18/09/2013
Au hasard des dernières saisons...
Au hasard des dernières saisons...
Et à destination des ceusses qu'auraient raté quelques épisodes.
"Dans la plus parfaite indifférence des autorités françaises, les Etats-Unis continuent leur politique de manipulation des minorités « visibles » immigrées dans les banlieues de non droit, dépensant en ce sens plus de 2.2 millions de $ par an en France.
Charles Rivkin [ambassadeur US en France] s’est donc rendu le 26 juin, en compagnie du chanteur Will.i.am des Black Eyed Peas dans le XXième arrondissement de Paris. La complicité officielle à ces interventions étrangères sur le sol national parait désormais soutenue par le gouvernement, puisque la secrétaire d’Etat à la jeunesse et à la Vie associative 5 [au « vivre ensemble », quoi…] Jeannette Bougrab était présente."
Faits et Documents 15/07-2009
"A remarquer le profil très particulier de l’ambassadeur Charles Rivkin. Figurant parmi les plus gros donateurs de la campagne de Barack Obama, ce fils de diplomate a été analyste chez Salomon Brothers avant de devenir l’un des principaux responsables du milieu de l’entertainment (l'industrie du loisir) américain. Il a notamment dirigé les sociétés de production Wildbrain et The Him Henson Company (maison de production du célébrissime Muppet Show) du groupe Disney. Son objectif est de redorer le blason des Etats-Unis en faisant vibrer les banlieues par le biais des pires séries et des films les plus médiocres d’Hollywood, en transposant la complexe situation raciale américaine aux banlieues françaises. Lors d’une conférence en banlieue, il déclarait notamment (ce qui est à plier de rire quand on connaît son cursus et ses origines familiales) : « Lorsque j’étais enfant, il y avait la ségrégation. J’ai toujours pensé que j’étais un citoyen de seconde zone. Je ne pensais pas que je deviendrai un jour la personne que je suis aujourd’hui. Mais mes parents ont cru très fort en moi et m’ont donné une bonne éducation. » Bref, du rêve n’ayant aucun rapport avec la réalité."
Faits et Documents, 15-31/01/2011
"Sur Canal plus, Christophe Barbier a proposé que le Sacré Coeur de Paris serve de mosquée aux heures creuses: "pourquoi, dans un geste œcuménique, on ne partagerait pas le Sacré-Cœur qui n'est pas loin [de Barbès] et où, à certaines heures, notamment le vendredi après-midi, dans le culte catholique, il ne se passe pas grand-chose ?"
Faits et documents, 1-15/11/2010
"Figurant parmi les plus gros donateurs de Brack Obama et organisateur de dîners destinés à récupérer des fonds (1.7 million de $), Bruce Hyeman devrait être le prochain ambassadeur des Etats-Unis au Canada. Originaire de Chicago, comme le président américain, il est l'un des principaux dirigeants américains de la banque d'affaire Goldman-Sachs."
Faits et Documents, 15-30/04/2013.
"Nathalie Kosciusko-Morizet, dont une partie de la famille est d'origine israélite, a effectué un trés discret voyage en Israel du 30 juillet au 1er aout. Multipliant les rendez-vous politiques et économiques, la tête de liste UMP à Paris, qui s'est présentée comme une "fervente partisane de la coopération franco-israélienne", s'est rendue à Tel-Aviv, Jérusalem (avec le mémorial de Yad Vashem) et Netanya, la ville la plus francophone d’Israël."
Faits et documents, 1-15/09/2013.
"Lors d'un très rapide (et discret) voyage à New-York courant juillet, où il devait s'entretenir avec la secrétaire d'Etat à la sécurité intérieure Janet Napolitano et le directeur du FBI Robert Mueller, le ministre de l'intérieur Manuel Valls (initié au GODF dans les années 80) a longuement rencontré les principaux dirigeants de l'American Jewish Committee. Le ministre avait déjà reçu en février une délégation de cette organisation politique juive place Beauvau." Ibid
"Correspondante de l'AFP à New York, Laurence Benhamou prend la direction médias de l'Agence France Presse." Ibid
"La gauche caviar/kérozène prend ses précautions. Selon le site d'informations financières Wansquare, Elisaberth Badinter, qui est la fille du fondateur de Publicis, Marcel Bleustein-Blanchet, a cédé "il y a quelques jours sur le marché, à l'occasion de deux transactions différentes, un peu plus de 450 000 actions (NDA: soit 0.25% du capital) du groupe Publicis, pour un montant total de 18,43 millions d'euros". C'est-à-dire avant l'instauration de la nouvelle tranche de 75% d'imposition au dessus de 1 million de revenus annuels annoncée par François Hollande."
Faits et documents 15-31/03/2012.
" Il y a un grand nombre de travailleurs étrangers qui occupent des emplois dans les entreprises et les institutions Séoudiennes. En cas de récession, il est logique de garder les Séoudiens, « les fils du pays » a déclaré le vice-ministre du travail Séoudien Abdel wahed al-hamid, justifiant le licenciement prioritaire des étrangers en raison de la crise financière."
Faits et documents 15-31/01/09
"La gauche norvégienne est prise à son propre piège. A la suite de l’octroi du droit de vote et du droit d’éligibilité aux immigrés non européens aux élections locales en 1982, de la dynamique démographique de ses populations et du clientélisme systématique envers eux, les dirigeants du Parti Travailliste Norvégien (Arbeiderpartiet) sont de plus en plus marginalisés au sein même de leur parti. Sur les 20 sièges qu’ils détiennent au conseil municipal d’Oslo, 11 sont occupés par des étrangers. Au total, on trouve 19 élus d’origine non européenne. Ils demandent donc de désigner des quotas afin de « rétablir l’équilibre."
Faits et Documents, 15-31/01/2011.
"Vœux aux armées: les militaires désarmés. Toutes les armes individuelles des militaires du 12eme régiment de cuirassiers qui a accueilli mercredi, les vœux du président Hollande aux armées ont été neutralisées. Les percuteurs des fusils d'assaut et des mitrailleuses et les platines des pistolets ont été retirés. La section d'alerte a, elle, vu ses munitions enfermées dans des sacs plombés. La mesure, ordonnée par les services secrets de la présidence a ulcéré de nombreux militaires."
Faits et Documents, 1-15/02/2013.
"Pour la première fois, à l’initiative du Parti de Gauche de Jean-luc Mélechon et du cinéaste non-conformiste Pierre Carles, nombre des participants au dîner mensuel du Siècle, principal club d’influence Français, le 27 octobre, ont été chahutés à leur arrivée aux locaux de l’Automobile Club de France, situé place de la Concorde à Paris… La plupart des personnalités ont préféré faire profil (très) bas, Louis Schweitzer prétendant même être Eric Fottorino du Monde. Le ministre UMP de la relance, Patric Devedjian a violemment bousculé un manifestant et les gendarmes mobiles ont du intervenir pour permettre aux « 500 qui dominent la France » de pouvoir dîner tranquillement à l’abri des regards gênants. Les manifestants entendent bien réitérer leur chahut, le mois prochain, ce qui ne pourrait que gêner la direction du Siècle ainsi que ses ùmembres, tous soucieux de la plus extrême discrétion. L’évènement a été commenté par les télévisions ainsi que par plusieurs magazines, ce qui a permis sans doute à de nombreux français de découvrir l’existence de ce cénacle d’influence.
Pour Denis Olivennes, patron du Nouvel Observateur, il s’agit d’une insupportable « dérive populiste et démagogique », pour l’histrion télévisel Michel Field, « cela faisait longtemps que l’on ne nous avait pas fait le coup des 200 familles » tandis qu’Alain-Gréard Slama, éditorialiste au Figaro, y voit un « délire ». Toujours est-il que la supposée « élite » française s’est trouvée fort marrie de devoir frayer pendant quelques instants avec les représentants de la « France d’en bas."
Faits et Documents, 15-30/11/2010
"Chef militaire de l’OTAN lors de l’agression contre les Serbes, en particulier au Kosovo,l’ex-général américain Wesley Clark, désormais directeur de la société minière Endivity, vient de déposer auprès des autorités kosovares, qui n’ont vraiment rien à lui refuser, une demande d’exploitation des énormes réserves de charbon de ce pays indépendant depuis 2008 afin de les transformer en carburant."
Faits et documents 1-15/07/2012
"Médiapart (03/07/2011) a publié un passionnant article, Petite fête entre amis de l’oligarchie Sarkosyste, accompagnée d’une vidéo tournée à l’occasion d’une luxueuse fête donnée, le 27 juin, par le conseiller d’influence Alain Minc dans les Jardins Albert Kahn à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pour environ 300 amis et clients les plus proches. On regrettera toutefois le terme « Sarkosyste » alors même qu’il s’agit d’une réunion de l’hyperclasse française mondialisée, qu’elle soit de droite ou de gauche (Alain Minc est aussi proche de Martine Aubry que de Nicolas Sarkozy). L’appartenance de la quasi-totalité d’entre eux au Siècle n’est malheureusement pas non plus précisée. Figurent parmi les personnalités filmées (évidemment à leur grand déplaisir), les anciens ministres socialistes Hubert Védrine et Elizabeth Guigou, les UMP J.F Coppé et X. Darcos, le PS Henri Weber, J.P Jouyet (Autorité des marchés financiers), François Pérol (BPCE), Louis Schweitzer (Renault, HALDE) , François Pinault (PPR), le milliardaire belge Albert Frère (TOTAL, GDF Suez), Pierre Blayau (GEODIS), Guillaume Pepy (SNCF), Thierry Breton (ATOS origin), Betty Lagardère, Pierre Bergé (Le Monde), Nicolas de Tavernost (M6), Philipe Labro (Bolloré, Direct 8), Philipe Val (France Inter), Baudouin Prot (BNP Paribas), Michel Pebereau (prédécesseur de Prot), Maurice Lévy (Publicis), Nicolas Domenach et Maurice Szafran (Marianne), Stéphane Courbit, Nicolas Bazire (Bernard Arnault), Claude Imbert, Franz-Olivier Giesbert, Sylvie Pierre Brossolette (tous les trois au Point), Edouard de Rothschild (Libération), Jean-Marie Colombani (Slate.fr), Serge Weinberg (Sanofi-Aventis), Antoine Gallimard, Alexandre Bompard (FNAC), Jacques Veyrat, Olivier Nora (Grasset), Laurent Joffrin et Claude Perdriel (Le Nouvel Observateur), Bernard-Henri Lévy, etc."
Faits et Documents, 15/07-01/09 2011.
Source : Faits et Documents
Via Hoplite
( http://hoplite.hautetfort.com/archive/2013/09/15/lectures-5166781.html )
Un site et un blog dont nous vous recommandons chaudement une lecture régulière !
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20/05/2013
La France en mode low cost
La France en mode low cost
Conséquence de la crise européenne, le low cost se développe partout.
Cette expression anglo-saxonne pour « bas prix » signifie que les Européens, ayant de moins en moins de ressources – du moins les autochtones d’en bas – se trouvent réduits à consommer des produits de moindre qualité, mais aux prix plus abordables. Les entreprises pratiquent de leur côté depuis longtemps le low cost, consistant à rogner sur la qualité pour réduire leurs coûts de production.
Mais les Français, toujours à la pointe de l’innovation, expérimentent au surplus la politique low cost depuis un certain temps.
La démocratie low cost
Il y a déjà l’alimentation low cost, où l’on se procure des produits sans choix de marque. On connaît aussi les médicaments low cost (pour la Sécurité sociale, s’entend) qu’on appelle des « génériques ». Il y a aussi les voitures low cost comme la Logan : elles roulent encore sur quatre roues. On trouve aussi des avions low cost, où les passagers doivent s’estimer heureux de ne pas voyager debout à bord. Certaines compagnies envisagent même de faire payer l’accès aux toilettes en vol, pour réduire leurs coûts.
A l’heure du low cost politique, nous devons donc nous habituer à ce que les politiques fassent le minimum d’efforts pour répondre à nos attentes : uniquement lors des campagnes électorales pour obtenir nos voix. Ensuite, ils font tout le contraire, quand ils font quelque chose. C’est cela la démocratie low cost !
Les génériques politiques
Comme chez Lidl, la politique low cost nous vend des produits génériques.
Finies la gauche et la droite : voici le générique UMPS, l’équivalent politique des boîtes de « pâtes » ou de « sardines à l’huile ». Ce générique applique en effet le même programme, avec les mêmes résultats : atlantisme, défense de l’euro coûte que coûte, immigration de peuplement, lutte contre l’islamophobie, baisse du coût du travail, aide aux grandes entreprises, augmentation des impôts, etc.
Et la droite conduit une opposition low cost, tout comme la gauche combat « l’argent qui corrompt » – comme disait François Mitterrand – en mode low cost comme nous l’a rappelé M. Cahuzac. Evidemment, la qualité n’est pas tout à fait au rendez-vous mais c’est quand même beaucoup plus simple pour l’électeur qui n’a plus le souci de choisir entre les étiquettes !
Le Parlement low cost
Nous avons aussi, comme chez Leader Price, le Parlement low cost : les législateurs n’ont qu’à « transposer » les directives de Bruxelles et de toute façon les juges légifèrent à leur place. En outre, comme nous n’élisons pas ces derniers, cela coûte moins cher en frais électoraux.
Le même Parlement vient aussi, après le PACS, de nous faire entrer, avec la loi Taubira, dans le monde du mariage low cost : un mariage unisexe, le même pour tous. Et avec un peu de chance, bientôt nous aurons la citoyenneté low cost : celle où les étrangers ont les mêmes droits politiques que les nationaux.
L’Etat en Leader Price
Nous bénéficions aussi de plus en plus de services publics low cost, du moins ceux qui n’ont pas encore fermé.
L’Education nationale et l’Université produisent, par exemple, depuis longtemps un savoir low cost, selon un menu à base de calories intellectuelles : avec culture et orthographe basiques, diplôme pour tous et panne d’ascenseur social garantie.
On connaît, bien sûr, aussi les administrations low cost : les armées sans troupes, comme les services sans fonctionnaires – et les administrations sans formulaires (merci à l’usager de les télécharger à ses frais) et que l’on ne peut joindre que par téléphone, à condition de s’armer de patience et de savoir pianoter sur son clavier (personnes âgées s’abstenir).
Nous avons de même une excellente médecine low cost, où il est recommandé de ne pas tomber malade ni de vouloir accoucher la nuit, les week-ends et jours fériés, pendant les mois d’été ni, bien sûr, ailleurs que dans les villes.
Un président low cost
Bref, la France autochtone d’en bas – pas l’oligarchie, je vous rassure – est fortement priée de s’habituer à vivre dans un monde low cost : un monde où la sécurité, l’emploi, la protection sociale, la promotion sociale, l’accès à la culture ou la liberté sont de plus en plus « génériques », c’est-à-dire remplacés par des ersatz, mais qui leur coûtent néanmoins de plus en plus cher en tarifs, taxes, cotisations et impôts divers, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.
Pour bien nous y préparer on nous a certes doté d’un président de la République à faible empreinte carbone également : un chef d’Etat low cost qui « s’engage pour l’emploi » en attendant, telle sœur Anne, que la croissance revienne. Un petit gros qui ne fait pas le poids.
C’est ce que pensent en tout cas 73% de nos concitoyens selon le sondage TNS Sofres du 24 au 27 avril (2013). Manifestement, ce Système low cost séduit de moins en moins les consommateurs qui attendent plus de qualité pour le même prix.
Michel Geoffroy
10:30 Publié dans Cartouches | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : la france low cost, l’etat leader price, cartouches, monde en perdition
06/05/2013
Un peuple en déshérence...
« Partout, on voit que les choses se défont, se délitent, se désagrègent. C’est comme si l’on assistait à l’effondrement d’une tour filmé au ralenti. Les scandales qui éclatent de façon quasi quotidienne ne sont plus perçus que comme autant de symptômes de ce délabrement qui, de proche en proche, a fini par envahir tout le champ social. On a le sentiment d’un peuple en déshérence, d’un peuple de somnambules qui lèchent leurs plaies en faisant des cauchemars. Un peuple qui oscille entre la crise de nerfs et l’abattement sous psychotropes. Un corps malade abandonné par l’esprit. Et pourtant, il monte dans ce pays une vague d’amertume et de dégoût qui peut se transformer en colère. Toute la question est de savoir à quel moment l’addition des désespoirs et des déceptions, des rancœurs et des frustrations atteindra sa "masse critique". Lénine disait que les révolutions se produisent quand à la base on ne veut plus, et qu’à la tête on ne peut plus. On n’en est peut-être pas très loin. Il manque une étincelle pour mettre le feu à la plaine! »
Robert de Herte, in « Eléments », n°147.
( Actuellement en kiosques )
11:25 Publié dans Cartouches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert de herte, revue élements, cartouches, déshérence
02/03/2013
De l’art de la sidération
Extrait de « La guerre des mots », d’Ivan Karpeltzeff
( Les Éditions de la Forêt / 2005 )
De l’art de la sidération
Pour décourager les velléités de regroupement contre ses premières menées subversives, on s’efforcera par ailleurs d’insuffler aux individus le sentiment de leur impuissance : il faut les « sidérer » (disait Babeuf), les inhiber, les rendre isolés, déroutés, ridicules. Dans cette optique, le « Peuple » n’est plus qu’une vague silhouette de carton sans visage, qu’on brandit habilement pour engendrer une race de bovins apathiques et craintifs, ceux que Bernanos appelait les « décolorés »…
(…)
Isolés, déroutés, ridicules ? Qu’on aille pas croire qu’il faut pour cela de sombres et subtiles manipulations machiavéliques d’intellectuels pervers, à l’usage d’intellectuels tout aussi pervers de l’autre camp, comme les médias aiment à caricaturer – dans le registre « feuilletons », mais bien sûr surtout pas dans le registre « information » – la guerre des services secrets. Au contraire, la manipulation s’en prend au cadre de la vie quotidienne, et des exemples sont hélas indispensables pour montrer à quel point deviennent nocives des fabrications, admises comme des évidences, qui devraient tout au plus faire rire, ou hausser les épaules, les citoyens d’une culture qui aurait échappé à la gangrène constructiviste :
– Citons d’abord les « journées mondiales » de ceci ou de cela, en observant, en une sorte de pléonasme surréaliste, qu’il y en a plusieurs chaque jour ; et en soulignant que les journées mondiales de ceci ou cela sont passées de mode : il n’y a plus guère désormais que des journées mondiales contre ceci ou contre cela… même si le « contre » peut encore être retournée en « pour » par les techniques de trafiquage du vocabulaire examinées plus haut. N’y a-t-il pas une « Journée mondiale pour le refus de la misère et de l’exclusion » ? Toujours l’incantation totémique : comme si « militer pour le refus » de la misère avait le moindre lien avec la suppression de cette dernière… On nous pardonnera aussi – ou pas – de rappeler qu’il y a quelques années, la première « Journée mondiale contre le SIDA » fournit l’occasion d’innombrables lapsus qui la transformaient en « Journée mondiale pour le SIDA »… mais étaient-ce réellement des lapsus ? On pourra remarquer enfin que le choix des thèmes met parfois en exergue l’incohérence essentielle de la pensée politkor, à laquelle il arrive de « se prendre les pieds dans le tapis » : ainsi par exemple de la « journée mondiale de la femme » : les « chiennes de garde », qui devraient hurler à la mort leur indignation que 364 jours par an (365 les années bissextiles) soient dédiés à l’homme, sont pourtant les premières à encenser cette manifestation « sexiste »… Et vous rappelez-vous le « développement durable », épinglé plus haut dans cet ouvrage comme un chef-d’œuvre de perversion ? Voici qui est confirmé, puisqu’il va avoir droit non pas à sa journée, mais à une semaine entière… distinction qui mériterait une place d’honneur sur la scène de la « Journée mondiale du rire » qui, curieusement, ne figure pas dans la collection.
– Voyez ensuite la technique qui consiste à culpabiliser, voire à diaboliser, un acte social en lui-même complètement neutre ; une application caricaturale en est en ces temps très à la mode : « l’automobiliste, voilà le Grand Satan ». Il roule trop vite ? Qu’on le pende ! Il a bu un coup de trop ? Qu’on le fusille ! Il lui manque une vignette, une pastille verte, une carte grise, verte ou arc-en-ciel ? Qu’on l’écartèle ! Le pauvre conducteur est transformé en un ahurissant avatar du « salaud » au sens de Sartre. Nous ne serions plus étonnés que les pouvoirs publics lancent une campagne sur le thème : « Faut-il rétablir la peine de mort pour le conducteur qui a passé à l’orange ? » ; et qu’elle recueille 90, voire 100 ou 110% de « oui »… Nous sommes même prêts à croire les pauvres automobilistes assez traumatisés pour accepter à plat ventre un aménagement du code de la route qui leur imposerait de ne rouler de jour qu’avec un casque (« d’un modèle agréé » et donc soumis à une taxe, bien évidemment), un gyrophare, tous feux allumés et klaxon bloqué ; ce ne seraient plus des capitaines, mais des généraux de gendarmerie auxquels les politiques intimeraient l’ordre de venir cautionner « dans le poste » de telles calembredaines… pendant qu’ils continueraient bien sûr, au nom de la liberté, d’avoir des pudeurs de vierges effarouchées pour refuser le dépistage de la drogue au volant et, au nom de la lâcheté, de ne jamais citer dans les causes d’accidents les insuffisances des infrastructures routières ; sans que cela les empêche, bien sûr, d’empocher avec une prestesse de vieilles professionnelles le fric des amendes.
– L’automobiliste n’est pas le seul « salaud », loin s’en faut : il y a, en bonne place, le fumeur ; l’artisan obligé de travailler au noir pour retarder son assassinat par le fisc et l’URSSAF (pour celui-là une précision technique s’impose : il n’est salaud que s’il est blanc ; d’ailleurs sinon, le fisc et l’URSSAF ne le voient pas) ; le gosse – aussitôt puni par son instituteur, pardon son « professeur des écoles » – qui n’amène pas son paquet de riz à l’école pour les pauvres affamés du Tiers-Monde ; l’ignoble individu qui refuse de donner à toute la cohorte agressive des racketteurs humanitaires qui tendent leur sébiles à la porte du supermarché ou de la station de métro ; celui, encore plus infect, qui ne se laisse pas dépouiller par des « jeunes qui expriment leur mal-être » ; le paysan qui ose se plaindre que des « ravers » aient saccagé sa récolte ; la jolie fille et la petite vieille, qui – même si leurs raisons sont bien différentes – ont le culot de se boucler chez elles au coucher du soleil… Bref, le miroir déformant des médias renvoie à tous l’image d’une caricature de « salaud » : quand tous les miroirs renvoient cette image aux « pauvres gens » tous les jours, comment ne finiraient-ils pas par craquer, et y croire ? C’est bien le but recherché…
L’efficacité de cette technique de « salopage » est grandement renforcée par son matraquage incessant ; mais il faut avoir bien présent à l’esprit qu’elle est fondée à l’essentiel sur une réalité biologique : le courage est une vertu rare chez les hommes. Dans leur immense majorité, ceux-ci, quand ils sont confrontés à des comportements qu’au fond d’eux même ils réprouvent, « s’écrasent » dès lors que la manifestation de cette réprobation peut être dangereuse pour eux… Qu’on songe seulement aux incessantes agressions des voyous ethniques dans les transports en commun, pour lesquelles les médias soulignent complaisamment la lâcheté des témoins (« dans le wagon, personne n’a bougé ») : on doit certes s’en désoler, mais aussi constater que cette veulerie, outre qu’elle est souvent inexplicable au regard des risques physiques encourus, n’a pu se banaliser qu’après l’aboutissement d’un long processus de désagrégation morale. Il faut être réaliste, et surtout ne pas penser qu’on pourra transformer, d’un coup de baguette magique, des moutons en héros ; on doit par contre s’inspirer de la valeur d’exemple du héros (dont le caractère fondamental a été remarquablement mis en lumière dans les œuvres de Jean Haudry), chacun à la mesure de ses moyens : c’est par de petits gestes de résistance, même s’ils semblent au début dérisoires, que commence le « déconditionnement » des moutons ; et c’est en les multipliant, puis en les amplifiant progressivement, qu’on refera des moutons des hommes.
Ivan Karpeltzeff
( La guerre des mots / Les Éditions de la Forêt – 2005 )
> http://www.leseditionsdelaforet.com/
Acheter le livre : http://www.leseditionsdelaforet.com/content/view/16/27/
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