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10/10/2012

Le dragon de Cracovie

Octobre – décembre 2012 :

Trimestre de l'apocalypse ! ( J-72 )

Un nouvel Adolf !?

 

SAN-ANTONIO : « Le dragon de Cracovie »

Editions France loisirs - 1999.

328 pages – 24,5 x 16,5 cms – 550 grammes.

Reliure cartonnée recouverte d’un tissu rouge bordeaux + jaquette couleurs.

Quelques petites traces de stockage et de manipulation sur la jaquette, ainsi qu’une « pastille rouge » autocollante dans le coin supérieur droit…  

Sans quoi il est nickel, comme neuf ! 

>>> 5 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.

 

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Frédéric Dard a utilisé le pseudonyme San-Antonio pour signer un certain nombre de romans qui n'ont aucun rapport avec les aventures de San-Antonio et de Bérurier. C'est le cas pour ce roman, écrit en 1998. Point, donc, de commissaire, ni de Bérurier, pour nous aider à mener l'enquête…

 

C'est un imberbe et frêle Autrichien qui, en 1988, va conduire la danse, les danses plutôt, parce qu'il est spécialement doué pour les torgnoles et les effacements en tout genre. Pour connaître son ascendance, il faut remonter au 19 novembre 1937, à l'issue d'une longue journée de négociation entre Lord Halifax et le maître de l'Allemagne nazie. Une migraine tenaillait ce dernier et il fit appel aux services de l'infirmière de nuit. Cet homme qui « pensait les dents serrées pour être certain de ne pas se livrer », s'abandonna aux mains de la gretchen, puis entre ses cuisses, après avoir appris qu'ils descendaient tous deux de la même souche des « Hitler ».

La semence chancelière, neuf mois plus tard, se matérialisa en un Richard qui, lui même, procréa un fils, en 1970. La grand-mère Frida, certaine d'être l'unique femme à assurer la continuité terrestre de son exceptionnel amant d'une nuit et soucieuse d'immortaliser l'origine du gamin (qu'elle avait su garder secrète), exigea qu'il se prénomme Adolf.

1988… Adolf a dix-huit ans. Orphelin, il vit chez sa grand-mère.

« Le dimanche, pour peu que le temps ne fût point hostile, il aimait à flâner par les hauts lieux touristiques de la ville (Vienne), non qu'il prisât la foule, mais elle attisait en lui un étrange sentiment de haine qui le fortifiait ».

C'est une altercation violente avec un sexagénaire photographe qui scelle son destin : le vieil homme doit verser, pour son agression, une amende d'un million de schillings au jeune homme, au titre des dommages et intérêts. Adolf quitte Mutti Frida, pour s'installer à Munich…

Ce n'est que le début d'un périple, parsemé de cadavres de tous poils, qui s'achèvera à Cracovie. Chaque nouveau chapitre présente un rebondissement et jamais on ne peut prévoir où nous emmène San-A, ni chez qui ! Et la chute est pour le moins inattendue.

Pour les aficionados, point n'est besoin de détailler davantage cette épopée ; l'art de l'extermination est développé à grands renforts d'éléments tous plus « san-antoniesques » les uns que les autres. Et il est fécond, le bougre !

Bien sûr, le vocabulaire est savoureux : « J'ai fait carrière, dit Frédéric Dard, avec un vocabulaire de 300 mots. Tous les autres, je les ai inventés ».

Une pauvre femme paralytique sera traitée de tas de ferraille. Lola, la femme-singe, n'était qu'une guenilleuse. Certains ont le cœur chamadeur. Alfonso avec sa tête à impériale, n'a de cesse que de chausser sa voisine…

Fouinez, fouinez dans les pages… vous allez savourer ces vocables succulents !

Un petit bijou pas assez connu !

 

( http://livresouverts.canalblog.com/archives/2010/07/01/18462384.html )

 

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10/09/2012

Les grands ducs...

« - Ton client là, Fouquet. Ton espagnol. Douze verres cassés ça t’dis rien ?

- Monsieur. Primo, voila quinze ans que je vous interdis de me parler. deusio, si vous ne vouliez pas qu'il boive, c'est simple, vous n'aviez qu'a pas le servir.

- Alors là monsieur, je vous rétorque que, primo, je l'ai viré. deusio, les ivrognes y'en a assez dans le pays sans que vous les fassiez venir de Paris.

- Un ivrogne ?

- Ah ben oui ! Un peu ! Même le père Bardasse qui boit quatorze pastis par jour n'en revenait pas !

- Ah parce que tu mélanges tout ça, toi ! Mon Espagnol, comme tu dis, et le père Bardasse. Les Grands Ducs et les boit-sans-soif.

- Les grands ducs ?!

- Oui monsieur, les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps et qu'ont toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi, ils vous laissent à vos putasseries. Ils sont à cent mille verres de vous ! Eux, ils tutoient les anges !

- Excuse-moi mais nous autres, on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père.

- Mais c'est bien ce que je vous reproche. Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fond vous méritez pas de boire. Tu t'demandes pourquoi y picole l'Espagnol ? C'est pour essayer d'oublier des pignoufs comme vous. »

Michel AudiardUn singe en hiver.

 

« La mère et la fille, belles et brunes, chacune dans son genre. Regards de braise, taille souple, profil grec, cheveux mousseux sur les tempes et séparés par une raie que je vais qualifier de médiane sans que ça fasse un pli. Habillées de noir, l’une et l’autre, comme des dames de l’île de Sein. Avec des seins comme des îles. Et des lèvres brillantes comme l’huile de ricin. Et des culs si perfectionnés que tu voudrais t’y faire naturaliser sicilien ! Et des jambes que c’est dommage qu’elles portent des jupes si longues tellement on les devine bien complètement parfaites de bas en haut. Et des bouches qui te font penser à des colliers à zob. Et des dents si blanches que tu comprends la fraîcheur consécutive de leur haleine. Et des oreilles que n’importe quel connard à petit tirage d’écrivaillon prétendrait finement ourlées, parfaitement ma chère. Et aussi des épaules douces et rondes que leurs bras s’y accrochent à la perfection. Et des nuques pour le baiser. Et puis putain d’Adèle, des ventres plats, fermes et souples à la fois, pour te servir d’oreiller avant et après l’amour. Et puis encore, des mains de madones kif-kif sur les tableaux de fra machin et de Michel-Ange. La mère et la fille, superbement identiques, se donnant la réplique du miroir à dix huit ans d’intervalle. Bellissimales, les deux. A croquer, que dis-je, à bouffer ! Et comme il faut espère. »

Frédéric Dard.

 

« Heureusement que Jésus-Christ n'est pas mort dans son lit. Sinon, en Bretagne, il y aurait un sommier en granit à chaque carrefour. »

Jean Yanne.

 

« Je vis au seuil de moi-même, à l'intérieur il fait sombre. »

Antoine Blondin, Un singe en hiver.

 

« Ça commence par un petit garçon plutôt blond qui laisse aller ses sentiments. Le visage de Marlène Dietrich, plein de sperme, s'étale devant lui. Sur le magazine grand ouvert, le long des jambes de l'actrice, des filets nacrés s'entrelacent comme la hongroise d'argent sur le calot d'un hussard.

Il se lève et s'approche d'un bureau. Il s'assied. Il ouvre un tiroir. Dans un carnet de blanchisseuse à couverture de molesquine noire, il cherche la bonne page. Il écrit : 22 mars 1937 : 8. Il tire une barre et additionne 8 au chiffre précédent. Puis il note : 1454, dans une troisième colonne. « Rien ne vaut une comptabilité bien à jour », dit-il à voix basse. Il écarquille les yeux et va se regarder dans la glace. On ne parle pas tout seul, à moins que d'être fou. Cependant, Larousse dit des choses très fortes sur les résultats néfastes du plaisir solitaire. Ils appellent ça le plaisir. Salaud de Larousse. »

Roger Nimier, Les épées.