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08/12/2011

ORDO BLASPHEMUS - Latae Sentenciae

Commander les démos >>> http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/archive/2011/11/19/ordo-blasphemus.html

23/11/2011

Magia Sexualis

P.-B. RANDOLPH : « Magia Sexualis »

 

Traduction française par Maria De NAGLOWSKA !

Guy Le Prat éditeur / 1969 / 218 pages.

Format « poche » 18 x 11 cms / 220 grammes.

Une trace de pliure en haut de 4ème de couverture et un tout petit « plat » en bas de tranche, sans quoi excellent état, intérieur propre et sain, certainement pas lu plus d’une ou deux fois.

>>> 13 €uros.  / Vendu ! - Temporairement indisponible.

Magia-Sexualis.jpg 

Vu sur le net ( même édition de 1969… il en existe plusieurs autres, de 1931 à nos jours )

à des prix oscillant entre : …

 

- 12,50 et 20 €uros ( selon l’état ) sur priceminister

- 15 €uros ( couv. Usée ) sur abebooks.fr

Ou 20,23 €uros ( "virgule vingt-trois" !?? ) sur marelibri.com

 

*  *  *

 

La préface de Maria De Naglowska : 

 

Le docteur Pascal Bewerly Randolph est une des grandes figures mystérieuses de l’occultisme du 19ème siècle.

On en a beaucoup parlé, et on a discuté âprement ses doctrines bizarres, auxquelles n’étaient initiés, d’ailleurs, que ses élèves et adeptes secrets ; mais on a jamais pu reconstruire la personnalité et la vie intime de ce mulâtre américain, qui ne se confiait à personne et s’entourait constamment d’un mystère absolument impénétrable. Le silence était sa devise et le mot d’ordre qu’il imposait à tous ceux qui l’approchaient.

Cependant, les rares informations, fournies par quelques-uns de ses amis, attestent que cet homme, doué d’une force de volonté inouïe et d’une persévérance tenace, confondait entièrement sa vie personnelle avec l’œuvre à laquelle il s’était consacré dès son jeune âge. Il n’avait qu’un but, et n’en détourna jamais la moindre parcelle de son énergie : connaître les lois suprêmes de la Vie et de la Création, au moyen de l’étude et de l’expérience continuelle.

La vie de Randolph fut, en effet, un effort de discipline ininterrompu, en vue de devenir l’instrument de connaissances initiatiques, qu’il voulait être.

Randolph fut le premier qui souleva sans crainte le voile recouvrant la nudité d’Isis, et ce courage immense lui permit de proclamer fièrement, que la clef de tous les mystères de l’Univers se trouve dans le Sexe.

« Le Sexe est la plus grande force magique de la Nature », disait Randolph, et il le démontrait à ses élèves.

Pascal Bewerly Randolph Randolph avait commencé ses études au sein de la société secrète, connue sous le chiffre de H.B.of L. ( Hermetic Brotherhood of Luxor ), dont le siège se trouvait à Boston (…). Mais, vers l’année 1870, il fonda son propre cercle d’initiation E.B ( Eulis Brotherhood ) et, en compagnie des docteurs Fontaine et Bergevin, il examina les données occultes à la lumière  de la science contemporaine.

Barbet, qui était de ses meilleurs amis, fut émerveillé des résultats obtenus : le mystère, l’incompréhensible, se ramenait hardiment à quelques claires vérités, contrôlées par les rigides procédés de laboratoire.

Se fut une véritable révolution dans le monde des occultistes, car cela enlevait aux marchands du mystère leur arme la plus redoutable, en ramenant, en même temps, à néant leurs louches moyens d’enrichissement aux dépends des foules stupides.

La science, appuyant et contrôlant le miracle, ce dernier devenait une réalité concrète, dans certaines conditions bien déterminées, mais apparaissait comme de la fumisterie et du mensonge, lorsque ces conditions n’étaient pas remplies.

Une campagne féroce fut menée alors contre Randolph. On l’accusa d’avoir trahi les traditions, d’avoir révélé la clef du mystère, réservée aux seuls initiés, d’avoir jeté les perles devant les pourceaux.

Madame H.-P. Blavatsky le combattit violemment. Ce fut, entre elle et lui, une de ces guerres spirituelles, dont nous avons l’exemple dans le cas bien connu du conflit Peladan / Eliphas Levy.

La fondatrice de la Société Théosophique livra même à Randolph une sorte de duel occulte, qui causa, dit-on, la mort prématurée de ce dernier.

Mais toute cette agitation, visible et invisible, autour du nom et de l’œuvre de Randolph, le rendit célèbre, sinon riche.

Ses romans furent lus et commentés, quoique souvent de façon contradictoire. Son Asrotis, son Dhoula-bell, son Magh-Thesor, son She et son Master Passion, connurent leur heure de gloire, tandis que ses traités théoriques, tels que Les Miroirs magnétiques, le Mystère anséirétique, Les rapports avec les morts, Les secrets intimes des mystères d’Eulis, s’attachèrent l’attention passionnée des spécialistes.

Cependant, dans tous les livres la lumière n’était pas faite entièrement. P.-B. Randolph – qui, malgré les dires de ses détracteurs, ne jetait pas les perles devant les porcs, connaissant les dangers d’une divulgation trop hâtive – réservait aux seuls membres de son cercle E.B les clefs définitives pour la compréhension complète de son œuvre.

Le volume, que nous offrons aujourd’hui au lecteur, contient quelques-unes de ces clefs : des précis et des recettes de magie, accompagnées de notes explicatives, que les disciples de Randolph transcrivaient de leur main sous la dictée du Maître.

Ces fragments infiniment précieux, parce que formidablement efficaces, sont complétés, en outre, dans ce volume, par quelques chapitres, pris, d’une part, dans la partie théorique des Secrets intimes des mystères d’Eulis et, de l’autre, dans Les Miroirs magnétiques, notamment l’introduction à cet ouvrage et sa partie pratique, qui n’a encore jamais été publiée.

 

*  *  *

 

En livrant ses clefs au public cultivé de notre époque, nous nous déclarons les défenseurs de l’œuvre de Randolph, en repoussant l’accusation stupide de magie noire.

D’ailleurs, que signifient ces deux mots, que tant de personnes peu éclairées prononcent encore aujourd’hui avec épouvante ? – Rien, sinon une crainte superstitieuse, reste d’une longue période de sombre ignorance.

La magie est une science, qui diffère des sciences dites positives par les facteurs psychiques et spirituels, qu’elle implique aussi bien pour l’objet que pour le sujet de l’acte opératoire. La magie n’est jamais ni blanche, ni noire ; mais elle peut être bénéfique ou maléfique, selon le but pour lequel on s’en sert.

La magie est une arme, comme toutes les armes : on peut s’en servir pour le mal ou pour le bien, de soi-même ou d’autrui ; – mais puisqu’elle est puissante, elle est évidemment dangereuse entre des mains malhabiles. Mais la magie est aussi une science sacrée et royale en ce sens, qu’elle ne peut être acquise par quelqu’un qui n’en est pas digne ; et les névroses morbides, et souvent même la folie sont le partage de ceux, qui s’y adonnent sans aptitudes et préparation requises.

Il faut être armé de patience, de calme et d’un grand courage pour en franchir le premier seuil, et, surtout, il faut aimer cette science pour elle-même et non pour les avantages matériels et personnels qu’elle procure.

P.-B. Randolph avait ces dons et d’autres encore, c’est pourquoi il devint un grand magicien, que tous craignaient et enviaient sourdement. S’il mourut jeune, tandis que son adversaire, madame H.-P. Blavatsky, triompha jusqu’à un âge très avancé, c’est sans doute, parce que sa tâche sur cette terre fut accomplie plus rapidement que celle de la fondatrice du mouvement Théosophique.

Car, en effet, la mission de Randolph fut de trouver et de cacher provisoirement une lumière ; celle de H.-P. Blavastky – de former des masses.

Aujourd’hui ces masses sont formées, et elles recevront et comprendront sans trop de peine les choses qui, en 1880, leur auraient fait plus de mal que de bien.

L’élite spiritualiste moderne se rangera du côté de Randolph, sans méconnaître pour cela l’œuvre indiscutablement magnifique, de H.-P. Blavatsky, à la mémoire de laquelle nous adressons ici un salut respectueux. A chaque époque sa tâche et son personnage reconnu.

 

Maria de Naglowska.

 

[ Maria de Naglowska (1883-1936), also known as the Sophiale de Montparnasse, was a Russian occultist, mystic, and founder of the Brotherhood of the Golden Arrow, whose conferences in Paris in the 1930s were attended by many now-famous individuals, such as Julius Evola, Man Ray, and André Breton. She is also known for her translation of P. B. Randolph’s Magia Sexualis, the classic occult text that has survived only through her translation. ] 

21/11/2011

Offrande à Pan

Pan, le Tout Primordial

 

Dieu des Cultes Pastoraux, Pan possède un corps à moitié humain et à moitié animal. Barbu, velu, cornu, il a des jambes de chèvre aux sabots fendus et des yeux rusés étirés sur les tempes.

C’est un satyre à l’appétit sexuel démesuré, qui assaille indifféremment les nymphes et les jeunes garçons ; à défaut de proies, il se livre à l’onanisme, tant sa sexualité est exigeante. Il vit dans les forêts, et sa couleur est le vert. Son nom, Pan, signifie « Tout », et le Grand Pan désigne le Grand Tout, l’énergie primordiale et féconde propre à l’univers et à la vie, dont l’expression peut être parfois anarchique et chaotique. Il incarne la puissance des éléments de la nature, dont le déchaînement provoque une "peur-panique", signe de l’affolement des sens et de la raison qui saisit quiconque se trouve en contact avec ce dieu avide et désordonné, à notre ressemblance.

L’Eglise catholique romaine, on le comprend, n’a eu aucun mal à métamorphoser un pareil dieu en diable satanique, en bouc cornu des sabbats. Certains auteurs, notamment dans le registre du romantisme noir et du fantastique, ont à leur tour retenu l’assimilation du Grand Pan au diable, en décrivant l’effroi glacé qui saisit l’être humain suffisamment inconscient pour regarder en face ce dieu redoutable.

Cette terreur ressentie par quiconque rencontrait le dieu Pan est au cœur de l’œuvre des grands écrivains du fantastique noir du XXe siècle : citons, entre autres, H.P. Lovecraft et Gustav Meyrink, qui dans son roman Le Visage Vert évoque le mythe du Chidher ( ou Chadhir, ou El-Chidr ), à savoir « le prophète vert » de la tradition islamique. Chidher, « le Vert », ou encore Huzur dans les traditions ésotériques de l’islam, a bu de l’eau de vie et ne mourra qu’au son de la trompette du Jugement dernier. Il peut être assimilé à l’Hermès Trismégiste égyptien, à saint Jean, au prophète Elie ou encore au dieu Pan.

Il est l’« Homme Vert », à savoir l’homme de chair incarné sur terre, proche de l’état de nature, se régénérant chaque année au printemps jusqu’à ce que, à la fin des temps, il meure à lui-même, en quittant son enveloppe charnelle ( symbolisée par le vert ) pour accueillir le Messie et se fondre dans la claire lumière de Dieu.

Pan, c’est avant tout le Dieu Vert, celui qui n’a jamais renié ses origines terriennes et sylvestres, c’est le Dieu Sauvage qui se couche au pied des arbres et comprend le langage des oiseaux. C’est le Cornu, dont les deux cornes sont les antennes qui lui permettent de capter les messages du ciel. C’est le Magicien aux pieds agiles, qui souffle dans sa flûte et nous convie à danser autour d’un feu de joie. Pan, c’est le pouvoir de l’enfance et du jeu, la force du rire, la soif de l’amour, la communion avec la nature immense et vierge. Pan, c’est la revanche de la campagne et des forêts sur les villes ; c’est l’état sauvage contre celui de civilisé ; c’est le monde de l’intuition et de l’« éveil » s’opposant à celui de la raison ; c’est la magie contre la science. [...]

Bien que pourchassé par l’Église de Rome, le sabbat des sorcières serait donc moins une hérésie satanique que la manifestation d’une religion pré-chrétienne, s’enracinant aussi bien dans l’Antiquité grecque et romaine que dans les anciens cultes celtiques et germaniques. La sorcière adorant le « diable », rival noir de Dieu, cacherait en réalité une authentique prêtresse de Pan et une adepte du panthéisme, pour laquelle tout est Dieu, car Dieu est partout, dans chaque objet et dans chaque être vivant. Le dieu Pan est partout : dans les hommes, les animaux, les arbres, les plantes, les pierres, le vent qui souffle dans le soir. Pan désigne la gloire de Dieu sur terre. Car le dieu Pan affirme que Tout est Dieu.

 

Extrait de "Sorcières et démons" d’Édouard Brasey, publié par Pygmalion Éditions en 2000.

 

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Cette tasse de bois, noire comme un pépin,

Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure

Sculpter habilement la feuille du raisin

Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure,

 

Je la consacre à Pan, en souvenir du jour

Où le berger Damis m’arrachant cette tasse

Après que j’y eus bu vint y boire à son tour

En riant de me voir rougir de son audace.

 

Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu,

Je laisse mon offrande au creux de cette roche,

- Mais maintenant mon cœur a le goût continu

D’un baiser plus profond, plus durable et plus proche.

 

Anna de Noailles ( Offrande à Pan/ Le Cœur innombrable )

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Pan et Syrinx / Pierre-Paul Rubens / 1619

09/11/2011

Sorcellerie & Nuits secrètes

Jules GARINET : « La sorcellerie en France »  

 

L'ouvrage de Jules Garinet recense et examine tous les cas connus de sorcellerie et de magie en France depuis l'époque mérovingienne jusqu'au début du XIXe siècle. Les pratiques de la reine Frédégonde, les secrets du Temple et la malédiction que les quatre grandes figures de l'Ordre auraient proférée lors de son procès, Jeanne d'Arc et son fidèle capitaine, le sanglant Gilles de Rais, tout l'intéresse…

Il nous fait découvrir sabbats, sorcières, loups-garous ou lycanthropes, sans oublier Gilles Garnier : le cannibale. Mais c'est surtout le XVIIe siècle qui l'inspire, il est vrai que c'est l'époque des grands procès de sorcellerie, de l'affaire des poisons, des prêtres libertins et des démons galants.

Des pièces justificatives, tel le texte du pacte unissant Urbain Grandier à Lucifer, complètent l'ouvrage. Et comme… en conclusion… Garinet déclare vouloir envoyer au bagne tous les exorcistes ( voyant en eux l'image même de l'obscurantisme et de l'accréditation des pires superstitions ), la team D.U.K.E ne peut que chaudement vous recommander cet ouvrage !

 

- Première partie : imagination - Démons - Sabbat.

- Deuxième partie : la magie en France depuis les premiers rois.

- Troisième partie : pièces justificatives...

 

« La sorcellerie en France » par Jules Garinet aux éditions FAMOT / 1978.

( Reproduction de l'édition de 1818 )

Reliure simili Cuir noir ( style « Curitex » ), titres dorés et motifs rouges.

Illustrée par 11 reproductions hors texte ( planches en noir sur papier rouge ).

250 pages reliées sur Bouffant de Luxe / Dim : 12 x 20 cms / Poids : 420 grammes.

Exemplaire nickel / comme neuf !!!… 

>>> 6 €uros / Vendu - temporairement indisponible. 

 

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Guy BRETON : « Les nuits secrètes de Paris »

 

« Les Nuits secrètes de Paris » par Guy BRETON nous emmènent dans les cabinets des Mages, dans les temples les plus étranges, dans des clubs surprenants...

Des aventures savoureuses, parfois troublantes...

Le tout en plein Paris et en plein XXe siècle !

Venez, avec Guy BRETON, faire la connaissance des Omphalopsiques ( ou Adorateurs du nombril ), de l'Ange Cyclamen, des Adorateurs du Feu, des Chevaliers de la Croix-Blanche, des Druides du Bois de Meudon, des Néo-Médiévaux, des Ethérés, des Adorateurs de l'Oignon (!!!), des témoins d'Artémis ( ou Adorateurs de la Lune ), des Croisés de Meiningen, de l'Eglise Déiste et Positiviste de France, des Rayonnants ( ou disciples de Santo Semo ), du Club des Egaux, des Néo-Lettristes, des Ovo-Biologistes ( adorateurs de l'œuf ), des Apets du Contremi, des Témoins du Christ de Montfavet, ou encore du Groupe Bridey Murphy ...

 

« Les nuits secrètes de Paris » / éditions Famot / 1978. ( Préface de Louis Pauwels ! )

Reliure simili Cuir noir ( style « Curitex » ), titres dorés et motifs rouges.

Nombreuses illustrations hors texte ( planches en noir sur papier rouge ).

267 pages reliées sur Bouffant Alfa / Dim : 12 x 20 cms / Poids : 430 grammes.

Exemplaire nickel / comme neuf !!!… 

>>> 6 €uros / Vendu - Temporairement indisponible ! 

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04/11/2011

Les Ténèbres.

Les Ténèbres.

 

J’eus un rêve qui n’était pas tout-à-fait un rêve. L’astre brillant du jour était éteint ; les étoiles, désormais sans lumière, erraient à l’aventure dans les ténèbres de l’espace éternel ; et la terre refroidie roulait, obscure et noire, dans une atmosphère sans lune. Le matin venait et s’en allait, — venait sans ramener le jour : les hommes oublièrent leurs passions dans la terreur d’un pareil désastre ; et tous les cœurs glacés par l’égoïsme n’avaient d’ardeur que pour implorer le retour de la lumière. On vivait près du feu : — les trônes, les palais des rois couronnés, — les huttes, les habitations de tous les êtres animés, tout était brûlé pour devenir fanal. Les villes étaient consumées, et les hommes se rassemblaient autour de leurs demeures enflammées pour s’entre-regarder encore une fois. Heureux ceux qui habitaient sous l’œil des volcans, et qu’éclairait la torche du cratère ! Il n’y avait plus dans le monde qu’une attente terrible. Les forêts étaient incendiées ; — mais, d’heure en heure, elles tombaient et s’évanouissaient ; — Les troncs qui craquaient s’éteignaient avec fracas ; — et tout était noir. Les figures des hommes près de ces feux désespérés, n’avaient plus une apparence humaine, quand par hasard un éclair de lumière y tombait. Les uns étendus par terre, cachaient leurs jeux et pleuraient ; les autres reposaient leurs mentons sur leurs mains entrelacées, et souriaient ; d’autres enfin couraient çà et là, alimentaient leurs funèbres bûchers, et levaient les yeux avec une inquiétude délirante vers le ciel, sombré dais d’un monde anéanti ; puis, avec d’horribles blasphèmes, ils se laissaient rouler par terre, grinçaient les dents et hurlaient. Les oiseaux de proie criaient aussi, et, frappés d’épouvante, agitaient dans la poussière leurs ailes inutiles. Les bêtes les plus farouches étaient devenues douces et craintives. Les vipères rampaient et se glissaient parmi la foule ; elles sifflaient encore, mais leur dard ne blessait plus. — On tuait ces animaux pour s’en nourrir, et la guerre qui, pour un moment, avait cessé, dévorait de nouveau maintes victimes. — Un repas ne s’achetait qu’au prix du sang, et chacun, assis à l’écart, se rassasiait dans les ténèbres avec une morne gloutonnerie. Il n’y avait plus d’amour : la terre entière n’avait plus qu’une pensée, — et c’était la pensée de la mort, de la mort sans délai et sans gloire. Les angoisses de la famine dévoraient toutes les entrailles ; — Les hommes mouraient ; et leurs ossements n’avaient pas de tombeaux ; ceux qui restaient encore, faibles et amaigris, se mangeaient les uns les autres ; les chiens eux-mêmes attaquaient leurs maîtres, hormis pourtant un seul qui veillait près d’un cadavre, et tenait à distance les animaux et les hommes affamés, jusqu’à ce qu’ils tombassent d’inanition, et qu’au bruit de la chute d’un nouveau mort, ils courussent déchirer de leurs mâchoires décharnées les chairs encore palpitantes : quant à ce chien fidèle, il ne cherchait point de nourriture ; mais avec un gémissement pitoyable et non interrompu, avec un cri aigu de désespoir, léchant la main qui ne répondait pas à sa caresse, — il mourut. La famine réduisit par degrés le nombre des vivants : enfin deux habitants d’une cité immense survivaient seuls, et ils étaient ennemis : ils se rencontrèrent près des tisons expirants d’un autel consumé où l’on avait entassé, pour un objet profane, un monceau d’objets sacrés : de leurs mains froides et sèches, comme celles d’un squelette, ils remuèrent et grattèrent, tout en frissonnant, les faibles cendres du foyer ; leur faible poitrine exhala un léger souffle de vie, et produisit une flamme qui était une vraie dérision : puis, la clarté devenant plus grande, ils levèrent les yeux et s’entre-regardèrent, — se virent, poussèrent un cri, et moururent ; — ils moururent du hideux aspect qu’ils s’offrirent l’un à l’autre, ignorant chacun qui était celui sur le front duquel la famine avait écrit démon. Le monde était vide : là où furent des villes populeuses et puissantes, plus de saison, plus d’herbe, plus d’arbres, plus d’hommes, plus de vie ; rien qu’un monceau de morts, — un chaos de misérable argile. Les rivières, les lacs, l’Océan, étaient calmes, et rien ne remuait dans leurs silencieuses profondeurs ; les navires, sans matelots, pourrissaient sur la mer ; leurs mâts tombaient pièce à pièce ; chaque fragment, après sa chute, dormait sur la surface de l’abîme immobile : — Les vagues étaient mortes, le flux et le reflux anéanti, car la lune qui le règle avait péri ; les vents avaient expiré dans l’atmosphère stagnante, et les nuages n’étaient plus ; les ténèbres n’avaient pas besoin de leur aide, — elles étaient l’univers lui-même.

 

Lord BYRON / 1816.

Traduction de Paulin Paris. ( Wikisource ) 

03/11/2011

La tristesse du diable

La tristesse du diable


Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes,
Sur un pic hérissé de neiges éternelles,
Une nuit, s'arrêta l'antique Foudroyé.

La terre prolongeait en bas, immense et sombre.
Les continents battus par la houle des mers ;
Au-dessus flamboyait le ciel plein d'univers ;
Mais Lui ne regardait que l'abîme de l'ombre.

Il était là, dardant ses yeux ensanglantés
Dans ce gouffre où la vie amasse ses tempêtes,
Où le fourmillement des hommes et des bêtes
Pullule sous le vol des siècles irrités.

Il entendait monter les hosannas serviles,
Le cri des égorgeurs, les Te Deum des rois,
L'appel désespéré des nations en croix
Et des justes râlant sur le fumier des villes.

Ce lugubre concert du mal universel,
Aussi vieux que le monde et que la race humaine,
Plus fort, plus acharné, plus ardent que sa haine,
Tourbillonnait autour du sinistre Immortel.

Il remonta d'un bond vers les temps insondables
Où sa gloire allumait le céleste matin,
Et, devant la stupide horreur de son destin,
Un grand frisson courut dans ses reins formidables.

Et se tordant les bras, et crispant ses orteils,
Lui, le premier rêveur, la plus vieille victime,
Il cria par delà l'immensité sublime
Où déferle en brûlant l'écume des soleils :

- Les monotones jours, comme une horrible pluie,
S'amassent, sans l'emplir, dans mon éternité ;
Force, orgueil, désespoir, tout n'est que vanité ;
Et la fureur me pèse, et le combat m'ennuie.

Presque autant que l'amour la haine m'a menti :
J'ai bu toute la mer des larmes infécondes.
Tombez, écrasez-moi, foudres, monceaux des mondes !
Dans le sommeil sacré que je sois englouti !

Et les lâches heureux, et les races damnées,
Par l'espace éclatant qui n'a ni fond ni bord,
Entendront une Voix disant : Satan est mort !
Et ce sera ta fin, Oeuvre des six Journées !

 

Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)

Roland VILLENEUVE : Loups-garous et vampires

Roland VILLENEUVE :

« Loups-garous et vampires »

 

« Jadis redoutés pour leurs exploits sanguinaires qui semaient l’effroi dans les campagnes, loups-garous et vampires, devenus de nos jours héros de contes fantastiques et de films d’épouvante, ont-ils véritablement disparu de notre univers ?

Les mœurs et coutumes, l’éventuelle poursuite de leurs agissements, leurs amours mêmes, n’évoquent-ils plus qu’un lointain souvenir dans un quotidien ou le Sexe et la Mort ne cessent pourtant de se confondre ?

Roland Villeneuve émet ici un point de vue beaucoup plus nuancé en recourant, notamment, à des exemples tirés de faits divers criminels authentiques et de manuels de médecine légale traitant de la nécrophilie, du nécrosadisme, voire de cannibalisme…

Le lecteur sera certainement surpris d’apprendre que des auteurs de grande renommée n’ont jamais hésité à décrire des situations scabreuses ou macabres, faisant allusion à ces étonnantes déviations si peu ou si mal connues. Placée après une brève anthologie et une enquête sur les motifs esthétiques qu’ils ont suscités, une orientation bibliographique aidera enfin toute personne soucieuse d’approfondir l’évolution de la Lycanthropie et du vampirisme, ces deux mythes immortels. »

 

Broché / Superbe couverture signée Michel Desimon / Nombreuses reproductions d’œuvres d’art ( célèbres ou méconnues ) liées à la lycanthropie et au vampirisme / imposante bibliographie… essentiel et incontournable pour tout passionné !!!…

 

Quelques marques de lecture ( deux cassures sur la tranche ), de manipulation et de stockage… mais rien de bien méchant, l’exemplaire est tout à fait correct et devenu plutôt dur à dénicher de nos jours !!!…

Pierre BORDAS et fils / 1991 / 342 pages.

21x14,5 / 530 grammes : 12,50 €uros.  >>> Vendu ! / temporairement indisponible.

( Prix du net = 25 €uros sur galaxidion.com / 23,75 €uros sur livre-rare-book.com / un exemplaire à 11 €uros sur Priceminister, mais tous les autres entre 16 et 21 €uros / 15,95 €uros sur ebay )

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28/10/2011

Le Tarot des imagiers du Moyen-Age

Oswald  WIRTH : « Le Tarot des imagiers du Moyen-Age »

Le tarot passionne bien des auteurs mais, incontestablement, Oswald Wirth reste une référence dans le domaine son « Tarot des imagiers du Moyen Âge » s'impose comme une bible. On ne peut comprendre des arts comme l'astrologie ou le tarot sans pénétrer le mystère du symbolisme. Souvent trop « intellectualisé », le symbole déroute l'homme moderne.

Et pourtant, sa simplicité ouvre bien des lectures. Or, Oswald Wirth nous enseigne la découverte de cette langue universelle et éclaire, de la sorte, les raisons qui font du tarot un jeu de divination.

Cet ouvrage est fort complet tant sur les aspects historiques que pratiques. Une première partie est consacrée au tarot dans son ensemble et à ses divisions logiques. À ce stade, le lecteur est largement initié au jeu. Le second chapitre ouvre le symbolisme des vingt-deux clés de la sapience secrète du Moyen Âge. Les arcanes sont analysés un à un. Ce chapitre nous guide vers une compréhension du symbole qui pourra être rattachée au décryptage des messages voilés dans les cathédrales. En effet, Wirth rappelle que l'utilisation des images « parlantes » provient de ce fameux Moyen Âge loin d’être « obscurantiste » ! Enfin, le troisième volet de cet ouvrage traite de la divination avec une fine intelligence. À cet égard, l'appendice consacré aux pentacles aide judicieusement le lecteur. Une authentique encyclopédie sur la question. ( Jean-Marc Savary )

Préface de Roger Caillois. Nombreuses illustrations, reproductions de bois gravés, dessins et schémas. Reproduction en gravure des 22 cartes, accompagnées de leur interprétation. En fin de volume, une carte dépliante indiquant les correspondances astrologiques du Tarot selon différents auteur. Reliure simili-cuir noir, titre et nom d’auteur dorés sur dos et premier plat, Batelier en dorure sur couv’. 

Bibliothèques des grandes énigmes – 1969 – 375 pages – 21 x 16 – 675 grammes. Légère ( mais belle ) patine… presque parfait !!!… : 16 €uros. / Vendu !

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