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19/04/2012

Николай Емелин - Русь (Внуки Сварога)

Nikolaï Emelin - Russes, petits-enfants de Svarog

 

 

Tandis que la France se « diversifie » au son du rap…

D’autres redécouvrent leurs racines… et la fierté de leur identité !

Le salut de l'Europe viendra de l’Est…

  

Et pour ceux et celles qui aiment…

Un concert entier !

 

 

08/04/2012

Ostara

OSTARA
Huit périodes de quarante jours correspondent théoriquement à trois cent vingt jours alors que l'année solaire en comporte trois cent soixante-cinq jours et quelques heures. L'écart provient en fait du décalage qui existe entre un calendrier rythmé sur les phases de la lune (comme l'était le calendrier des peuples dits « barbares» avant la conquête romaine) et un calendrier solaire. La fête mobile de Pâques est la clé de tout le calendrier médiéval. Elle introduit un déphasage dans le rythme des quarantaines ici analysé mais elle ne fait qu'en confirmer le principe. On sait que Pâques est une fête mobile qui peut osciller entre le 22 mars et le 25 avril. Quarante jours avant Pâques, un mardi gras précoce peut donc se trouver au plus près de la . Chandeleur; au contraire, une fête de Pâques tardive le reporte un mois plus tard. Dans l'intervalle, le carême impose sa rigueur et sa loi inflexible de quarante jours (carême vient du latin quadragesima qui renvoie au chiffre « quarante » ).


L'OEUF
Comme les sept autres grandes dates de l'année, Pâques peut se comprendre comme une date d'intense circulation des âmes et esprits entre l'Autre Monde et le monde humain. Le modèle de ces rapports se trouve dans de nombreux récits celtiques. Le passage christique de la mort vers la vie ne fait finalement que reproduire à une échelle chrétienne ce trajet symbolique. Dans le folklore, la période pascale est marquée d'abord et avant tout par l'apparition d'êtres de l'Autre Monde qui prennent principalement une forme animale. Le lièvre de Pâques est une réincarnation printanière du Sauvage; il s'apparente à la cohorte des animaux féeriques qui hantent l'imaginaire médiéval.

Si le Moyen Age ignore, en effet, le lièvre distributeur de cadeaux et de friandises, il connaît d'autres figures tout aussi merveilleuses. La biche blanche ou le cerf blanc des récits arthuriens hantent ces périodes de transition entre les quarantaines de l'année. Dans le roman de Chrétien de Troyes intitulé Erec et Enide, la chasse au Blanc Cerf a lieu le lundi de Pâques, comme s'il fallait rappeler le lien de cet animal avec la lune d'équinoxe. L'apparition des animaux fées est commandée par l'astre lunaire qui rythme leur récurrence annuelle. Ces animaux conducteurs d'âmes servent de médiateurs entre le monde humain et l'Autre Monde.

Dans le folklore moderne, les traditionnels oeufs de Pâques sont censés être apportés aux enfants par les cloches qui reviennent de Rome ou par le lièvre de Pâques lui-même.

Toutefois, dans les régions germaniques, l'animal féerique change d'apparence : en Westphalie, c'est un renard, en Thuringe une cigogne, au Tyrol une poule blanche, en Suisse un coucou et en Saxe un coq. La présence d'animaux de basse-cour semble plus vraisemblable à côté de ces oeufs rituels. Cependant, il est évident que les oeufs de Pâques sont investis d'une valeur mythique qui n'a rien à voir avec leur usage proprement alimentaire. Leur caractéristique mythique semble même privilégier des usages non alimentaires. Quant au lièvre de Pâques, son rôle mythique est bien antérieur à la civilisation chrétienne puisqu'il se trouve déjà dans le bouddhisme et dans la mythologie chinoise. Il habite sur la lune où il prépare une nourriture d'immortalité. Les oeufs de Pâques semblent bénéficier de vertus comparables sans qu'il soit possible, bien évidemment, d'établir un lien direct entre eux et la nourriture des antiques divinités chinoises. Dans le folklore pourtant, les oeufs de Pâques, surtout ceux qui avaient été pondus le vendredi saint, étaient jadis réputés procurer la santé aux hommes et aux bêtes. Ils pouvaient se conserver longtemps et protégeaient également contre la foudre. On s'en servait encore pour reconnaître les sorcières ou pour se prémunir contre elles: l'absorption d'une soupe à base de neuf herbes et légumes différents avait la même vertu. L'oeuf de Pâques se protège en fait toujours comme un porte-bonheur. Dans certaines régions d'Alsace, on se transmet des oeufs millésimés de génération en génération. On pense que, dans un oeuf de Pâques qui s'est conservé pendant cent ans, le jaune se transforme en pierre précieuse et assure la fortune de son possesseur.

Les druides croyaient déjà à la puissance magique de l'oeuf. Le mythe gaulois de la vouivre, rapporté par l'écrivain latin Pline, en rappelle des aspects majeurs. Marcel Aymé illustra cette croyance sous une forme plaisante dans l'un de ses romans qui se réfère explicitement à l'antique tradition gauloise. L'animal mythique sécrétait une sorte d'oeuf qui pouvait devenir un talisman. La figure de la vouivre, modèle de toutes les créatures fées de l'Autre Monde, pourrait bien constituer l'étape celtique d'une croyance en la régénération périodique du temps des saisons, une sorte de mue humaine vers une vie renaissante. 


PÂQUES – OSTARA

Célébrée à la fin du mois de mars ou dans le courant du mois d'avril, la fête de Pâques coïncide plus ou moins avec l'équinoxe de printemps (21 mars). C'est à cette période de l'année que meurt l'hiver. Les neiges commencent à fondre, les rivières sont en crue, le soleil triomphe du froid, et ses rayons recouvrent la nature de vertes prairies, de fleurs et de bourgeons, la vie renaît. Une nouvelle ardeur saisit les hommes, les animaux et les plantes.

Pâques est par excellence la fête du renouveau, de la fécondité, de la fertilité, mais aussi du soleil, principe céleste et fécondant sans lequel rien ne naîtrait. Ses origines sont très anciennes. La fête porte le nom d'une déesse lunaire, Ostara, qu'un héros solaire aurait délivrée de la captivité au moment de l'équinoxe de printemps.

Comme vous le savez, toutes les fêtes de l'année, l'année, Solstices, Epiphanie, Chandeleur, Carnaval… correspondent à un moment donné du cycle solaire. Pâques se situe ainsi au moment où le soleil est redevenu suffisamment puissant pour réchauffer la terre, et de nouveau lui apporter la vie.

Aujourd'hui, à l'aube du XXl ème siècle, nous n'avons pas oublié les fêtes et traditions de nos ancêtres et nous continuons à les célébrer. Même si nos journées ne sont plus rythmées par le soleil – notre mode de vie ne s'y prêtant plus, cela s'entend ! – nous vivons ces moments privilégiés dans un rapport étroit avec la nature.

Pâques, pour nous résumer, c'est tout simplement la fête du printemps. L'œuf surtout symbolise la renaissance de la nature, la fécondité. Il représente la vie qui s'apprête à éclore. Il est de tradition, dans notre culture européenne, de manger, mais aussi de s'offrir des œufs décorés.

 

Sources : 

Philippe WALTER, Mythologie chrétienne, Imago, 2003,

Pierre VIAL, Fêtes païennes des quatre saisons, Editions de la Forêt, 2008

Nadine CRETIN, Fêtes et traditions occidentales, PUF que sais-je ?, 1999

Christian-J GUYONVARC'H, Les fêtes celtiques, Ouest-France, 1995

Guy DELEURY , Les fêtes de Dieu, éditions du Félin, 1994

Yvonne de Sike, Fêtes et croyances populaires en Europe, Bordas,1995

Alain de BENOIST, Les traditions d'Europe, Le Labyrinthe, 1996

Arnold VAN GENNEP, Le folkore français, Robert Laffont, 1999

 

( http://www.terreetpeuple.com/paganisme/fetes-paiennes/fet... )

ostara

Le lapin en chocolat est un lièvre

 

Le lièvre est peureux, être lièvre désigne le Couard du Roman de Renard, une vie de lièvre en exprime les tourments, dormir en lièvre signifie d'un sommeil léger. Le lièvre aime la nuit et l'attend tout le jour tapi dans l'herbe. Lié à son caractère craintif, manger de sa cervelle aurait guéri la crainte et le tremblement. Le lièvre intrigua les observateurs empiriques de la France médiévale, essentiellement rurale, qui virent en lui une sexualité débridée. Le bouquinage, la saison des amours, débute en plein hiver et dure sept mois. La décision de s'accoupler dépend de la femelle. Par défense ou par séduction, elle refuse parfois les avances de l'élu et des batailles peuvent s'engager entre les partenaires. Les naturalistes ont longtemps ignoré si les combattants étaient des concurrents ou si les femelles participaient aux combats de boxe. La hase peut s'accoupler avec un mâle alors qu'elle a déjà été fécondée par un précédent et porter deux levrauts de deux mâles différents. Les organes génitaux des jeunes sont difficiles à différencier. Pour cette raison, on le croyait homosexuel, les savants de l'Antiquité le disaient hermaphrodite et pensaient qu'un mâle pouvait mettre bas. Aristote voyait dans leur pilosité une preuve de leur tempérament lubrique : « les poils poussent jusque dans la bouche » remarquait-il.

Le lièvre dérangeait beaucoup les moralistes. En 751, le pape Zacharie décréta : « on doit éviter de manger du lièvre car il est lubrique, possédant des vices ignobles qui se transmettraient à l'homme s'il mangeait de cette chair impure. »…

Ce message est évoqué au clocher de la cathédrale du Puy (l'original est au musée Crozatier) sur un chapiteau qui voisine les Vertus Cardinales. Les vices sont représentés par le lièvre (luxure), le chien tiré par une laisse (paresse), une tête de cheval tenue par la frontale et la mentonnière du filet (défauts de l'esprit).

Dans la tradition païenne, le lièvre était le compagnon des déesses de la fécondité (fertilité) :

Vénus chez les Romains, Ôstara, en pays Germanique. En Grande-Bretagne, à la fin de la récolte, on coupait le lièvre en gage de fertilité : on fabriquait une poupée en épi de blé et on l'enterrait au printemps. Avant l'évangélisation, vers le V° siècle, on vénérait Easter, déesse de la fertilité et du printemps, dont l'animal était un lièvre. La première mission du christianisme fut de lutter contre le paganisme. Il fallait le supplanter si possible, s'implanter là où il existait, en accepter les éléments, si nécessaire. Les deux croyances se mêlèrent. À Pâques, les Chrétiens fêtaient la Résurrection du Christ, les païens célébraient leur déesse Easter et la naissance de la nouvelle année. Aujourd'hui, en anglais, on dit encore Easter pour Pâques. On offre des œufs, symbole de fertilité, des cloches parce que la voix de Dieu reste muette pendant la mort du Christ, ou un lapin en chocolat : un lièvre.

Dans la sculpture romane, la capture du lièvre symbolisa le paganisme vaincu, particulièrement en Forez, Velay et Vivarais où la tradition celtique resta puissante (loup androphage, mère nourricière aux serpents, tireur d'épine). Dans la nef de l'église du Monastier-Pin-Mories (48) un chapiteau situé en plein Sud, côté du bien, représente un chasseur qui célèbre la capture d'un lièvre en soufflant dans un cor. On le retrouve à Rouffach, en Alsace et sur le portail de l'église Saint-Gall de Bâle. À Grézieu-La-Varenne dans le Lyonnais un remarquable bénitier roman représente d'un côté une chasse au cerf (image de l'âme fuyant le mal) et de l'autre un chasseur qui brandit un lièvre : le paganisme vaincu. La poursuite contre le paganisme se rencontre en Guyenne sur les voussures des portails de Blasimon et Castelviel copié à Saint-Martin-de-Sescas (33). Lorsque les lièvres ne sont pas poursuivis par un chasseur, on peut penser qu'ils expriment un message d'avertissement : le paganisme qui court toujours. Sur la face Sud de Saint-Restitut, on rencontre les deux scènes : un chien poursuit un laporidé, un chasseur tient un lièvre par les pattes de derrière et s'apprête à l'écorcher avec un couteau tenu de la main droite.

Le Christianisme s'implanta sur toutes les fêtes païennes. Noël remplaça en 354 la célébration romaine du Soleil Invaincu, l'Epiphanie célébra l'arrivée des Mages 12 jours après Noël, ce jour-là, les Romains élisaient un roi pour fêter la fin des Saturnales, les Gaulois concluaient la période du solstice d'hiver (sol-stare = soleil immobile) pendant laquelle on nourrissait, sur de petits oratoires, les âmes des morts en voyage. Les pratiquants des religions naturalistes tentèrent de conserver la mémoire des pratiques anciennes. La Saint-Jean remplaça le solstice de juin, mais on alluma des feux pour célébrer le Soleil. Pâques devint la fête principale de la chrétienté, on continua à fêter le lièvre. La puissance de l'Eglise s'imposa, le symbole païen fut oublié, seule l'habitude resta.

Le lapin en chocolat constitue un élément palpable de la pérennité des symboles.

 

Lionel DIEU

( http://apemutam.free.fr/LIEVRE.htm )

ostara

Voir aussi >>> http://bouquinorium.hautetfort.com/archive/2012/04/08/lapin-blanc-et-blanc-lapin.html

15:56 Publié dans Yggdrasil | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ostara

02/03/2012

Jean-Paul Bourre : La St Jean Dieu

29/02/2012

Robert Dun – L’âme européenne.

Robert Dun – L’âme européenne.

 

En 1994, les éditions Crève-Tabous publiaient « L’âme européenne, réponse à Bernard-Henri Lévy » dans laquelle Robert Dun « lance ses flèches en tir groupé sur les religions « révélées » : les trois monothéismes dans lesquels il voit une inversion de la réalité, un total étouffement de la joie de vivre. Parce qu’impérialistes et universalistes avec leur dogmatisme totalitaire elles sont une catastrophe qui s’abat sur l’humanité où celle-ci peut périr ».

( Zani / « Rencontres avec Robert Dun » )

 

Épuisée depuis, cette « Âme européenne » qui n’a pas pris une ride est enfin rééditée par « les Amis de la Culture européenne » qui avertissent :

« l’Âme européenne traînée dans la boue dans Le Testament de Dieu par l’un des prophètes de l’antinature et des monothéistes lugubres bouffeurs de vie et de joie, est en passe de disparaître de la face du monde ainsi que les peuples qui l’ont magnifiée sous le jeu même plus subtil des thuriféraires de l’ordre marchand qui appliquent à la planète et ses formes de vie les règles du Monopoly. Voilà pourquoi le cri de Robert Dun est un cri auquel il nous faut impérativement faire écho. Et les tonalités désespérées de nombreuses pages ne peuvent que nous encourager à crier avec lui, et si possible plus fort et plus loin que lui,  portés que nous sommes par le souvenir et la puissance réincarnée de nos millions d’ancêtres et par les yeux luisant d’innocence et de rêve de nos propres enfants. »

 

( http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/ )

 

Robert Dun - l'âme européenne.jpg 

Livre à commander chez : http://editions-ace.com/

 

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Je commence par adresser à Bernard-Henri Lévy un jubilant merci  et ce merci est sans la moindre trace d'ironie. En effet, dans son ouvrage « Le testament de Dieu », Bernard-Henri LEVY définit avec une netteté insurpassable les clivages sans doute irréductibles entre la religiosité juive et les religiosités dites païennes, qu'elles soient de références hindoues, japonaises, chinoises, amérindiennes, slaves, celtiques, germaniques ou gréco-romaines.

Ce livre est une éclatante confirmation de la distinction que j'expose dans mes livres et des dizaines d'articles entre les religions dites révélées, que je définis comme religions du désert sur la base de la psychanalyse jungienne, et les religions dites païennes auxquelles je restitue leur nom adéquat : religions naturelles.

L'image de la couverture est déjà tout un programme et point n'est besoin d'être féru de psychanalyse pour en sentir la signification: masses géométriques sans grâce évoquant des parallélépipèdes de béton sans fenêtres, un univers de béton et de macadam, fabriquant bien connu de jeunes désespérés délinquants, des abris sans ouvertures pour recroquevillés apeurés par le monde extérieur.

Cette image annonce déjà clairement cette phrase du livre sur « l'homme soumis à l'horreur de la nature ». Le contenu idéologique du style témoignent d'une immense érudition, mais… la connaissance intellectuelle ne donne pas la moindre clé pour la compréhension des problèmes culturels.

Mes réponses s'adressent à un auteur pour qui « l'arbre est nazi », qui parle du « fascisme au son des binious », qui prône de « détruire tous les bosquets sacrés ». Je tiens à réfuter d'avance l'accusation de nazisme. Je refuse le dilemme réduit à une opposition aryanisme / judaïsme car ce dilemme concerne toutes les régions naturelles, profondément parentes et tous les monothéismes, également profondément parents.

Je ne rejette aucun penseur en fonction de sa race. Je suis un admirateur passionné de l'Arabe libanais Khalil Gibran au point d'avoir offert une cinquantaine d'exemplaires de son ouvrage « Le prophète » à des amis. Je suis également admirateur passionné de l'écrivain juive Christiane Singer et j'ai fait lire son ouvrage « La guerre de filles » à des dizaines d'amis comme merveille de restitution de la sensibilité « païenne ».

Je n'en suis que plus à l'aise pour mettre en évidence le fanatisme des religions du désert et de certains de leurs promoteurs.

(…)

Ce siècle aura entendu trois déclarations qui ont en commun de mettre en lumière l'incommensurable prétention des fanatiques des religions du désert.

La première est de votre coreligionnaire Walter Rathenau, chancelier de la République de Weimar dans les années 20 ; il dit en parlant des Juifs :

- « Savez-vous quelle est votre mission sur terre ? C'est d'amener tous les hommes au pied du Sinaï. Si vousn'écoutez pas Moïse, c'est Jésus qui vous y amène ; et si vous n'écoutez pas Jésus, c'est Karl Marx ».

La seconde, la plus connue, est du Pape Pie XI :

- « Spirituellement nous sommes tous des Sémites ».

Et la troisième est de vous-mêmes, comme titre d'un chapitre de votre Testament de Dieu :

- « Nous sommes tous des enfants d'Israël ».

Ma réponse aux trois est simple : Mêlez-vous de ce qui vous regarde. Si spirituellement je suis sémite, aryen, hindou, chinois, aztèque ou papou, c'est à moi et à moi seul à en décider. Pour que tout soit bien clair et que vous puissiez prétendre que je suis un Sémite qui s'ignore, je précise ce qui suit et que j'ai déjà exprimé dans plusieurs livres et articles : « Les trois religions du désert, Judaïsme, Christianisme et Islam, ont en commun un Dieu qui ordonne et interdit, récompense et punit, exige un culte exclusif. Pour notre sensibilité, cette perception du divin est une perception d'esclaves ».

Nous faisons nôtre la réponse du duc des Saxons, Widukind, au moine borné venu lui casser les oreilles dans sa cellule de prisonnier pour tenter de le convertir : « Ma mère m'a donné son lait sans y mettre de conditions ; elle était meilleure que ton Dieu ».

Nous rejetons toutes les « révélations » comme des phénomènes pathologiques et de fumisteries. Le « Dieu » du Sinaï n'a pas pensé à nous parler des devoirs envers les enfants, les animaux, les plantes. Or, nous autres païens percevons l'âme jusque dans le minéral.

(…)

Pour terminer, ce sous chapitre sur le paganisme en négatif, pour bien montrer que nous n'avons rien à voir avec « des Sémites qui s'ignorent », voici de la manière la plus concise les raisons de notre différence consciente :

- Nous refusons la notion de Dieu-juge parce que nous ne nous sentons pas coupable d'exister, même avec nos imperfections.

- Nous refusons la notion de Rédempteur parce que notre dignité nous impose de porter notre destin éternel ( d'accord sur ce point avec le Bouddhisme ).

- Nous refusons la notion de « Bon Pasteur » parce que nous ne sommes pas des moutons.

(…)

Grâce à vous, B-H Lévy, nous pourrons effectuer des pas décisifs dans la prise de conscience européenne, car vous exposez avec une clarté inégalée tout ce que les monothéismes ont d'irrecevable pour notre esprit et notre sensibilité. Cela me permettra de passer sur les injures fanatiques et agressives que vous déversez contre la personnalité européenne authentique.
Votre dégoût ne m'a pas contaminé et je ne vois toujours pas ce que les plus antiques polythéismes peuvent contenir « d'obscurantisme lâche », ce que l'esprit des bois peut avoir de hideux ; non seulement je ne me sens pas « soumis à l'horreur de la nature » mais j'ai le mauvais goût de trouver cette nature débordante de joies diverses ; j'aime les paysages, la forêt, la mer, la lumière, la nuit et la lune, les animaux libres ; je pousse le mauvais goût jusqu'à trouver paradisiaque la compagnie d'une femme dans mon lit.

Et ce qui est pire : partout je perçois des âmes et des esprits.

(…)

Je me contenterai de réfuter vos assertions les plus émergentes. Mais surtout je m'attacherai à restituer clairement la gnose « païenne ». Les féroces persécutions des religions du désert ont fait oublier l'essentiel du patrimoine européen et accrédité l'idée qu'il n'y avait de possible que l'athéisme ou l'une des trois religions intolérantes : Judaïsme, Christianisme, Islam. L'esprit européen est si bien oublié que ceux qui cherchent une issue hors du carcan se tournent vers les doctrines orientales.

Et ils tombent de préférence dans les filets de celles qui ont en commun avec les religions qu'ils croient fuir le refus de la vie, de la « roue du Samsara ». On ne secoue pas d'épaules près deux millénaires de dictature spirituelle sémitique.

 

Robert DUN. 

18/02/2012

Eivør - Trøllabundin

 

12/02/2012

Les Titans et les Dieux

paganisme,les titans et les dieux,antaios,guillaume fayeMon Paganisme n’a rien de spiritualiste ni de mystique; il est charnel, vécu, je dirais: poétique et totalement personnel. Mon itinéraire est tout sauf « spirituel », mais purement sensuel. La richesse du Paganisme, que ne possède aucune autre « religion », c’est qu’on y trouve une extraordinaire pluralité de sensibilités : du Paganisme des bois et de l’enracinement, à celui du déchaînement de la technoscience ; du Paganisme des brumes de la lande à celui des divinités du feu solaire. Du Paganisme des fontaines et des nymphes  à celui du bruissement sourd des batailles, de celui du chant des fées ou du galop des lutins dans les sous-bois, à celui du tonnerre des réacteurs, de celui des grands Dieux tutélaires à celui des lares. Mais le génie du Paganisme, c’est de rassembler dans une totalité cosmique et organique l’ensemble des passions humaines, avec leurs misères et leurs grandeurs. Le Paganisme est bien le miroir du monde vivant.

Je n’ai jamais été attiré par les textes ésotériques, les élans mystiques, les recherches et les discours sur la symbolique. Pour moi, le Paganisme est d’abord poésie, esthétique, exaltation et intuition. En aucun cas théorie,  chapelle ou instrumentalisation.

C'est du Paganisme grec et romain que je me sens le plus proche. Il marqua toute mon éducation, d'autant plus que j'ai fait dix ans d'études gréco-latines et que j'étais capable ( ce que je ne puis plus faire actuellement, sed nihil obstat quibus perseverant ) de lire à peu près dans le texte Ovide ou Xénophon. Bien entendu, j'ai beaucoup de connivence et de sympathie pour les sensibilités païennes celtiques, germaniques, scandinaves et indiennes, qui sont tout aussi riches. Je regrette de mal connaître l'Hindouisme, le plus important Paganisme vivant d'aujourd'hui, mais j'aimerais combler cette lacune.  

Je me souviens du Serment de Delphes, prononcé sur le site sacré, devant la Stoa,  au début des années quatre-vingts, au petit matin, par un aréopage de jeunes Européens. Il fut prononcé à l'instigation de Pierre Vial et de notre défunt ami grec Jason Hadjidinas. Il y avait là des Européens de toutes les nations de notre Maison commune. Toute ma vie, je resterai fidèle à ce serment. Ce fut une intense émotion, une émotion religieuse. Ce serment avait pour objet d’agir concrètement, dans le monde, pour les valeurs païennes.

La « spiritualité » désincarnée m’a toujours semblé très ennuyeuse, tout simplement peut-être parce que je ne la comprends pas. D’Evola, je ne retiens que les passages sociologiques et politiques, mais « l’évolianisme » m’a toujours paru déplacé et les textes de Guénon ( d’ailleurs converti à l’Islam ) totalement abscons. Mon Paganisme, essentiellement apollinien et dionysiaque, est l’inverse d’une attitude méditative ; il est intuitif, fasciné par le mouvement, l’action, l’esthétisme de la puissance ( et non pas de la prière ). C’est pour moi l’essence même de la force vitale, du vouloir-vivre. La vie est l’efficacité, la production historique. L’histoire retient les res gestae, les actes, pas la contemplation abstraite et dandy pour des théories inutiles, balayées par l’oubli. Seul le faire  est efficace et, seul, il est le but de la pensée comme des mouvements esthétiques de l’âme.

Le principal danger qui guette le Paganisme, c’est l’intellectualisme de la gratuité, la « pensée » idolâtrée pour elle-même, desséchée et abstraite, para-universitaire, déconnectée du réel et des impératifs de l’urgence. Le Paganisme n’est ni dissertation savante, ni « connaissances » froides, mais attitudes pour l’action. Pour moi, il est immersion dans la vie, pratique qui transforme le monde. Ce ne sont jamais les mots qui comptent d’abord, ni les idées, mais les actes concrets auxquels ces idées et ces mots conduisent. Une idée n’est pas intéressante parce qu’elle est brillante en elle-même, mais si elle donne lieu à une modification d’un état de fait, à une incarnation dans un projet : tel est le centre de l’épistémologie païenne; à l’inverse de l’épistémologie judéo-chrétienne, où l’idée ne vaut qu’en elle-même, où les contingences matérielles, l’urgence, le réel sont méprisés. J’ai toujours été frappé par le fait que les Paganismes gréco-latin, germanique, ou celtique, n’avaient rien de méditatif ou de contemplatif. Ils étaient éminemment actifs, politiques et guerriers.

Plusieurs Judéo-Chrétiens qui s’ignorent pensent, de manière tout à fait biblique, que la volonté de puissance est un péché contre Dieu, un défi, et que, selon l’enseignement des bons Pères, la seule puissance acceptable serait « l’empire intérieur », dématérialisé. Cette vision suppose que le monde obéit au dualisme: d’un côté le « spirituel », le sacré, la méditation ; de l’autre le vulgaire profane, englué dans une frénésie absurde de domination, de calculs, de batailles, de stratégies. Je prétends au contraire que le matérialisme et le sens du sacré sont intimement liés dans le Paganisme, « matérialisme » n’étant évidemment pas confondu avec consumérisme.

Une autre chose très étrange m'a rendu « païen » sans le formuler, quand je replonge dans les mystères de ma petite enfance. C'est la fascination pour la nature sauvage, plus exactement pour la forêt, la mer et la montagne. Une simple anecdote, assez curieuse : jeune adolescent, j'avais coutume de traverser à pied une des plus belles forêts d’Europe, la forêt de la Coubre, dans mon pays natal, en Saintonge. Une immense étendue de pins et de chênes torturés par le vent. Plus on s'approche de la mer, plus on entend et plus l'on sent le hululement d’Eole — le redoutable suroît —  et l'aboiement rageur de l'océan atlantique. Puis, on escalade une dune, où les derniers pins se meurent, rongés par le sel et les rafales. Et d'un coup, éclate la splendeur de Poséidon: une splendeur sauvage, menaçante, indifférente aux lamentations humaines. Des vagues énormes qui explosent en rugissant, des tourbillons qui bruissent, une interminable côte de sable blanc et les panneaux inscrits en rouge : « baignade interdite ». J’ai toujours été fasciné par ce côté sauvage et menaçant  de la nature, où la beauté pure cache un terrible danger, la morsure des Dieux.

Mais, dans cette vision païenne du monde, je suis également attiré par les villes colossales et par l’architecture monumentale d’affirmation et de puissance, d’esthétique et de force harmonieuse : Versailles, le Taj-Mahal, la cathédrale de Strasbourg ou d’Ulm, l’école architecturale allemande de Chicago, le néo-classicisme des années 30, la brutale beauté d’un sous-marin nucléaire ou d’un avion de combat, etc. C’est l’assomption de la puissance et de l’ordre, qu’elle émane de la nature ou de l’homme, qui façonne mon Paganisme personnel. Ma démarche n’a donc jamais été fondée sur la réflexion sèche, ni sur une quelconque extase mystique, mais plutôt sur l’émotion directe. Un ami chrétien m’a « accusé » un jour de « Paganisme onirique ». Il avait raison, sans voir que les rêves des hommes sont peut-être les messages des Dieux. Voilà bien longtemps que ces derniers ont inventé internet…

 

« Les Titans et les Dieux »

Entretien avec Guillaume Faye

Propos recueillis par Christopher Gérard

Entretien paru dans « Antaios XVI », équinoxe de printemps 2001.

 

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13/01/2012

L’âge d’or

Saint-Loup_portrait.jpgCian aperçut la pierre levée qui portait les swastikas superposées, s’arrêta et dit : Je l’ai découverte en me promenant au lever du jour. Jamais je n’ai vu ce genre d’Hevoud double, et vous ?

- Mon père avait transporté ici cette pierre qu’il trouva dans l’île où je suis née. Il m’en expliqua le symbole. Quand la swastika tourne vers la gauche c’est qu’elle représente la croix des hommes qui vivent « avec le temps », ceux qui ne résistent pas à l’évolution, donc à la dégradation universelle.

Cian sursauta et murmura : C’est le symbole des Celtes, aussi bien irlandais que bretons ! Celui d’une race qui dégénère !

La Morigane reprit : Quand la swastika accomplit sa rotation vers la droite, elle devient l’emblème des hommes « contre le temps », ceux qui veulent renverser l’évolution, remonter le cours de la décadence, retrouver avant le terme fatal la pureté originelle.

- C’est la croix du Parti National Socialiste allemand, n’est-ce pas ?

- Oui. Mais les hommes « contre le temps » ne réussissent jamais. On ne s’oppose pas à l’évolution. Il faut que ce qui doit être soit… Quant à la double swastika que vous avez vue et que je crois unique, du moins en Europe, c’est la croix des hommes « au-dessus du temps ». Les deux mouvements s’annulent, stoppant pour une période plus ou moins longue la dégradation universelle. L’accord parfait entre toutes formes vivantes s’établit alors. Les hommes aiment les bêtes qui le leur rendent. Et les dieux sont parmi nous puisque tous les hommes sont dieux…

Cian répliqua, mi-convaincu mi-sceptique : Alors ? C’est l’âge d’or ?

- C’est ce qu’en des époques très anciennes, les hommes « au-dessus du temps » qui le vécurent appelaient l’âge d’or.

- Et vous pensez qu’il reviendra, Morigane ?

- J’en suis persuadée. Mais, avant, le monde devra passer par la porte étroite des grandes catastrophes que préparent aussi bien les hommes « avec le temps », par leur lâcheté, que les hommes « contre le temps » par leur précipitation. Ce qui doit être sera, mais en son temps seulement.

 

Saint-Loup, extrait de : « Plus de Pardons pour les Bretons »

 

30/12/2011

Ungern Khan

Un court texte consacré à Roman Fiodorovitch von Ungern-Sternberg, déniché il y a quelques années sur un site ( n’existant malheureusement plus aujourd’hui ) appelé ( si mes souvenirs sont bons !? ) : « Métempsycoses littéraires : les aventuriers ».

Né le 29 décembre 1895 et exécuté le 15 septembre 1921, Ungern Khan vécut, combattit et mourut pour son rêve. Poète et guerrier… incompris des hommes et abandonné par les dieux.

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UNGERN KHAN

Appelez-moi Ishmael. Il y a quelques années, sans argent ni avenir, l'envie me prit de suivre le rêve d'un homme. Un homme à part… Il se dit descendant d'Attila et cavalier du destin. Il n'aime pas parler, ne boit pas et ne fréquente pas les femmes. Il ne possède rien qu'une jument grise et une paire de bottes et mange et dort comme un Mongol. Cet homme croit en ses rêves et rien ne peut l'arrêter. Blancs et rouges le nomment le Baron Sanguinaire. Tous le craignent à en perdre la parole. Ils ne le comprennent pas. Et le comprendraient-ils que leur peur n'en serait que plus grande...

 

Ungern Khan

Le Baron Ungern ne rêve pas des Romanov ou de Lénine. Gengis Khan et la Horde d'Or donnent à ses songes la couleur du sang. Il rassemblera les nomades des steppes et rétablira la dynastie mandchoue en Chine, puis lancera les peuples d'Asie sur la Russie pour en chasser les bolcheviques, avant de déferler sur l'Europe à la tête de sa cavalerie mystique et de détruire l'Occident mercantile et corrupteur. Les Mongols savent que les balles ne peuvent le tuer et se prennent dans les plis de son manteau. Ungern Khan est le dieu réincarné de la guerre. Et le Dalaï lama le proclame combattant de la foi.

Nous sommes un millier de cavaliers, Cosaques, Mongols, Bouriates, Kirghizes, Russes, Kalmouks, Japonais, Mandchous, Chinois, Tibétains, rangés sous le drapeau jaune frappé d'un U noir. Pris entre la Russie et la Chine, nous n'avons nulle part où aller mais nous sommes beaux, avec nos papakhas noires et nos longs manteaux, d'une beauté barbare et terrible. Ungern se nomme général et nous donne le titre éclatant de division asiatique de cavalerie. Il arbore sa croix de Saint-Georges et ses épaulettes sur le manteau couleur cerise des princes mongols. A son ceinturon pendent un Mauser et un chapelet bouddhiste. Un aventurier vénitien l'entend crier : « En avant ! A la recherche de nos folies et de nos gloires ! »

 

Les loups des steppes

Et la division de cavalerie asiatique surgit devant Ourga, le Grand Monastère, la capitale des Mongols. Une nuit, le Bogdo-Geghen, huitième réincarnation du grand juste Daranata Djibdsun Dambi Khutukhtu, est enlevé au nez et à la barbe de ses geôliers chinois. Si grande est la magie d'Ungern qu'il s'empare, au troisième assaut, de la ville. Le rêve s'abat sur Ourga. Le pillage dure trois jours et trois nuits. Nous massacrons les Chinois et les Juifs, les Russes aussi, blancs ou rouges. Nous jetons leurs têtes aux pieds du baron et laissons leurs cadavres aux chiens. Les marchands, nous les brûlons vifs.

Rétabli sur son trône, entre ses collections de phonographes, ses animaux empaillés et ses réserves de champagne, le Bouddha aveugle récompense notre général en lui accordant le titre de Khan et la dignité de grand Bator. Le baron épouse une princesse mongole, s'entoure de lamas et de chamans ; et d'un Arlequin polonais qui, parti de Sibérie à pied, veut aller au Tibet pour y chercher le Roi du monde. Les officiers se perchent sur les toits d'Ourga comme des vols de colombes. Ungern Khan les punit ainsi en les exposant au froid et à la faim des jours durant.

Les loups de la steppe n'ont jamais été à pareil festin. Dix mille Chinois arrivent avec canons et mitrailleuses. Nous les affrontons à un contre cinq et les tuons avec nos flèches et des balles en verre. Le rêve d'Ungern qui a brisé le joug chinois engloutit toute la Mongolie. On annonce la venue d'un messie. Khas Bator prêche la révolution bouddhique sous l'étendard rouge frappé d'un svastika noir. Les Mongols rouges de Soukhé Bator consacrent leur drapeau dans le sang d'un prisonnier cosaque.

Ungern Khan sait que le temps joue contre lui. Un sorcier bouriate lui a lu l'avenir dans des os de mouton : il ne reste au dieu de la guerre que cent trente jours à vivre.

 

Le cavalier du destin

La division asiatique quitte Ourga et pénètre en Russie. Echappant aux cavaliers de Soukhé Bator et aux avions soviétiques, elle libère le monastère du Khambo lama. Mais l'armée rouge s'empare d'Ourga. Plus personne n'ose plus regarder Ungern Khan dans les yeux. Il parle de traverser le désert de Gobi, d'aller jusqu'au Tibet. Frappés d'épouvante, une nuit, nous tirons sur lui. Des milliers de balles, et aucune ne le touche. Et sa jument grise l'emporte dans les ténèbres.

Qu'est devenu Ungern Khan ? On raconte que les rouges l'ont pris et fusillé. A ses juges le Baron a répondu : « Je n'ai rien à dire. » Mais la mort n'est que le début d'une vie nouvelle et toute la terre russe ne suffirait à retenir l'âme du dieu de la guerre.

Un Russe fou affirme avoir rencontré Ungern dans l'autre monde. Il y accueille les guerriers morts au combat et guide leurs âmes vers le Régiment Spécial des Cosaques du Tibet, qui montent des éléphants blancs. Mafieux et bandits sont eux, louée soit la clémence de Bouddha, réincarnés en bœufs dans une boucherie industrielle. Mais peut-on croire un Russe même fou ? Les Mongols disent qu'Ungern Khan n'est pas mort, qu'il a secoué les balles de son manteau de soie jaune et galope depuis à travers l'infini des steppes. Comment tuer un dieu ou un rêve ? Je n'ai pas oublié Ungern, mon général. Il est toujours vivant devant moi, hérissé et farouche. Sa grandeur est immatérielle comme celle des cieux et des abîmes.


Ishmael B.

Division de cavalerie asiatique

Mongolie intérieure.

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A lire :

 

Jean MABIRE : « Ungern, le Baron fou » ( J’ai Lu )

Vladimir POZNER : « Le Mors au dents » ( Actes Sud )

Léonid Youzéfovitch : « Le Baron Ungern, Khan des steppes » ( Editions des Syrtes )

 

Ferdinand OSSENDOWSKI : « Bêtes, hommes et dieux » ( J’ai Lu )

Hugo PRATT : « Cour des mystères » ( Folio / Denoël )

Ou Hugo PRATT : « Corto Maltese en Sibérie » ( Casterman, pour la version B.D )

 

 

21/11/2011

Offrande à Pan

Pan, le Tout Primordial

 

Dieu des Cultes Pastoraux, Pan possède un corps à moitié humain et à moitié animal. Barbu, velu, cornu, il a des jambes de chèvre aux sabots fendus et des yeux rusés étirés sur les tempes.

C’est un satyre à l’appétit sexuel démesuré, qui assaille indifféremment les nymphes et les jeunes garçons ; à défaut de proies, il se livre à l’onanisme, tant sa sexualité est exigeante. Il vit dans les forêts, et sa couleur est le vert. Son nom, Pan, signifie « Tout », et le Grand Pan désigne le Grand Tout, l’énergie primordiale et féconde propre à l’univers et à la vie, dont l’expression peut être parfois anarchique et chaotique. Il incarne la puissance des éléments de la nature, dont le déchaînement provoque une "peur-panique", signe de l’affolement des sens et de la raison qui saisit quiconque se trouve en contact avec ce dieu avide et désordonné, à notre ressemblance.

L’Eglise catholique romaine, on le comprend, n’a eu aucun mal à métamorphoser un pareil dieu en diable satanique, en bouc cornu des sabbats. Certains auteurs, notamment dans le registre du romantisme noir et du fantastique, ont à leur tour retenu l’assimilation du Grand Pan au diable, en décrivant l’effroi glacé qui saisit l’être humain suffisamment inconscient pour regarder en face ce dieu redoutable.

Cette terreur ressentie par quiconque rencontrait le dieu Pan est au cœur de l’œuvre des grands écrivains du fantastique noir du XXe siècle : citons, entre autres, H.P. Lovecraft et Gustav Meyrink, qui dans son roman Le Visage Vert évoque le mythe du Chidher ( ou Chadhir, ou El-Chidr ), à savoir « le prophète vert » de la tradition islamique. Chidher, « le Vert », ou encore Huzur dans les traditions ésotériques de l’islam, a bu de l’eau de vie et ne mourra qu’au son de la trompette du Jugement dernier. Il peut être assimilé à l’Hermès Trismégiste égyptien, à saint Jean, au prophète Elie ou encore au dieu Pan.

Il est l’« Homme Vert », à savoir l’homme de chair incarné sur terre, proche de l’état de nature, se régénérant chaque année au printemps jusqu’à ce que, à la fin des temps, il meure à lui-même, en quittant son enveloppe charnelle ( symbolisée par le vert ) pour accueillir le Messie et se fondre dans la claire lumière de Dieu.

Pan, c’est avant tout le Dieu Vert, celui qui n’a jamais renié ses origines terriennes et sylvestres, c’est le Dieu Sauvage qui se couche au pied des arbres et comprend le langage des oiseaux. C’est le Cornu, dont les deux cornes sont les antennes qui lui permettent de capter les messages du ciel. C’est le Magicien aux pieds agiles, qui souffle dans sa flûte et nous convie à danser autour d’un feu de joie. Pan, c’est le pouvoir de l’enfance et du jeu, la force du rire, la soif de l’amour, la communion avec la nature immense et vierge. Pan, c’est la revanche de la campagne et des forêts sur les villes ; c’est l’état sauvage contre celui de civilisé ; c’est le monde de l’intuition et de l’« éveil » s’opposant à celui de la raison ; c’est la magie contre la science. [...]

Bien que pourchassé par l’Église de Rome, le sabbat des sorcières serait donc moins une hérésie satanique que la manifestation d’une religion pré-chrétienne, s’enracinant aussi bien dans l’Antiquité grecque et romaine que dans les anciens cultes celtiques et germaniques. La sorcière adorant le « diable », rival noir de Dieu, cacherait en réalité une authentique prêtresse de Pan et une adepte du panthéisme, pour laquelle tout est Dieu, car Dieu est partout, dans chaque objet et dans chaque être vivant. Le dieu Pan est partout : dans les hommes, les animaux, les arbres, les plantes, les pierres, le vent qui souffle dans le soir. Pan désigne la gloire de Dieu sur terre. Car le dieu Pan affirme que Tout est Dieu.

 

Extrait de "Sorcières et démons" d’Édouard Brasey, publié par Pygmalion Éditions en 2000.

 

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Cette tasse de bois, noire comme un pépin,

Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure

Sculpter habilement la feuille du raisin

Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure,

 

Je la consacre à Pan, en souvenir du jour

Où le berger Damis m’arrachant cette tasse

Après que j’y eus bu vint y boire à son tour

En riant de me voir rougir de son audace.

 

Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu,

Je laisse mon offrande au creux de cette roche,

- Mais maintenant mon cœur a le goût continu

D’un baiser plus profond, plus durable et plus proche.

 

Anna de Noailles ( Offrande à Pan/ Le Cœur innombrable )

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Pan et Syrinx / Pierre-Paul Rubens / 1619

08/11/2011

The Challenge of Thor

The Challenge of Thor

 

I am the God Thor,
I am the War God,
I am the Thunderer !
Here in my Northland, 
My fastness and fortress, 
Reign I forever !

 

Here amid icebergs 
Rule I the nations ; 
This is my hammer, 
Miölner the mighty; 
Giants and sorcerers 
Cannot withstand it !

 

These are the gauntlets 
Wherewith I wield it, 
And hurl it afar off ; 
This is my girdle ; 
Whenever I brace it, 
Strength is redoubled !

 

The light thou beholdest
Stream through the heavens,
In flashes of crimson,
Is but my red beard 
Blown by the night-wind, 
Affrighting the nations ! 
Jove is my brother ; 
Mine eyes are the lightning; 
The wheels of my chariot 
Roll in the thunder, 
The blows of my hammer 
Ring in the earthquake !

 

Force rules the world still,
Has ruled it, shall rule it ;
Meekness is weakness,
Strength is triumphant,
Over the whole earth
Still is it Thor's-Day !

 

Thou art a God too, 
O Galilean ! 
And thus singled-handed 
Unto the combat, 
Gauntlet or Gospel, 
Here I defy thee !

 

Henry Wadsworth Longfellow

( 1807 – 1882 )

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