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19/03/2016

La Garuche, l’ex-terreur des mêlées

Rugby : On a retrouvé... la Garuche,
l’ex-terreur des mêlées.

Le MondeAdrien Pécout (Pontacq, envoyé spécial).

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On a retrouvé Jean-Pierre Garuet et, à peine avions-nous garé la voiture devant son exploitation agricole que l’ancien pilier du XV de France a abordé de lui-même le « fameux événement du 21 janvier [19]84 ». Lointaine époque que celle où les matchs de rugby pouvaient se raconter en onomatopées et avoinées, façon bande dessinée. Cet après-midi, la scène se passe à ­Paris, sur la pelouse du Parc des Princes.

Légère incompréhension entre Français et Irlandais : « Et là, pim, ça croise les gants à cinq contre cinq, les marrons partent ! Bim, bam, on veut me décaniller, et moi, je ne tends pas l’autre joue. Puis [John] O’Driscoll perd sa lentille, la cherche par terre, et tout le monde l’interprète en disant : “Garuet a fait une fourchette”[comprendre, il a enfoncé ses doigts dans les yeux de l’adversaire]… » Il faut un coupable. L’arbitre du match, un Gallois, désigne le moustachu. Terrible façon d’entrer dans l’Histoire : pour son premier match dans la compétition, le pilier droit devient le premier Français expulsé d’un match du Tournoi des cinq nations.

La décision lui tombe dessus comme un mauvais plaquage. Protecteur, le président de la Fédération française de rugby le prend en aparté. « Le soir du banquet, je le revois encore avec son gros cigare. » Dialogue restitué avec des « r » qui roulent en cascade pour imiter la voix de « Tonton » Ferrasse, l’Agenais : « Oh Garuche, alors, tu as fait le con. – Oui, j’ai chargé… – Vis-à-vis des British, pour le banquet, je vais te flageller avec du bois vert. Mais te formalise pas, tu seras des nôtres pour la tournée en Nouvelle-Zélande. »

Ferrasse tient parole. Il traite publiquement Garuet d’« imbécile », mais le joueur, sanctionné trois mois, peut partir avec ses petits camarades l’été suivant. « Il n’y avait pas encore de Coupe du monde, alors, pour un joueur, quand tu avais fait le Tournoi et une tournée en Nouvelle-Zélande, tu pouvais mourir après. »

La moustache toujours frétillante, Jean-Pierre Garuet est bien là aujourd’hui, à Pontacq, dans la maison familiale. Loin de ses Pyrénées-Atlantiques et de leurs pics enneigés, il assistera même au match des Bleus contre l’Angleterre, samedi 19 mars, dans les tribunesdu Stade de France. Comme chaque fois, la ­société Orange rémunère l’ancien agriculteur pour qu’il prenne place aux côtés de clients. Plutôt plaisant, selon l’intéressé, visiblement las de la castagne : « Le rugby a évolué dans le bon sens, je dirais. Dans le rugby actuel, tu n’as plus ces règlements de comptes. Maintenant, il y a trois mandales, mon pauvre, tout le monde crie au scandale, tout le monde porte plainte. Moi, j’ai vraiment été issu d’un rugby où les coups, tu te les avalais. Et si tu me loupais, je n’allais pas te louper. »

Déjà, en son temps, « la Garuche » avait commencé à s’adapter, « vacciné »depuis son expulsion. Au lieu de faire le coup de poing, le pilier, devenu une référence internationale, avait appris à agir en sous-main : « Quand je me suis retrouvé dehors, j’ai compris qu’il y avait des choses que tu pouvais faire dans le championnat français mais pas au Tournoi. Là, on y est comme invité. Alors, il suffit de rester dans de l’agressivité contenue. Dans les règles de l’art. J’ai beaucoup appris dans le comportement des Britanniques. Ton adversaire te marche dessus, il t’a presque crevé l’œil, puis il te dit : “Oh sorry, pardon !” »

«  Face aux Anglais, c'est le défi »

Garuet, âme magnanime, a sans doute reçu autant de coups qu’il en a distribué. Toujours dans le respect d’autrui, même de l’adversaire anglais : « Je les aime bien, ce sont des gens que je respecte beaucoup. Face aux Anglais, c’est le défi. Si tu as un genou à terre, ne tombe pas l’autre, sinon, aïe, aïe, aïe, ils te renversent, ils te broient. Ce sont des guerriers. Tous les Britanniques, tu dois te les fader. Pour eux, des matchs amicaux, il n’y en a pas. Quand tu entres sur un terrain, c’est comme si tu entrais à l’église. Alors que nous, on est des Latins, on est un peu poètes… Un match oui, un match non. »

Oui, poète. Dans son goût du récit, ses virgules chantantes, ses imitations. Ses récitations, aussi. Surprenante vision que cette ancienne terreur des mêlées qui se dresse pour vous déclamer un quatrain de Verlaine ou, d’une traite, les six premiers vers ronsardiens de Mignonne, allons voir si la rose.« J’ai été à l’école, quand même. Et ça me vient comme ça, pas besoin d’attendre le ixième verre de whisky ! »

« Le Professeur » en est seulement au café lorsqu’il raconte l’origine de ce second surnom. En réalité, rien à voir avec les récitations, mais plutôt avec l’art subtil des mêlées. Un domaine qu’il a théorisé, sublimé, incarné au point d’avoir fait voler en éclats un Irlandais, ce fameux 21 janvier 1984, quelques secondes avant son expulsion. « Je ne fais pas 150 kilos, mais par contre j’ai beaucoup pensé, beaucoup travaillé. Le cinéma, on ne peut pas me le faire. » Joignant le geste à la parole, et tapotant sur la nuque de son interlocuteur : « Par exemple, si je mets ma main là, là ou là, ce sera différent. Pour être pilier, je dis souvent qu’il te faut de la jugeote, un peu de ­matière grise. » Et, accessoirement, un cou en acier trempé pour résister aux ruades…

Ses premières années de rugby, le petit Garuet les passe en troisième-ligne, « le plus beau poste du monde ». Mais on lui fait comprendre que sa taille posera problème s’il veut s’imposer dans la grande équipe de Lourdes, restée, aujourd’hui encore, le 5e club le plus titré de France. C’est décidé, à l’âge de « 20, 21 ans », le gamin de Pontacq se reconvertit pilier.

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Pour « se tanner » la peau, rien de tel que le grand air et que cette exploitation agricole où la famille cultivait le grain, le maïs : « Je manipulais des sacs d’engrais, j’avais les reins un petit peu gaillards. » Parce que le rugby n’était pas encore devenu un métier, Garuet prend ensuite à son compte un commerce de pommes de terre dans la cité mariale : « Le dimanche après-midi, je pouvais aller jouerjusqu’au Creusot avec Lourdes, mais, le lendemain matin, à 6 heures et demie, j’étais aux halles, je n’ai pas manqué un marché. »

Et, au besoin, le vice-champion du monde 1987 a tous les « outils » nécessaires dans l’entrepôt familial. « Aujourd’hui, les crampons sont ronds, cylindriques. Avant, ils étaient coniques, et si tu étais un peu de la campagne, pour les aiguiser, tu avais la râpe pour la corne des chevaux… » Autre exemple, en haut d’une échelle : un atelier de musculation aménagé dans le hangar dans un coin surélevé, au-dessus des tracteurs qui servaient à la famille pour ­cultiver les champs attenants au domaine. « A l’armée, pendant mon service militaire, j’avais rencontré un sous-officier qui tenait une salle de musculation. J’avais commencé à ce moment-là à faire du renforcement, alors je me suis construit cette barre de muscu avec des fonds de bidon. »

Souvenirs d’un passionné, encore et toujours « marié avec le rugby », à 60 ans passés. Sans enfants, mais avec des amis, fidèles comme les joueurs d’un même pack. Cet après-midi, en voilà deux. Du rosé de Rivesaltes, des tranches de saucisson, quelques noix à se mettre sous la dent, et ils sont partis pour refaire l’Ovalie. Qui sait, peut-être Garuet a-t-il déjà brûlé un cierge à Lourdes pour son ancien club de rugby, aujourd’hui condamné au purgatoire de la quatrième division française ?

D’« éducation chrétienne », l’homme penche à droite, sur un terrain comme enpolitique. Dans son intérieur, une statue de la Vierge et une photo de lui avec lepape Jean Paul II, rencontré en 2004. L’ancien rugbyman était alors maire adjoint de Lourdes, sa ville natale, à une douzaine de kilomètres de Pontacq. « [Philippe]Douste-Blazy, qui est de la même année que moi, me l’avait demandé », soupire Garuet, qui a tout de même occupé la fonction jusqu’aux municipales d’il y a deux ans. L’histoire ne dit pas si le souverain pontife, plutôt porté sur le football, avait suivi son chemin de croix puis sa résurrection sur les terrains de rugby.

Adrien Pécout / article source. 

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21/11/2015

Jonah Tali Lomu

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Outstanding tribute to Jonah Lomu on the cover of The Irish Examiner.

Jonah Tali Lomu
((12 mai 1975 / 18 novembre 2015))

17/06/2015

Adieu, Jerry Collins !

Adieu, Jerry Collins !

 

Extraits d’un article paru ce matin sur le site de l’Équipe.

Pour lire l’article dans son intégralité, cliquez sur :

http://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Adieu-jerry-collins/567278

 

Jerry Collins, All Blacks, Sport, Rugby, In memoriam

Jerry Collins sous le maillot des All Blacks en 2007 - Icon Sport

 

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Un dernier hommage a été rendu ce mercredi matin à Jerry Collins en présence de nombreux All Blacks, présents et passés. Le courage de l'ancien flanker, sur le terrain et en dehors, a été mis à l'honneur.

 

Il y a souvent des rires aux enterrements. Comme autant de petites bouées de sauvetage dans un océan de tristesse. Il faut croire que les quelque 3000 personnes qui ont assisté mercredi aux funérailles de Jerry Collins, dans sa ville de Porirua, à une vingtaine de kilomètres au nord de Wellington, étaient tristes. Très tristes. Car elles ont ri. Beaucoup ri.

"C’était une superbe cérémonie, à l’image de Jerry, c’est à dire pleine de spontanéité", a déclaré à la sortie la légende Michael Jones (champion du monde 1987, ndlr), dans les traces duquel Collins – troisième-ligne aile comme lui, d’origine samoane comme lui –, avait placé sa trajectoire fulgurante de All Black.

Celle-ci s’est brisée à trente-quatre ans le 5 juin, près de Béziers, dans un accident de la route qui a aussi coûté la vie à Alana (35 ans), la femme canadienne de Jerry Collins, tandis que leur petite fille Ayla, pas encore trois mois, continue de lutter pour la vie dans un hôpital de Montpellier.

"Jerry, tu avais sur le terrain un temps de réaction incroyable. En une fraction de seconde, tu giclais de la mêlée pour aller plaquer, s’est souvenu en larmes Chris Masoe, qui a participé au rapatriement du corps de son meilleur ami depuis la France. Je sais que tu as eu le même réflexe (avant l’accident). Tu as pris ton bébé dans les bras, tu l’as protégé de tout ton corps et lui a donné une chance de pouvoir se battre pour survivre. Voilà le genre d’homme et de joueur que tu étais, mon frère."

 

C'était Jerry «Impact» Collins

 

Devant le who’s who du rugby néo-zélandais au complet ou presque – Jonah Lomu, Richie McCaw, Dan Carter, Steve Hansen, Mils Muliaina... – le même mot est revenu à la bouche de tous les proches, amis, coéquipiers du flanker samoan appelés à témoigner : «Impact». Son impact sur le terrain évidemment, comme lorsqu’à l’âge de 15 ans, il lui fut demandé de quitter le terrain car on craignait pour la santé de ses adversaires.

Son impact dans la vie des gens qui l’entouraient dont il réchauffait le cœur de son grand sourire. (…) Cédant souvent à l’appel de la bouteille pour oublier l’héritage d’une enfance difficile, Collins, dit «JC» s’était entouré d’amis précieux pour mieux se protéger de ses démons. Dont Chris Masoe, ému aux larmes au moment de porter le cercueil de son «uso», son «frère», vers sa dernière demeure en compagnie, notamment, d’Umaga et Ma’a Nonu.

 

L'émouvant hommage du père d'Alana

 

Mais puisqu’il était question de rire, aussi, chacun y est allé de sa petite anecdote, impliquant souvent cigarette ("Tu ne le diras à personne", semblant être la phrase la plus prononcée par Collins dans sa vie) et soirée un peu trop alcoolisée.

 

Umaga : "J’ai souvent été celui qu’on appelait pour calmer ou raisonner Jerry. Même les coaches parfois venaient taper à ma porte : - Tana, fais quelque chose pour que Jerry enfile au moins un tee-shirt. - Tu n’as qu’à lui dire, c’est toi le coach. - Non, Tana, j’ai trop peur de lui." (…)

 

L’une de ses trois sœurs Brenda : "Nous avons reçu une éducation, disons, stricte. Papa avait une moto. Dès qu’il s’en allait, Jerry piquait la moto, faisait un tour et la remettait, au millimètre près, à la même place. Mais quand il se trompait d’un millimètre…" Sous-entendu, la punition était sévère.

 

Franck, justement, ce père souvent violent : "Pourquoi est-ce qu’on ne parle que de Jerry? Il est parti! On peut parler un peu de moi si vous voulez."

 

Mais, c’est peut-être du père d’Alana, la femme de l’ancien flanker qui achevait sa carrière à Narbonne, qu’est venu l’un des hommages les plus touchants : "Avant de nous présenter Jerry, Alana nous avait dit qu’il jouait au rugby. Mais vous savez le rugby au Canada... Et elle nous avait demandé de ne pas lui poser trop de questions à ce propos pour ne pas le mettre mal à l’aise car, avait-elle précisé, il est très humble. Lorsqu’ils sont repartis, deux jours plus tard, j’ai dit à ma femme : Je vais quand même vérifier sur internet qui est ce Jerry Collins. Et là, wouahou ! C’était comme si on avait eu (la star de hockey) Wayne Gretzky à dîner à la maison !"


Mercredi, la Te Rauparaha Arena de Porirua, joli gymnase niché entre les deux collines verdoyantes qui ont vu grandir Jerry Collins, portait toutes les couleurs du kaléidoscope de sa vie : le bleu de Norths, le club de rugby où il a débuté à l’âge de six ans, le rouge de l’uniforme de son école, le jaune des Hurricanes, où il s’est révélé au plus haut niveau. Et puis ça et là, en souvenir de sa coiffure peroxydée, des petites taches dorées bien visibles sur les doux visages charbonneux de certains Maoris. Enfin, du noir, beaucoup de noir sur les robes, les costumes...

On dit des All Blacks que leur maillot porte le deuil de leurs adversaires. Mercredi, ils faisaient tous le deuil d’un des leurs.

 

Le All Black numéro 1002 : Jerry Collins.

 

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Clément Dossin, à Porirua, le 17 juin 2015.

 

http://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Adieu-jerry-collins/567278

Jerry Collins, All Blacks, Sport, Rugby, In memoriam

29/12/2013

Aujourd’hui… c’est ovalie !

15 heures – 23 heures 30… marathon rugby at ze tiviposte !

Les rouges sont chambrés et les blancs au frais…

Le foie gras et les fromages sont à température…

Dounote disturbe : aujourd’hui… c’est ovalie !!!!!!!

 

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Et euh… ouais…

Au Manoir DUKE on a un p'tit faible pour les clubs en "rouge et noir" !