06/05/2013
Un peuple en déshérence...
« Partout, on voit que les choses se défont, se délitent, se désagrègent. C’est comme si l’on assistait à l’effondrement d’une tour filmé au ralenti. Les scandales qui éclatent de façon quasi quotidienne ne sont plus perçus que comme autant de symptômes de ce délabrement qui, de proche en proche, a fini par envahir tout le champ social. On a le sentiment d’un peuple en déshérence, d’un peuple de somnambules qui lèchent leurs plaies en faisant des cauchemars. Un peuple qui oscille entre la crise de nerfs et l’abattement sous psychotropes. Un corps malade abandonné par l’esprit. Et pourtant, il monte dans ce pays une vague d’amertume et de dégoût qui peut se transformer en colère. Toute la question est de savoir à quel moment l’addition des désespoirs et des déceptions, des rancœurs et des frustrations atteindra sa "masse critique". Lénine disait que les révolutions se produisent quand à la base on ne veut plus, et qu’à la tête on ne peut plus. On n’en est peut-être pas très loin. Il manque une étincelle pour mettre le feu à la plaine! »
Robert de Herte, in « Eléments », n°147.
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