomie les organes vitaux au fonctionnement des villes . 
D'après le ministère, plus de 3.000 personnes réparties en un millier d’unités techniques travaillent actuellement pour rétablir la situation au plus vite. « La situation à Sébastopol est sous contrôle », a précisé le vice-ministre des Situations d'urgence, Alexandre Tchouprianov.

Entre-temps, le chef de la République de Crimée, Sergueï Axionov, a annulé la semaine de travail commençant le 23 novembre pour réduire la consommation d'électricité. Heureusement, le temps est encore clément en Crimée, avec une température de 18 degrés. 
La panne des lignes à haute tension qui alimentent la Crimée en électricité s’est produite en territoire ukrainien aux environs de Kherson, le 20 novembre. Des inconnus ont endommagé deux pylônes, après que des membres du parti nationaliste radical Secteur droit et des Tatars de Crimée ont revendiqué avoir pris cette portion de territoire «sous leur protection», empêchant les services ukrainiens de réparation d’accéder aux sites concernés. (Note de K : pour ceusses qui douteraient encore du copinage entre les salopards du « Secteur Droot / Praviy Sektor » et les « muslims » et autres djihadistes de tous poils : voir ici !)
Lors d’affrontements entre ces militants et les forces de l’ordre, on a dénombré plusieurs blessés, dont un policier blessé à l’arme blanche. 

Le chef du gouvernement de Crimée, Sergueï Axionov, a déclaré au matin du 22 novembre, qu’on avait fait exploser ces pylônes pour priver la Crimée de courant. « Je suis persuadé que l’Ukraine ne recherche pas les coupables. C’était un acte approuvé », a-t-il précisé. Le ministère russe des Situations d'urgence a proposé son aide à l'Ukraine pour accélérer les réparations mais les autorités ukrainiennes ont refusé, précisant qu'elle disposait des équipements nécessaires pour procéder à ces réparations.

RT en français / article source

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23 Novembre 2015

Des images de frappes russes…
Pour illustrer de fictives opérations US en Syrie !

L’émission de télévision américaine PBS NewsHour a utilisé des images montrant les frappes aériennes russes contre l’Etat islamique (EI), en les faisant passer pour des frappes américaines, a révélé Information Clearing House.

La semaine dernière, le gouvernement américain s'est engagé à intensifier ses frappes contre l'Etat Islamique et à larguer des bombes contre les infrastructures pétrolières des djihadistes, qui constituent leur principale source de revenus.

Le 16 novembre, le Pentagone a affirmé avoir détruit au moins 116 camions-citernes transportant du pétrole sur un territoire contrôlé par les terroristes, ce qui a été décrit par la suite de façon pittoresque par le journal New York Times. Toujours est-il que le "succès" de cette opération hors pair n'a été étayé par aucune preuve tangible.

Le 18 novembre, les Forces aérospatiales russes ont détruit au moins 500 camions-citernes transportant du pétrole en provenance de territoires contrôlés par les djihadistes. Contrairement à l'Armée de l'air américaine, le ministère russe de la Défense a réalisé une vidéo représentant le déroulement de l'opération en question.

Le 19 novembre, l'émission d'actualité PBS NewsHour a "diffusé" en direct les images de frappes américaines mettant en pièce des camions-citernes de l'EI. Détail frappant, la vidéo en question ressemble comme deux gouttes d'eau à celle réalisée par le ministère russe de la Défense.

Cependant, l'émission n'a mentionné ni l'opération russe en Syrie, ni la source dont été tirée la vidéo en question. Ainsi, des millions de téléspectateurs américains ont été, sans se douter de rien, victimes d'un coup monté par la chaîne PBS.

Sputnik

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Lire aussi :

Le chef d’une cellule terroriste a acheté des armes en Ukraine.

Les autorités de sécurité koweïtiennes ont interpellé une cellule internationale dirigée par un Libanais qui envoyait aux terroristes de l’Etat islamique des systèmes de missile sol-air achetés en Ukraine, a déclaré jeudi le ministère koweïtien de l'Intérieur.
Le chef de la cellule, Osama Khayat, Libanais âgé de 45 ans, a avoué qu'il effectuait du soutien logistique pour le groupement qui a réalisé des attaques meurtrières au Liban et en France la semaine dernière, a indiqué le ministère.
Osama Khayat a coordonné les actions de l’Etat Islamique au Koweït et a organisé des ventes d'armes, notamment de systèmes de missile sol-air FN6 développés en Chine et vendus en Ukraine, selon l'AFP, qui ont été expédiés aux terroristes de l’EI en Syrie via la Turquie.
Lors de son interrogatoire, Khayat a également admis avoir fait un transfert d'argent sur des comptes bancaires turcs ainsi que la propagande de l’EI sur Internet afin d'obtenir de nouvelles recrues.
(…)
En octobre, le président américain Barack Obama a mis son veto au projet de budget de la Défense des Etats-Unis pour l'année financière 2016. Le document accordait à des fins militaires un montant de 612 milliards de dollars, dont 300 millions pouvaient être éventuellement employés afin d'octroyer à Kiev une assistance dans les domaines militaire et de reconnaissance, y compris des armes de combat, des munitions, des drones, des armes antichar et des lance-roquettes. Plus tard, un communiqué de l'ambassade d'Ukraine aux Etats-Unis a indiqué que les Etats-Unis continueraient d'accorder une aide militaire et autre à l'Ukraine, malgré le veto.

Article source

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09/10/2015

Le chanteur de Limp Biskit veut vivre en Crimée !

08 octobre 2015 :

 

Le chanteur de Limp Biskit veut vivre en Crimée.

 

 

Le fondateur et soliste du groupe américain veut une jolie maison en Crimée et se fiche de la réaction des Etats-Unis.

 

Fred Durst, le fondateur du groupe de rock américain Limp Bizkit, n'est pas préoccupé par l'éventuelle réaction des autorités des Etats-Unis à sa volonté de vivre et travailler en Crimée et d'obtenir la nationalité russe, a indiqué jeudi l'organisateur de sa tournée russe.

Selon le vice-premier ministre criméen Dmitri Polonski, l'administration de la Crimée aidera le musicien à s'installer dans la presqu'île. Durst, dont l'épouse est russe, a adressé une demande appropriée aux autorités. Il souhaite avoir une "jolie maison" en Crimée, ainsi qu'un passeport russe.

"Fred se fiche de la réaction des autorités américaines à sa volonté d'avoir la nationalité russe. Il a un fils aux Etats-Unis et s'il a des problèmes pour communiquer avec le garçon, cela aura de fortes répercussions dans l'opinion publique américaine", a raconté l'organisateur russe de la tournée qui débute le 25 octobre.

Limp Bizkit est un des groups phare de l'industrie musicale, son album "Chocolate Starfish Hot Dog Flavored Water" a été vendu à plus d'un million d'exemplaires en une semaine. Le groupe a obtenu nombre de prix dont Billboard, Grammy et MTV Music Awards.

 

Sputnik / Article source

 

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© Sputnik. Vladimir Astapkovich

 

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 Note de K. : Voilà qui me réconcilie presque avec le "Nu Metal" dites donc !?! Haha ! 

 

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Voir aussi / pour mémoire et en passant…

 

12 septembre 2015 :

 

Le boxeur Roy Jones Jr. devient citoyen russe.

 

 

Le président russe a signé un décret octroyant la citoyenneté russe au sportif après l'avoir rencontré en Crimée en août dernier.

 

Les deux hommes se sont retrouvés le 19 août à Sébastopol (base navale russe en Crimée). Le boxeur a alors demandé au président de l'aider à obtenir la nationalité russe. "Si vous envisagez de lier une grande partie de votre vie à la Russie, nous serons ravis de satisfaire à votre demande concernant l'obtention de la nationalité russe", lui a répondu le chef d'Etat.

Le lendemain, le sportif a présenté à Yalta (toujours en Crimée) une demande appropriée. Un passeport russe lui faciliterait ses déplacements et ses affaires, a-t-il expliqué. Peu après, l'Ukraine a inscrit son nom dans la base de données du centre chargé des crimes contre la sécurité nationale, l'accusant d'avoir violé la frontière du pays. En effet, l'Ukraine n'a jamais reconnu le rattachement à la Russie de la Crimée, survenu après un référendum tenu dans la péninsule au printemps 2014.

Roy Jones Jr., vice-champion olympique et champion du monde dans quatre catégories différentes, est l'un des boxeurs les plus réputés au monde. Il a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques 1988 à Séoul et compte à son actif 62 victoires (dont 45 par K-O) et 8 défaites.

Le célèbre sportif n'est pas la première personnalité étrangère à recevoir la nationalité russe. L'acteur français Gérard Depardieu l'avait obtenue le 1er janvier 2013 par un décret également signé de la main du président russe Vladimir Poutine. D'autres stars, comme le combattant de MMA Jeff Monson ou l'acteur français Samy Nacéri, se sont dites prêtes à devenir russes.

Sputnik / Article source

 

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Photo : OnlineMagazine

 

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Ou encore…

06 septembre 2015 :

 

Nous sommes tous un peu Russes...

 

http://fr.sputniknews.com/societe/20150906/1018000499.html  

 

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Mickey Rourke © Sputnik. Vitaliy Belousov

 

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Le combattant de MMA Jeff Monson, a déclaré son intention de devenir citoyen russe en 2014. Il a dit qu'il était "même plus Russe que de nombreux Russes".

A titre de preuve, il s'est fait tatouer sur sa jambe la Statue de la Mère-Patrie, qui se dresse sur le kourgane Mamaïev à Volgograd (anciennement Stalingrad).

16/10/2014

L’Ukraine telle que nous la connaissons...

Le Saker :

« L’Ukraine telle que nous la connaissons est partie pour toujours »

 

Octobre 16th, 2014 | by Mickael - Fondateur de News360x

http://news360x.fr/saker-lukraine-telle-connaissons-partie-toujours/

 

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Le Saker est un ex-analyste militaire, né en Europe dans une famille de réfugiés russes. Il vit maintenant en Floride, où il tient le blog « The Vineyard of The Saker » (« le Vignoble du Saker ») et où il intervient comme contributeur régulier du site « Russia Insider ». La communauté internationale des blogs Saker comprend, outre le blog Saker original, des membres français, allemand, russe, océanien et serbe, et elle inclura bientôt un nouveau membre latino-américain.

Traduction : Glokayeh pour le Vineyardsaker version française.

 

 

Mike Whitney : Les États-Unis sont-ils responsables des troubles en Ukraine ?

Le Saker : Oui, absolument, il n’y a aucun doute à ce sujet. Même s’il est vrai que les Ukrainiens étaient mécontents du régime corrompu d’Ianoukovitch, le coup d’État lui-même a très certainement été orchestré par la CIA. L’UE y a également participé, en particulier l’Allemagne, mais ils ont été loin d’y jouer un rôle aussi important que les États-Unis. L’enregistrement du coup de téléphone de Victoria Nuland (la sous-secrétaire d’État étatsunienne) a montré qui tirait vraiment les ficelles en coulisse.

 

Mike Whitney : Quel rôle a joué l’administration Obama dans la décision de Kiev de lancer une guerre contre son propre peuple dans l’est de l’Ukraine ?

Le Saker : Un rôle central. Vous devez comprendre qu’il n’y a pas de pouvoir « ukrainien » à Kiev. Porochenko est à 100% contrôlé par les USA, comme le sont les gens autour de lui. Le chef de la fameuse police secrète ukrainienne (le SBU), Valentin Nalivaichenko, est un agent connu de la CIA. Il est également vrai que les États-Unis font référence à Porochenko en l’appelant « notre homme en Ukraine ». Toutes ses soi-disant « décisions » sont en réalité prises par des représentants des États-Unis à Kiev. Et en ce qui concerne le discours de Porochenko au Congrès, il y a de cela quelques semaines, il avait manifestement été écrit par un Américain.

 

Mike Whitney : Les séparatistes dans l’est ont remporté un joli succès en repoussant l’armée ukrainienne et leurs homologues néonazis des services de sécurité. Quel rôle exact la Russie a-t-elle joué en aidant les milices de Novorossia ?

Le Saker : Le rôle de la Russie était critique. S’il est vrai que les troupes russes n’ont pas été déployées à travers la frontière, Moscou a cependant permis aux bénévoles et aux armes de circuler. Cette aide n’a pas été fournie directement ni par le FSB (Service fédéral de sécurité de Russie) ni par l’armée, mais elle est venue de divers groupes privés. De toute évidence, le Kremlin a le pouvoir de tirer quelqu’un d’affaire quand il choisit de le faire. Dans un cas précis, il semble qu’il y ait eu un soutien d’artillerie direct depuis l’autre côté de la frontière russe (dans ce que l’on a appelé le « chaudron sud »), mais la plupart du temps, l’aide est restée cachée. Outre l’aide secrète, la Russie a également fourni des renseignements, ainsi qu’un soutien logistique et politique pour les Novorossiens. Sans le soutien de la Russie, jamais les Novorossiens n’auraient été en mesure de renverser la tendance dans cette guerre.

 

Mike Whitney : Poutine a-t-il envoyé des troupes russes en Crimée, et a-t-il illégalement fait main basse sur la région ou s’agit-il d’une fiction qui a été propagée dans les médias occidentaux ?

Le Saker : Il s’agit en fait d’une question de technique. Oui, Poutine a envoyé des troupes russes en Crimée, mais non, elles n’ont jamais dépassé les limites autorisées par les accords actuels entre la Russie et l’Ukraine. Rappelez-vous que la flotte de la mer Noire était déjà basée à Sébastopol, et qu’il y avait par conséquent nombre de troupes disponibles sur place. De surcroit, il y avait un groupe important de bénévoles locaux, qui ont effectué des opérations essentielles. Certains de ces bénévoles se sont montrés si convaincants qu’ils ont été confondus avec des forces spéciales russes. Mais, oui, au moment critique, Poutine a envoyé des forces spéciales supplémentaires en Crimée.

L’opération était-elle légale ? Eh bien, techniquement, il n’a pas violé les dispositions du traité en termes de nombre d’hommes, mais a-t-il ce faisant commis une violation de la souveraineté de l’Ukraine ? La raison pour laquelle Moscou a fait cela, c’est qu’il y avait des preuves solides que Kiev avait l’intention d’agir contre la Crimée (en impliquant éventuellement les Tatars de Turquie et de Crimée). Si Poutine n’avait pas pris l’initiative, le bain de sang en Crimée aurait pu être pire que ce qu’a connu la Novorossia. Il est vrai aussi qu’au moment où Poutine a pris la décision de protéger la Crimée, le président démocratiquement élu (Ianoukovitch) avait déjà été démis de ses fonctions, ce qui créait un vide juridique à Kiev. La question est donc : Poutine devait-il absolument respecter les lois d’un pays qui était passé aux mains d’une bande de voyous armés, ou devait-il au contraire essayer de maintenir la paix en faisant ce qu’il a fait ?

Ce que Poutine a choisi de faire, c’était de permettre à la population de la Crimée de décider de son propre avenir en votant librement dans un référendum. Oui, la propagande anglo-sioniste dit qu’ils ont été contraints de « voter avec un fusil dans le dos », mais c’est un non-sens. Personne ne conteste le fait que l’écrasante majorité des Criméens (95%) ont voulu quitter l’Ukraine et rejoindre la Russie. Les « hommes armés, bien polis et vêtus de vert » n’ont fait que rendre possible pour ces gens d’exercer leur droit à l’autodétermination, quelque chose que la junte de Kiev n’aurait jamais permis.

 

Mike Whitney : Quelle influence exerce Obama sur la prise de décision du président ukrainien Petro Porochenko ? Est-ce Washington qui en réalité mène le jeu ?

Le Saker : Oui, tout à fait. Obama donne les ordres et Porochenko obéit.

Comme ils le font partout, les États-Unis se servent des oligarques locaux pour coloniser un pays. Prenez, par exemple, la Russie entre 1991 et 1999 : elle était dirigée par des oligarques dissimulés derrière une figure de proue en état d’ivresse quasi-permanent (Boris Eltsine). Tout le monde savait que la Russie était devenue une colonie américaine, et que les États-Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient. C’est la même chose aujourd’hui.

Ianoukovitch n’était pas plus pro-russe que n’importe quel autre président ukrainien. Il n’est qu’un oligarque qui a été remplacé par un autre oligarque, Porochenko. Ce dernier est un homme très intelligent, qui sait que sa survie dépend de son obéissance complète à l’Oncle Sam.

Je ne serais pas étonné de voir les États-Unis lâcher Porochenko et installer quelqu’un d’autre à sa place si cela concorde avec leurs objectifs (surtout si le secteur droit prend le pouvoir à Kiev). Pour l’instant, Porochenko est l’homme de Washington, mais cela pourrait changer en un clin d’œil.

 

Mike Whitney : A quel point l’administration Obama se trouve-t-elle proche de la réalisation de son objectif consistant à établir des bases de l’OTAN (et, peut-être, des sites de missiles) en Ukraine ? Quel danger cela pose-t-il pour Moscou ?

Le Saker : Le seul endroit où des bases de l’OTAN auraient vraiment un sens, c’est en Crimée, et cette option n’est plus envisageable. Mais la question est plus importante qu’on pourrait le penser. Je veux dire que si les États-Unis continuent à poursuivre cette politique de provocation avec l’établissement de bases de l’OTAN sur la frontière russe, la Russie se retirera du traité FNI (le traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire) et déploiera des versions avancées du SS-20 (missile balistique nucléaire soviétique) à proximité de l’Europe. La question ici, c’est que l’ingérence américaine pourrait conduire à une confrontation entre des adversaires dotés de l’arme nucléaire.

 

Mike Whitney : La Commission européenne a créé un certain nombre d’obstacles afin d’empêcher la Russie de construire le gazoduc South Stream qui lui permettrait de diversifier les itinéraires d’exportation de gaz naturel vers l’Europe centrale et méridionale. Les observateurs ont dit que l’administration Obama est derrière ce mouvement, et que de puissants géants de l’énergie aux États-Unis veulent bloquer ou contrôler les flux énergétiques de la Russie vers l’Europe. Est-ce là le contexte plus large des problèmes auxquels nous assistons en Ukraine, ou en d’autres termes, sommes-nous vraiment en train d’assister au spectacle d’une guerre de l’énergie en train de se dérouler sous nos yeux en temps réel ?

Le Saker : Cela est une partie importante de l’équation, mais ce n’est pas le point central. Le point central est la croyance erronée (mise en avant par Zbigniew Brzezinski) que sans l’Ukraine, la Russie ne peut pas être une superpuissance, et cette autre conviction erronée (mise en avant par Hillary Clinton) que Poutine voudrait recréer l’Union soviétique. Pour les anglo-sionistes, l’Ukraine est un jeu à somme nulle [1] dans lequel les États-Unis doivent soit contrôler l’Ukraine soit la détruire, mais en tout cas ne pas permettre à la Russie de l’avoir. Le problème avec cette théorie, c’est que la Russie ne veut pas vraiment de l’Ukraine ni n’en a vraiment besoin. Ce que veut la Russie, c’est un partenaire stable, fiable et neutre avec lequel elle puisse faire des affaires. Même maintenant, alors que les Novorossiens revendiquent une pleine indépendance, la Russie poursuit un plan complètement différent. Moscou veut une Ukraine unitaire dans laquelle chaque région aurait de facto son autonomie, mais continuerait à faire partie du même État.

Les éminences grises de l’Ouest sont tellement obsédées par le contrôle de l’Ukraine, elles en deviennent à ce point maniaques, qu’elles sont incapables d’imaginer que la Russie ne veuille pas la même chose. Mais la Russie ne veut pas de l’Ukraine. Elle n’a pas besoin d’un État démoli, dysfonctionnel, en faillite et traînant avec lui d’énormes problèmes sociaux, dont la reconstruction nécessitera des milliards et des milliards de dollars.

Bien sûr, il y a des liens culturels, historiques, religieux et même familiaux entre la Russie et l’Ukraine, mais cela ne signifie pas que les Russes veuillent diriger l’endroit. La Russie a déjà obtenu ce qu’elle voulait : la Crimée. Pour le reste, l’attitude de Moscou est : « Tu l’as cassé, c’est à toi ».

 

Mike Whitney : Quelle sera la fin de partie, dans ce cas ? Porochenko va-t-il réussir à maintenir l’intégrité de l’Ukraine et à isoler davantage la Russie de l’Europe, ou l’Ukraine va-t-elle éclater en suivant ses lignes de faille politiques ? Ou bien y a-t-il un autre scénario plus probable à vos yeux ?

Le Saker : La Crimée est partie pour toujours. Il en va de même de la Novorossia. Mais dans le cas de cette dernière, il pourrait y avoir une phase de transition dans laquelle Kiev conserverait un certain degré de souveraineté sur certains territoires de l’est.

À court terme, nous pourrions assister à une aggravation des combats, mais en fin de compte, il y aura un accord par lequel la Novorossia se verra conférer quelque chose qui ressemblera à l’indépendance. Une chose est certaine, c’est qu’avant d’arriver à un accord sur un statut final, deux questions devront être réglées :

Il devra y avoir un changement de régime à Kiev, suivi d’une dénazification.

Ni la Russie ni la Novorossia ne seront jamais en sécurité tant que les nazis seront au pouvoir à Kiev. Cela signifie qu’il faudra enlever ces monstres nationalistes russophobes avant que les questions relatives au statut final puissent être résolues. Les Russes et les Novorossiens sont un peu divisés sur cette question. Alors que les Novorossiens veulent leur indépendance et se contentent de dire « Au diable les nazis de Kiev ! », le Kremlin, lui, veut un changement de régime et regarde cela comme quelque chose d’essentiel pour sa sécurité nationale. Nous allons devoir attendre et voir comment les choses se jouent dans l’avenir.

Il sera nécessaire de tenir une conférence des bailleurs de fonds.

L’Ukraine est fondamentalement morte, il n’en reste que des décombres. Il faudra des années pour reconstruire, et de gigantesques sommes d’argent. Les États-Unis, l’UE et la Russie devront tous contribuer. Si les anglo-sionistes persistent dans leur position maximaliste et continuent de soutenir la junte nazie de Kiev, les Russes ne paieront pas un seul kopeck. L’aide de la Russie ira exclusivement à la Novorossia.

Tôt ou tard, les États-Unis et l’UE se rendront compte qu’ils ont besoin de l’aide de la Russie. Et quand ils le comprendront enfin, ils travailleront ensemble pour parvenir à un accord politique global. À l’heure actuelle, ils se soucient davantage de punir Poutine (par des sanctions économiques et par l’isolement politique) afin de prouver que personne ne peut défier l’Empire. Néanmoins, ce genre de comportement d’intimidation ne changera pas la réalité sur le terrain. L’Occident a besoin de la coopération de la Russie, mais la Russie ne coopérera pas sans condition. Les États-Unis devront remplir certaines conditions avant que Moscou accepte un accord.

 

L’Ukraine : « Partie pour toujours »

Bien qu’il soit trop tôt pour le dire, je pense que l’Ukraine telle que nous la connaissons est partie pour toujours. La Crimée restera une partie de la Russie, tandis que la Novorossia deviendra indépendante et in fine se retrouvera probablement dans une sorte de statut d’association avec la Russie. Pour ce qui est du reste de l’Ukraine, il y aura forcément une confrontation entre les différents oligarques et les nazis, après quoi ceux qui sauront se montrer pragmatiques apparaîtront pour ouvrir la voie à un règlement. Finalement, il y aura une sorte d’arrangement dont sortira un nouvel État, mais je ne puis imaginer combien de temps il faudra pour que cela se produise.

Si vous souhaitez une analyse plus systématique des points évoqués ci-dessus, s’il vous plaît reportez-vous à mon analyse La réponse russe à une double déclaration de guerre, publiée en français le 9 octobre dernier.

 

http://news360x.fr/saker-lukraine-telle-connaissons-partie-toujours/

 

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Note de traduction :

[1] Un jeu à somme nulle est un jeu où la somme des gains de tous les joueurs est égale à 0. Cela signifie donc que le gain de l’un constitue obligatoirement une perte pour l’autre. L’expression désigne un jeu strictement compétitif, comme il en va des jeux à deux joueurs dans lesquels l’intérêt de l’un des deux joueurs est strictement opposé à l’intérêt de l’autre joueur. En d’autres termes, c’est un jeu qui se termine nécessairement avec un perdant et un gagnant.

 

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24/06/2014

Les cosaques, maîtres de la terre russe...

Les cosaques, maîtres de la terre russe.

Par Inna DOULKINA pour Le Courrier de Russie

 

Originellement publié le Mardi 13 mai 2014.

 

On les avait crus morts il y a cent ans : les vrais cosaques ont quitté la Russie après la révolution de 1917, disions-nous, et ceux qui paradent dans leurs uniformes aujourd’hui, chantent leurs chansons et créent des associations sont des clowns, de faibles imitateurs, des acteurs déguisés, rien de plus. La crise en Ukraine a démontré combien nous avions tort.

 

On les a vus en Crimée d’abord : ces hommes robustes et barbus ne cachaient pas qu’ils étaient venus de Russie pour « aider leurs frères à défendre la foi orthodoxe ». On les a vus sur les barrages routiers à l’entrée de Sébastopol : avec les habitants locaux, ils contrôlaient les voitures afin que « les nationalistes du Secteur droit [1] ne pénètrent pas dans la cité russe ». On les a vus sur la place centrale de Simferopol, aussi : avec des autochtones en tenue de camouflage, les cosaques surveillaient l’entrée des bâtiments administratifs.

 

Alexandre Mojaev.jpgAlexandre Mojaev, cosaque du Kouban. Crédits: Reuters

 

Le 18 mars, quand Vladimir Poutine a demandé au Conseil de la Fédération de reconnaître les résultats du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie, à Simferopol, à l’entrée d’une base militaire, un sniper a tiré sur des gens. Deux hommes ont péri : un officier ukrainien et un membre russe des brigades d’autodéfense. Le lendemain, leurs cercueils étaient placés côte à côte et les habitants de Simferopol les inondaient de fleurs. Le Russe s’appelait Rouslan Kazakov, il venait de Volgograd et c’était un cosaque. Quand la fusillade a commencé, il s’est jeté devant le corps de son camarade blessé afin de le couvrir. On ne sait pas si c’est son sacrifice qui a calmé les esprits, mais les militaires ukrainiens et les habitants pro-russes de Crimée n’ont pas levé les armes. Le sniper a échoué dans son geste de provocation : le carnage fratricide n’a pas eu lieu.

 Rouslan Kazakov.jpgRouslan Kazakov. Crédits: VK.com

 

Puis, nous avons vu les cosaques en Ukraine, dans le Donbass : la photo de l’un d’entre eux a même été présentée par Jen Psaki, représentante officielle du Département d’État américain, en guise de preuve de la présence de forces spéciales russes en Ukraine. Mme Psaki a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU deux photos d’hommes barbus en tenue de camouflage : l’un des clichés avait été pris en Géorgie en 2008, l’autre en Ukraine, en avril 2014. Selon Psaki, il s’agissait du même homme mais les journalistes ont vite trouvé l’erreur : sur le cliché géorgien figurait Khamzat Gaïrbekov, chef du bataillon Vostok, et sur l’autre, Alexandre Mojaev, cosaque du Kouban, venu en Ukraine « afin d’aider ses frères à libérer la terre russe ».

 

Faut-il plus de preuves pour démontrer que ce sont les Russes qui sèment le trouble en Ukraine ?, diront certains. Effectivement, les cosaques russes sont présents sur le territoire ukrainien et ils ne cherchent pas à le dissimuler. Mais s’agit-il de perfides espions de la Direction générale du renseignement de l’état-major russe, ou d’hommes simples, qui se sont soudain sentis concernés par ce qui se passe au Donbass ? – chacun en décidera pour lui-même.

 

Ce qui saute aux yeux, quand on les écoute, c’est en tout cas que pour ces cosaques, comme pour beaucoup d’habitants de l’Est de l’Ukraine, la terre russe ne s’arrête pas à la frontière russo-ukrainienne. Elle s’étend jusqu’au Dniepr. Une vidéo circule actuellement sur le Net, montrant Mikhaïl Khodorkovski en train de discuter avec les habitants de Donetsk. L’homme d’affaires explique aux gens que, vu la situation économique difficile, la Russie n’a aucun intérêt à intégrer le Donbass.

 

« Mais c’est quoi, la Russie ? répondent-ils en chœur à l’oligarque déchu. Vous croyez que c’est la seule Fédération de Russie ? Mais nous aussi, nous sommes la Russie, nos terres sont tout aussi russes. La vérité, il faut la chercher non dans l’économie mais dans la conscience juste. »

Une affirmation qui fera froid dans le dos de certains – ces Russes savent-ils seulement respecter les frontières ?! – mais qu’il est indispensable de prendre en considération dès lors que l’on souhaite comprendre ce qui se passe réellement en Ukraine.

La crise en Ukraine a en effet l’avantage de briser les mythes : sous nos yeux, l’image glacée des shows télévisés se met à déteindre, et derrière, nous découvrons une clairière dans les bois, où des hommes armés sentant la sueur et l’acier envoient valser toutes nos représentations. Nous avions pris l’habitude de croire que les frontières tracées en 1991 par Eltsine, Kravtchouk et Chouchkievitch à travers les forêts biélorusses étaient inébranlables, que la décision des trois chefs d’État nouveau-né ne pourrait jamais être revue. Et voilà qu’à la première secousse importante dans l’espace post-soviétique, on voit revenir sur l’avant-scène ceux que l’on croyait évanouis il y a longtemps : des personnages de contes à dormir debout, des inspirateurs séculaires de révoltes populaires, des cosaques. Et voilà que le monde entier découvre que ces hommes ont leur vision propre des frontières, et qu’ils sont prêts à la défendre les armes à la main.

 

Parce que l’Ukraine, malgré toutes ses tentatives de se positionner comme l’État unitaire de la nation ukrainienne, ne l’est pas. L’Ukraine actuelle est constituée de deux parties inégales, au passé foncièrement différent : les provinces de l’Ouest ont longtemps fait partie de l’empire austro-hongrois, qui s’était fixé pour mission de cultiver chez les populations locales l’esprit d’un nationalisme ukrainien virulent – afin de contrer l’influence russe.

 

De l’autre côté : les provinces de l’Est, ancien champ sauvage, peuplé depuis le XVIIème siècle par des colons russes, baptisé « Nouvelle Russie » et rattaché à la république socialiste d’Ukraine par Lénine en 1920. Le chef du premier État socialiste voulait ainsi diluer la population paysanne d’Ukraine dans les mineurs du Donbass, afin d’y augmenter la part des « prolétaires ». Peu importe : bien que considérées dès lors comme ukrainiennes, les populations du Donbass ont continué de parler russe et ont gardé un fort attachement à la Russie. En réalité, elles n’ont jamais pensé en être séparées, et rien ne le prouve mieux que leurs insurrections contre Kiev.

 

Ces hommes, par leur simple présence, déconstruisent une à une nos idées sur comment le monde est fait. Grâce à eux, on réalise que non, la planète entière ne veut pas « entrer dans l’UE » et vivre selon les normes européennes. Que l’Europe n’est pas un exemple pour tout le monde, qu’il est des gens qui préfèrent creuser dans la neige leur propre sentier plutôt qu’être contraint de suivre une voie qu’ils ne se sont pas choisie, même s’il s’agit d’une autoroute goudronnée. Dans l’univers de ces hommes, des choses auxquelles nous croyions avoir toujours cru – l’immunité diplomatique, la liberté de la presse, l’autorité des organisations internationales – retrouvent leur vacuité originelle. À Slaviansk et dans les alentours, ce qui compte, ce n’est pas votre passeport, mais vos intentions. Ici, les amis seront bien accueillis, mais les ennemis iront en prison, et leurs cartes de presse ou d’identité européenne n’y feront rien. Ces « talismans » perdent toute leur force dans les bois de Slaviansk. Sur ce territoire, ce sont d’autres objets qui sont sacrés.

 

Le ruban de Saint Georges, par exemple. Le bout de tissu qui servait jusqu’ici aux Russes à décorer leurs voitures pour le 9 mai est devenu, en Ukraine, le signe de distinction entre les prorusses et les pro-ukrainiens : quand les Berkout sont passés dans le camp du peuple du Donbass, ils les ont enfilés en guise de brassards.

Les protestataires qui occupent en ce moment même les bâtiments administratifs de la région de Donetsk portent eux aussi des rubans de Saint Georges. Le ruban irrite terriblement les Ukrainiens pro-européens : ils traitent ceux qui le portent de doryphores ; preuve de la puissance symbolique de l’objet.

 

L’hymne et le drapeau russes, ensuite. Il ne sera pas exagéré de dire que les Russes se sont « approprié » leur hymne post-soviétique lorsqu’ils l’ont entendu chanter par les foules de Lougansk. Qu’ils ont « acquis » leur drapeau lorsqu’ils l’ont vu flotter au sommet des parlements de Sébastopol, de Simferopol, de Donetsk, de Lougansk, de Slaviansk et d’autres à venir. Nulle surprise, dès lors, au fait que sur ces terres, les cosaques n’ont plus du tout l’air de guignols. En prenant les armes et en allant se battre pour les valeurs qui leur sont chères, ils nous ont montré que c’est nous qui vivions dans l’illusion, que c’était nous, les clowns. Que les beaux discours et les grandes causes ne valent rien tant que l’on n’est pas prêt à mourir pour eux. Irrévérencieux, bagarreurs, impétueux, les cosaques font irruption dans notre monde confortable. De leurs piques, ils en cassent les murs – et le monde entier réalise qu’ils étaient en papier.

 

On les croyait disparus, exterminés, anéantis depuis au moins 70 ans, ces gardiens des confins russes – et les voilà qui se réveillent et, mus par un instinct obscur, forment des troupes et partent à la défense du monde russe, cette conception des siècles passés, morte depuis longtemps, qui soudain, sous leurs pas lourds, dans leurs combats désespérés et par leurs sacrifices volontaires, ressuscite et retrouve son souffle, son sens et sa beauté. Comme le ruban de Saint Georges. Comme l’hymne et le drapeau. Comme la Russie même.

 

Inna DOULKINA

 

http://www.lecourrierderussie.com/2014/05/cosaques-maitres-terre-russe/

 

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[1] Note de Kurgan : qui n'ont - rappelons-le - de "nationalistes" que le nom...

puisqu'il est évident que lorsque l'on est prêt à s'allier à des intégristes musulmans

pour massacrer ses propres frères de race, et ce afin de servir les intérêts purement économiques d'un "gouvernement" à la solde des USA, d'Israël et des banksters

qui dirigent ces 2 "pseudo-états"... 

L'on ne mérite absolument pas/plus l'appellation "nationalistes" !