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08/02/2015

Napoléon, Adolf Hitler et Conchita Wurst

Napoléon, Adolf Hitler et Conchita Wurst

Le 3 février 2015 – Source vineyardsaker

 

Préambule de Kurgan :

Un article (découvert sur le Saker francophone), avec lequel je ne suis pas toujours d'accord, tant sur le fond que la forme... mais qui mérite d'être reproduit ici, tant il cerne fort bien - me semble-t-il - la façon dont une très grande partie du peuple Russe peut, au jour d'aujourd'hui, percevoir notre "Europe occidentale".   

 

Préambule du Saker francophone :

Le Saker US, fait ici part des sentiments de dégoût qui envahissent aujourd’hui le peuple russe suite à la conduite arrogante et stupide des Occidentaux dans tous les domaines qu’ils abordent.

Mon opinion personnelle est que ce sentiment de dégoût est largement partagé en Europe et surtout dans le reste du monde.

 

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NAPOLÉON, ADOLF HITLER ET CONCHITA WURST

 

L’UE s’est réunie à nouveau et, avec le vote de la Grèce, elle a décidé de nouvelles sanctions contre la Russie. Entre-temps, la junte soutenue par l’UE continue à tuer tous les jours un grand nombre de civils en Novorussie. Et tandis que, pour Charlie, nous voyons des millions de gens dans les rues, personne ne semble s’en soucier. Pire, l’Union européenne soutient les assassins nazis (et je ne mentionnerai même pas les États-Unis).

 

C’est tragique à plus d’un titre. Bien sûr, c’est tragique pour les gens en Novorussie, mais ça ne l’est pas moins pour les gens en Ukraine, qui vivent maintenant sous un régime nazi sans espoir de changement prévisible. C’est aussi tragique pour les Russes qui souffrent des conséquences économiques des sanctions. Et, bien sûr, c’est tragique pour les peuples d’Europe qui souffrent également de ces sanctions (autodestructrices). Mais quelque chose d’autre est en train de se produire, qui pourrait avoir des conséquences à long terme.

 

Pendant trois siècles, les élites russes ont été plus ou moins divisées en deux camps : les pro-occidentaux et les anti-occidentaux. Évidemment, à cette époque, Occident signifiait Europe de l’Ouest, pas les États-Unis ni l’Europe centrale.

 

LES AMIS EUROPÉENS DE LA RUSSIE – BREF RAPPEL

 

Le camp pro-européen avait été formé par les nouvelles élites créées par le tsar Pierre 1er dans le but d’imposer ses réformes au peuple russe. A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le camp pro-occidental contrôlait presque totalement la Russie. Ensuite, à l’époque soviétique, ces catégories se sont plus ou moins estompées lorsque l’idéologie est devenue centrale. Si on peut soutenir que les trotskystes étaient de facto pro-occidentaux, ils constituaient une si petite fraction du parti bolchévique, qui lui même était une infime partie de la population russe, que je ne crois pas qu’on puisse parler de factions pro-occidentales au sein du parti bolchévique ou du parti communiste. Même Khrouchtchev, certainement le pire dirigeant que l’URSS a jamais eu, n’était pas réellement pro-occidental. Je pense que le premier dirigeant soviétique pro-occidental était le dernier, Gorbatchev. Mais après 1991, la grande majorité des Russes, fatigués des tensions idéologiques, fatigués d’une guerre froide dont ils ne voulaient pas, fatigués d’être vus comme des ennemis de l’Europe, ont sincèrement désiré faire partie de l’Occident et, enfin, tirer un trait sur le passé.

 

Nous savons tous ce qui s’est passé ensuite. Pendant toute une décennie, l’Occident a maintenu au pouvoir un régime dégénéré d’oligarques, de marionnettes de la CIA et de voyous, tandis que l’OTAN avançait sur tous les fronts en Europe Centrale. Au lieu de vivre la lune de miel démocratique promise, la Russie a été pillée, humiliée, ridiculisée, et entièrement colonisée. En vérité, de 1991 à 1996, la Russie est devenue le caniche de l’Oncle Sam, une société profondément dysfonctionnelle dirigée par des fous très semblables à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui à Kiev. En 1996, la situation était si mauvaise qu’elle en était devenue réellement explosive et que l’Oncle Sam a dû agir plus prudemment, avec moins d’arrogance évidente. Mais il a fallu l’arrivée de Poutine au pouvoir pour commencer réellement à renverser cette tendance. La période entre 1991 et 1996 a vu la Russie souffrir de pertes humaines et matérielles tout à fait comparables à celles qu’on attendrait d’une guerre nucléaire. Pendant ces années-là, la société russe a commencé à ressentir que l’Occident lui manifestait un étrange manque de sympathie: pour toutes les félicitations et les grandes promesses de partenariat, l’Occident (les États-Unis et l’Union européenne) ont offert une standing ovation aux wahhabites tchétchènes, même si ceux-ci étaient au moins aussi fous et sanguinaires que l’EI aujourd’hui. De même, les États-Unis et l’Union européenne ont manqué à toutes leurs obligations internationales et, conjointement, ils ont attaqué à la fois la Yougoslavie et la Serbie. Les Russes étaient conscients de cela, mais ils ont continué à éprouver une sympathie générale pour les Européens, qui étaient les gens les plus gentils, les plus polis et apparemment les mieux intentionnés qui soient. En outre, on peut toujours essayer d’excuser toutes ces politiques bizarres en les imputant à l’héritage de la guerre froide pour fuir ses responsabilités. Finalement, Eltsine et Milosevic ont été des chocs, aucun doute à ce propos, et la Russie a été faible et, franchement, laide. Donc la plupart des Russes ont compris, en quelque sorte, que les États-Unis et l’UE n’avaient pas un penchant très sympathique pour la Russie.

 

Dans une vaine tentative de bonne conduite, les Russes se sont efforcés d’être gentilset hyper-démocratiques. Ils ont laissé les Lettons introduire l’apartheid [entre lettons de souches et russophones, NdT], ils ont approuvé les sanctions contre l’Iran, ils ont vu l’OTAN encercler progressivement la Russie avec des bases militaires et des navires de guerre, et ils ont vu les États-Unis traiter ouvertement la Russie avec mépris. En réponse, la Russie a protesté assez mollement, elle a participé aux négociations usuelles et a laissé les États-Unis dépenser 5 milliards de dollars pour subvertir l’Ukraine et même y annuler des élections.

 

En contrepartie d’une soumission totale de la Russie, l’Ouest a peut-être généreusement accepté de cesser de soutenir les wahhabites tchétchènes, qui de toute façon avaient été vaincus par les efforts conjoints de Vladimir Poutine et d’Akhmad Hadji Kadyrov (et de son fils Ramzan). Ensuite, juste au moment où le désespérément pro-occidental Dmitri Medvedev arrivait au pouvoir et où les espoirs que la Russie continuerait à se soumettre étaient au plus haut, Saakachvili a tout fichu par terre en écoutant les néocons américains et en attaquant l’Ossétie du Sud. Et là, pour la toute première fois, la Russie a dit «niet». Elle a écrasé l’armée géorgienne, même si le rapport de force local était beaucoup plus favorable à la Géorgie et si les forces géorgiennes étaient mieux équipées. Les Etats-Unis et l’OTAN ont soutenu l’armée géorgienne, que certains  experts avaient qualifiée de gros morceau à avaler pour une armée russe corrompue, mais qui a quand même été totalement détruite en trois jours. Ensuite, soudainement et pour la première fois, les politiciens occidentaux ont commencé à douter de leur propre propagande: la défaite presque instantanée de la Géorgie, la mobilisation ultra-rapide de la flotte de la mer Noire et le fait que l’armée de l’air russe avait atteint la supériorité aérienne juste deux jours après avoir subi quelques pertes initiales très humiliantes, tout cela a laissé un goût amer dans la bouche de ceux qui avaient cru aux mythes de la supériorité militaire occidentale.

 

Day after day, love turns gray, like the skin of a dying man (Roger Waters) 

[une chanson des Pink Floyd, NdT]

 

En Russie, toutefois, cela avait aussi laissé un très mauvais goût dans la bouche. Bien que l’immense majorité des Russes n’éprouvaient aucune hostilité à l’égard de la Géorgie ni des Géorgiens, ils ne pouvaient tout simplement pas comprendre deux choses simples :

 

a) Comment les gens, à l’Ouest, pouvaient-ils sérieusement laisser entendre que la Russie était l’agresseur alors que l’attaque de la Géorgie avait été diffusée en direct à la télévision?

 

b) Comment les gens, à l’Ouest, pouvaient-ils soutenir un type aussi évidemment psychopathe, une ordure et un fou comme Saakachvili?

 

Plus tard, nous avons vu l’Occident trahir ouvertement la Russie à l’Onu sur la Libye pour se tourner immédiatement après vers la Syrie avec exactement les mêmes intentions. Au moins les Etats-Unis défendaient-ils leurs propres intérêts nationaux (comme le 1% de leur État profond l’a compris). Mais l’Europe? Pourquoi la France s’est-elle mise sur le devant de la scène en Libye et en Syrie ? Que se passait-il ? Qu’est-ce qui n’allait pas avec ces gens ?

 

L’UKRAINE DE NAPOLÉON À ADOLF HITLER PUIS À CONCHITA

 

Cette dernière crise en Ukraine a vraiment brisé quelque chose dans la conscience nationale russe et maintenant je pense que le sentiment prédominant en Russie à l’égard de l’Occident est tout simplement le dégoût.

 

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La nouvelle Europe

 

Dégoût de l'hypocrisie totale qui affirme être pour une chose, en théorie, et soutient exactement son contraire.

Dégoût d’un système politique entièrement bâti sur des mensonges.

Dégoût d’une société qui valorise davantage les droits des homosexuels à adopter des enfants que le droit de vivre des enfants de Novorussie.

Dégoût des pleurnicheries obscènes de millions de Charlies, défilant avec des dirigeants criminels, mêlées à la totale et cruelle indifférence à l’égard des milliers de civils tués chaque jour.

Dégoût de la servilité de l’Union européenne à l’égard des Etats-Unis même si cette servilité va clairement à l’encontre de ses propres intérêts nationaux.

Dégoût d’une société qui interdit les symboles nazis et même une honnête recherche sur ce qu’on appelle l’Holocauste, mais envoie des milliards de dollars pour soutenir les nazis à Kiev.

Dégoût d’une société qui n’a pas eu la force morale de résister à Hitler et qui a dû être libérée d’Hitler par Staline.

Dégoût d’une société qui a oublié son libérateur, l’artisan de la défaite d’Hitler.

Dégoût d’une société prête à s’infliger un seppuku [hara-kiri, NdT] économique juste pour plaire à son impérial suzerain, l’Oncle Sam.

Dégoût à l’égard des pays d’Europe centrale qui n’ont rien de plus à offrir à leurs nouveaux maîtres que le concours à qui sera le plus hystériquement anti-russe (c’est la Pologne et la Lituanie qui gagnent), même si, sous le régime communiste, tout allait mieux pour eux qu’en Russie.

 

Si Napoléon était haï et si Hitler était craint, Conchita Wurst est simplement méprisé(e). Même les libéraux russes, qui passent encore beaucoup de temps à la télévision russe, ne trouvent maintenant rien de mieux à dire que notre gouvernement est tout aussi mauvais que ceux de l’Ouest – presque une réponse enthousiaste. Le fait est que, à toutes fins utiles, et pour la première fois depuis plus de trois cents ans, il n’y a plus de véritable camp pro-européen ou pro-occidental en Russie, ni chez les élites ni au sein du peuple ordinaire. Oh bien sûr, il y a encore tout plein de membres de la cinquième colonne aux échelons supérieurs du pouvoir (nous devons remercier l’Occident des années 1980 et 1990 pour cela aussi), mais ils ne peuvent pas propager leurs idées ouvertement. Maintenant, ils sont même obligés de prétendre qu’ils sont dégoûtés de l’Occident et qu’ils sont patriotes. Ce processus est devenu encore plus profond en raison d’un autre facteur très important.

 

LES RUSSES AUSSI ONT CHANGÉ

 

Oui, les Russes ont changé. Aujourd’hui, il existe toute une génération de Russes qui ne se souviennent pas de l’Union soviétique et qui ne souffrent pas de cette sorte de complexe de culpabilité/infériorité qui frappait parfois l’ancienne génération.

 

C’est une plaisanterie que j’ai entendue pour la première fois en 2008 : «A quoi reconnaissez-vous un étranger sur la Place rouge? C’est celui qu’il est habillé comme un pauvre.» Ce n’est pas très drôle tant que vous ne vous rappelez pas les années soviétiques, lorsque les seules personnes portant des vêtements élégants étaient les étrangers. Maintenant, la roue a tourné. La jeunesse se sent libérée de tout complexe de culpabilité ou d’infériorité lié à l’époque soviétique et, en fait, de nombreux jeunes Russes ont confiance en eux et se sentent souvent même supérieurs à leurs voisins européens, qu’ils voient peut-être comme une belle valise : agréable, pratique, utile – mais certainement pas excitante. Dans certains cercles, j’ai perçu un plus grand respect pour la génération soviétique de la Deuxième Guerre mondiale que pour les Européens modernes. Oh bien sûr, ils sont bienvenus pour vendre leurs voitures ou leur jambon à la Russie, mais s’ils cessent, il y a plein d’autres producteurs de bonnes voitures ou de jambon ailleurs dans le monde.

 

MÊME LES ETATS-UNIS SONT PLUS INTÉRESSANTS

 

Les Russes rient quand ils entendent que le commerce américano-russe a augmenté et que la NASA achète des moteurs de fusée russes. Cela, au moins a du sens. En fait, que sont en train de faire *réellement* les Etats-Unis, juste là, maintenant ?

Ils essaient de protéger le dollar.

Ils essaient de maintenir leur hégémonie mondiale.

Ils essaient de soumettre l’Europe.

Ils essaient d’écraser la Russie en tant que concurrent potentiel.

Rien de tout cela n’est noble et moral, mais tout cela est tout à fait dans la logique de l’Empire, et ce n’est pas pire que ce que d’autres empires ont fait auparavant. Bien sûr, cela ne signifie pas que la Russie moderne croie toute la propagande sur la démocratie, les droits humains et le libre marché – ils savent que ce ne sont là que mensonges – mais ils reconnaissent simplement que les Etats-Unis font ce qu’ils ont à faire. Et même si récemment les Etats-Unis sont passés militairement et économiquement de désastre en désastre, ils continuent à lutter pour leurs propres intérêts et pour leur empire. Et que dire de la façon dont les Etats-Unis ont tiré leur richesse de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, puis ont manœuvré pour que le monde entier accepte leur dollar créé à partir de rien? Ces politiques ne méritent-elles pas au moins du respect, même réticent, devant tant d’opiniâtreté? Et lorsque Biden [vice-président US, NdT] admet avec candeur que les Etats-Unis ont forcé les Européens à céder aux exigences américaines par rapport à l’Ukraine, n’est-ce pas normal que les Russes éprouvent beaucoup moins de dégoût pour lui que pour Merkel et Hollande? Finalement, lorsque Nuland a dit  f**k the EU [nique l’UE, NdT], puis n’a jamais présenté d’excuses, la plupart des Russes ne sont pas seulement d’accord avec elle, mais ils se moquent des Européens traités avec autant de mépris et qui gardent un silence soumis.

 

LE CONSENSUS: SEULEMENT DES TERRITOIRES OCCUPÉS

 

Je regardais la fameuse émission de télévision Sunday evening with Vladimir Soloviev (FortRuss a publié des extraits sous-titrés anglais) et j’ai été étonné de voir qu’il y avait un quasi-consensus parmi les invités: tant l’Ukraine que l’Union européenne sont des territoires occupés et la guerre va durer jusqu’à ce que les Etats-Unis décident qu’ils n’en ont plus besoin. Cela signifie aussi qu’il n’y a personne pour négocier, ni à Kiev, ni à Bruxelles. Et depuis que les nécessités états-uniennes exigent autant de guerre et de confrontation en Ukraine et en Europe que possible, la seule manière d’arrêter la guerre est de la gagner. C’est la version courte. L’autre, plus civilisée et plus optimiste, donne quelque chose comme ceci.

 

Même si les négociations avec Kiev et Bruxelles ne peuvent résoudre quoi que ce soit, il pourrait être utile d’y participer uniquement pour briser l’élan européen et laisser la crise économique en Ukraine et dans l’Union européenne commencer à éroder sérieusement l’actuelle domination américaine. Pour négocier, il n’est pas nécessaire d’y mettre tous ses espoirs. Et puis il y a des choses intéressantes qui se passent dans l’Union européenne, de plus en plus de pays, de fractions, de délégations et de politiciens changent de camp ou, du moins, trouvent la situation inconfortable. Et nous ne parlons pas seulement de la Grèce, il y a beaucoup de mécontentement même en Allemagne. Ainsi oubliez l’UE s’applique seulement à la politique actuelle de l’Union européenne, mais ça pourrait changer demain. Comme pour gagner la guerre, cela ne veut pas dire des tanks russes à Lviv ou même Kiev, cela pourrait signifier un effondrement total de la junte et de l’armée, résultant de la défaite dans l’Est (car cette guerre absorbe déjà tout ce qui reste de l’argent reçu par l’Ukraine et qui n’a pas été planqué sur des comptes offshore) 

 

Finalement, il y a une différence que les Russes font entre l’Union européenne et l’Ukraine. La grande majorité des Russes est sincèrement désolée pour le peuple ukrainien pour lequel ils n’éprouvent aucun dégoût (bon, à part pour les fous nazis et leurs escadrons de la mort, évidemment). La plupart des Russes ont le cœur brisé par les destructions, les morts, les mutilations, la pauvreté, l’humiliation et tous les maux qui ont, de nouveau, frappé cette terre. Une génération entière d’Ukrainiens perdue.

 

Le plus célèbre auteur russe actuel est probablement Sergei Lukyanenko. Lukyanenko est l’archétype du Russe: un mélange de familles russe, ukrainienne et tatare, et il se considère comme totalement russe, et même un patriote russe. Déjà, son patronyme est distinctement ukrainien et, de toute évidence, il a été horrifié par ce s’est passé en Ukraine. En fait, Lukyanenko était si outré et en colère qu’il a personnellement interdit toute nouvelle traduction de ses livres en ukrainien. Quelques mois plus tard, il a fait une annonce. Lukyanenko était invité à participer à l’une des sessions marathon de questions à Poutine à la télévision russe, où des gens téléphonent de toute la Russie pour poser des questions. Lukyanenko avait le micro et il a posé à Poutine une question sur l’Ukraine en parlant d’un pays maudit. Poutine a corrigé Lukyanenko avec gentillesse et respect, disant que l’Ukraine n’était pas maudite, mais qu’elle était un pays martyr qui souffre depuis longtemps. Puis il a demandé à Lukyanenko, comme une faveur personnelle, de lever l’interdiction sur les traductions de ses ouvrages en ukrainien. Lukyanenko l’a regardé, profondément ému, pendant quelques secondes, puis il a hoché la tête et accepté (et l’auditoire tout entier a ovationné Poutine et l’écrivain).

 

Ce petit incident montre le vrai visage de la Russie envers l’Ukraine : une immense tristesse et de la sympathie, mais jamais de dégoût.

 

LA FIN D’UNE ÉPOQUE

 

Mais concernant l’Ouest (ici les Etats-Unis et l’Union européenne), je pense que cette dernière invasion occidentale de l’Ukraine marquera la fin d’une très longue époque historique, qui a vu une longue série de tentatives tragiques, souvent sanglantes, et toujours infructueuses, pour faire de la Russie une partie de l’Europe ou, plus exactement, pour soumettre la Russie et en faire une colonie de l’Europe. Du fanatisme haineux des chevaliers teutoniques à l’attirance de Napoléon pour la franc-maçonnerie, de la sombre détermination de Hitler à conquérir ce qu’il croyait être son Lebensraum [espace vital, NdT] à la lune de miel démocratique imaginaire qui ne s’est jamais réalisée, la Russie a toujours zigzagué entre résistance et soumission, entre isolement et intégration. Je pense que ce processus arrive à sa fin: alors que la volonté de résister à toute invasion (militaire, économique ou culturelle) perdure, il n’y a plus ni admiration ni espoir, seulement le sentiment d’un total dégoût envers l’Europe. 

 

Comme toutes les guerres, celle-là aura une fin. Mais je pense que le sentiment de désillusion et de dégoût complets pour l’Occident  et ses valeurs restera une réalité centrale de l’avenir politique russe. C’est sûr, les diplomates feront des sourires et les conflits passés seront mis de côté, mais je ne pense pas qu’il y ait un quelconque avenir en Russie pour ceux qui veulent qu’elle devienne comme l’Occident, du moins pour autre chose qu’un membre de la cinquième colonne ou comme objet de plaisanteries.

 

The Saker

 

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone.

Article originel

 

 

08/01/2015

TV Libertés / La face cachée de la guerre en Ukraine

La face cachée de la guerre en Ukraine, 2ème partie.

Tourné dans le Donbass par une équipe de TV Libertés, ce document vise à montrer la propagande des médias occidentaux quant à cette crise et apporte des clés de compréhension nouvelles…

Si vous avez manqué la 1ère partie, séance de rattrapage juste en dessous… 

http://www.tvlibertes.com/

https://www.facebook.com/tvlibertes

https://twitter.com/tvlofficiel

16/10/2014

L’Ukraine telle que nous la connaissons...

Le Saker :

« L’Ukraine telle que nous la connaissons est partie pour toujours »

 

Octobre 16th, 2014 | by Mickael - Fondateur de News360x

http://news360x.fr/saker-lukraine-telle-connaissons-partie-toujours/

 

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Le Saker est un ex-analyste militaire, né en Europe dans une famille de réfugiés russes. Il vit maintenant en Floride, où il tient le blog « The Vineyard of The Saker » (« le Vignoble du Saker ») et où il intervient comme contributeur régulier du site « Russia Insider ». La communauté internationale des blogs Saker comprend, outre le blog Saker original, des membres français, allemand, russe, océanien et serbe, et elle inclura bientôt un nouveau membre latino-américain.

Traduction : Glokayeh pour le Vineyardsaker version française.

 

 

Mike Whitney : Les États-Unis sont-ils responsables des troubles en Ukraine ?

Le Saker : Oui, absolument, il n’y a aucun doute à ce sujet. Même s’il est vrai que les Ukrainiens étaient mécontents du régime corrompu d’Ianoukovitch, le coup d’État lui-même a très certainement été orchestré par la CIA. L’UE y a également participé, en particulier l’Allemagne, mais ils ont été loin d’y jouer un rôle aussi important que les États-Unis. L’enregistrement du coup de téléphone de Victoria Nuland (la sous-secrétaire d’État étatsunienne) a montré qui tirait vraiment les ficelles en coulisse.

 

Mike Whitney : Quel rôle a joué l’administration Obama dans la décision de Kiev de lancer une guerre contre son propre peuple dans l’est de l’Ukraine ?

Le Saker : Un rôle central. Vous devez comprendre qu’il n’y a pas de pouvoir « ukrainien » à Kiev. Porochenko est à 100% contrôlé par les USA, comme le sont les gens autour de lui. Le chef de la fameuse police secrète ukrainienne (le SBU), Valentin Nalivaichenko, est un agent connu de la CIA. Il est également vrai que les États-Unis font référence à Porochenko en l’appelant « notre homme en Ukraine ». Toutes ses soi-disant « décisions » sont en réalité prises par des représentants des États-Unis à Kiev. Et en ce qui concerne le discours de Porochenko au Congrès, il y a de cela quelques semaines, il avait manifestement été écrit par un Américain.

 

Mike Whitney : Les séparatistes dans l’est ont remporté un joli succès en repoussant l’armée ukrainienne et leurs homologues néonazis des services de sécurité. Quel rôle exact la Russie a-t-elle joué en aidant les milices de Novorossia ?

Le Saker : Le rôle de la Russie était critique. S’il est vrai que les troupes russes n’ont pas été déployées à travers la frontière, Moscou a cependant permis aux bénévoles et aux armes de circuler. Cette aide n’a pas été fournie directement ni par le FSB (Service fédéral de sécurité de Russie) ni par l’armée, mais elle est venue de divers groupes privés. De toute évidence, le Kremlin a le pouvoir de tirer quelqu’un d’affaire quand il choisit de le faire. Dans un cas précis, il semble qu’il y ait eu un soutien d’artillerie direct depuis l’autre côté de la frontière russe (dans ce que l’on a appelé le « chaudron sud »), mais la plupart du temps, l’aide est restée cachée. Outre l’aide secrète, la Russie a également fourni des renseignements, ainsi qu’un soutien logistique et politique pour les Novorossiens. Sans le soutien de la Russie, jamais les Novorossiens n’auraient été en mesure de renverser la tendance dans cette guerre.

 

Mike Whitney : Poutine a-t-il envoyé des troupes russes en Crimée, et a-t-il illégalement fait main basse sur la région ou s’agit-il d’une fiction qui a été propagée dans les médias occidentaux ?

Le Saker : Il s’agit en fait d’une question de technique. Oui, Poutine a envoyé des troupes russes en Crimée, mais non, elles n’ont jamais dépassé les limites autorisées par les accords actuels entre la Russie et l’Ukraine. Rappelez-vous que la flotte de la mer Noire était déjà basée à Sébastopol, et qu’il y avait par conséquent nombre de troupes disponibles sur place. De surcroit, il y avait un groupe important de bénévoles locaux, qui ont effectué des opérations essentielles. Certains de ces bénévoles se sont montrés si convaincants qu’ils ont été confondus avec des forces spéciales russes. Mais, oui, au moment critique, Poutine a envoyé des forces spéciales supplémentaires en Crimée.

L’opération était-elle légale ? Eh bien, techniquement, il n’a pas violé les dispositions du traité en termes de nombre d’hommes, mais a-t-il ce faisant commis une violation de la souveraineté de l’Ukraine ? La raison pour laquelle Moscou a fait cela, c’est qu’il y avait des preuves solides que Kiev avait l’intention d’agir contre la Crimée (en impliquant éventuellement les Tatars de Turquie et de Crimée). Si Poutine n’avait pas pris l’initiative, le bain de sang en Crimée aurait pu être pire que ce qu’a connu la Novorossia. Il est vrai aussi qu’au moment où Poutine a pris la décision de protéger la Crimée, le président démocratiquement élu (Ianoukovitch) avait déjà été démis de ses fonctions, ce qui créait un vide juridique à Kiev. La question est donc : Poutine devait-il absolument respecter les lois d’un pays qui était passé aux mains d’une bande de voyous armés, ou devait-il au contraire essayer de maintenir la paix en faisant ce qu’il a fait ?

Ce que Poutine a choisi de faire, c’était de permettre à la population de la Crimée de décider de son propre avenir en votant librement dans un référendum. Oui, la propagande anglo-sioniste dit qu’ils ont été contraints de « voter avec un fusil dans le dos », mais c’est un non-sens. Personne ne conteste le fait que l’écrasante majorité des Criméens (95%) ont voulu quitter l’Ukraine et rejoindre la Russie. Les « hommes armés, bien polis et vêtus de vert » n’ont fait que rendre possible pour ces gens d’exercer leur droit à l’autodétermination, quelque chose que la junte de Kiev n’aurait jamais permis.

 

Mike Whitney : Quelle influence exerce Obama sur la prise de décision du président ukrainien Petro Porochenko ? Est-ce Washington qui en réalité mène le jeu ?

Le Saker : Oui, tout à fait. Obama donne les ordres et Porochenko obéit.

Comme ils le font partout, les États-Unis se servent des oligarques locaux pour coloniser un pays. Prenez, par exemple, la Russie entre 1991 et 1999 : elle était dirigée par des oligarques dissimulés derrière une figure de proue en état d’ivresse quasi-permanent (Boris Eltsine). Tout le monde savait que la Russie était devenue une colonie américaine, et que les États-Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient. C’est la même chose aujourd’hui.

Ianoukovitch n’était pas plus pro-russe que n’importe quel autre président ukrainien. Il n’est qu’un oligarque qui a été remplacé par un autre oligarque, Porochenko. Ce dernier est un homme très intelligent, qui sait que sa survie dépend de son obéissance complète à l’Oncle Sam.

Je ne serais pas étonné de voir les États-Unis lâcher Porochenko et installer quelqu’un d’autre à sa place si cela concorde avec leurs objectifs (surtout si le secteur droit prend le pouvoir à Kiev). Pour l’instant, Porochenko est l’homme de Washington, mais cela pourrait changer en un clin d’œil.

 

Mike Whitney : A quel point l’administration Obama se trouve-t-elle proche de la réalisation de son objectif consistant à établir des bases de l’OTAN (et, peut-être, des sites de missiles) en Ukraine ? Quel danger cela pose-t-il pour Moscou ?

Le Saker : Le seul endroit où des bases de l’OTAN auraient vraiment un sens, c’est en Crimée, et cette option n’est plus envisageable. Mais la question est plus importante qu’on pourrait le penser. Je veux dire que si les États-Unis continuent à poursuivre cette politique de provocation avec l’établissement de bases de l’OTAN sur la frontière russe, la Russie se retirera du traité FNI (le traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire) et déploiera des versions avancées du SS-20 (missile balistique nucléaire soviétique) à proximité de l’Europe. La question ici, c’est que l’ingérence américaine pourrait conduire à une confrontation entre des adversaires dotés de l’arme nucléaire.

 

Mike Whitney : La Commission européenne a créé un certain nombre d’obstacles afin d’empêcher la Russie de construire le gazoduc South Stream qui lui permettrait de diversifier les itinéraires d’exportation de gaz naturel vers l’Europe centrale et méridionale. Les observateurs ont dit que l’administration Obama est derrière ce mouvement, et que de puissants géants de l’énergie aux États-Unis veulent bloquer ou contrôler les flux énergétiques de la Russie vers l’Europe. Est-ce là le contexte plus large des problèmes auxquels nous assistons en Ukraine, ou en d’autres termes, sommes-nous vraiment en train d’assister au spectacle d’une guerre de l’énergie en train de se dérouler sous nos yeux en temps réel ?

Le Saker : Cela est une partie importante de l’équation, mais ce n’est pas le point central. Le point central est la croyance erronée (mise en avant par Zbigniew Brzezinski) que sans l’Ukraine, la Russie ne peut pas être une superpuissance, et cette autre conviction erronée (mise en avant par Hillary Clinton) que Poutine voudrait recréer l’Union soviétique. Pour les anglo-sionistes, l’Ukraine est un jeu à somme nulle [1] dans lequel les États-Unis doivent soit contrôler l’Ukraine soit la détruire, mais en tout cas ne pas permettre à la Russie de l’avoir. Le problème avec cette théorie, c’est que la Russie ne veut pas vraiment de l’Ukraine ni n’en a vraiment besoin. Ce que veut la Russie, c’est un partenaire stable, fiable et neutre avec lequel elle puisse faire des affaires. Même maintenant, alors que les Novorossiens revendiquent une pleine indépendance, la Russie poursuit un plan complètement différent. Moscou veut une Ukraine unitaire dans laquelle chaque région aurait de facto son autonomie, mais continuerait à faire partie du même État.

Les éminences grises de l’Ouest sont tellement obsédées par le contrôle de l’Ukraine, elles en deviennent à ce point maniaques, qu’elles sont incapables d’imaginer que la Russie ne veuille pas la même chose. Mais la Russie ne veut pas de l’Ukraine. Elle n’a pas besoin d’un État démoli, dysfonctionnel, en faillite et traînant avec lui d’énormes problèmes sociaux, dont la reconstruction nécessitera des milliards et des milliards de dollars.

Bien sûr, il y a des liens culturels, historiques, religieux et même familiaux entre la Russie et l’Ukraine, mais cela ne signifie pas que les Russes veuillent diriger l’endroit. La Russie a déjà obtenu ce qu’elle voulait : la Crimée. Pour le reste, l’attitude de Moscou est : « Tu l’as cassé, c’est à toi ».

 

Mike Whitney : Quelle sera la fin de partie, dans ce cas ? Porochenko va-t-il réussir à maintenir l’intégrité de l’Ukraine et à isoler davantage la Russie de l’Europe, ou l’Ukraine va-t-elle éclater en suivant ses lignes de faille politiques ? Ou bien y a-t-il un autre scénario plus probable à vos yeux ?

Le Saker : La Crimée est partie pour toujours. Il en va de même de la Novorossia. Mais dans le cas de cette dernière, il pourrait y avoir une phase de transition dans laquelle Kiev conserverait un certain degré de souveraineté sur certains territoires de l’est.

À court terme, nous pourrions assister à une aggravation des combats, mais en fin de compte, il y aura un accord par lequel la Novorossia se verra conférer quelque chose qui ressemblera à l’indépendance. Une chose est certaine, c’est qu’avant d’arriver à un accord sur un statut final, deux questions devront être réglées :

Il devra y avoir un changement de régime à Kiev, suivi d’une dénazification.

Ni la Russie ni la Novorossia ne seront jamais en sécurité tant que les nazis seront au pouvoir à Kiev. Cela signifie qu’il faudra enlever ces monstres nationalistes russophobes avant que les questions relatives au statut final puissent être résolues. Les Russes et les Novorossiens sont un peu divisés sur cette question. Alors que les Novorossiens veulent leur indépendance et se contentent de dire « Au diable les nazis de Kiev ! », le Kremlin, lui, veut un changement de régime et regarde cela comme quelque chose d’essentiel pour sa sécurité nationale. Nous allons devoir attendre et voir comment les choses se jouent dans l’avenir.

Il sera nécessaire de tenir une conférence des bailleurs de fonds.

L’Ukraine est fondamentalement morte, il n’en reste que des décombres. Il faudra des années pour reconstruire, et de gigantesques sommes d’argent. Les États-Unis, l’UE et la Russie devront tous contribuer. Si les anglo-sionistes persistent dans leur position maximaliste et continuent de soutenir la junte nazie de Kiev, les Russes ne paieront pas un seul kopeck. L’aide de la Russie ira exclusivement à la Novorossia.

Tôt ou tard, les États-Unis et l’UE se rendront compte qu’ils ont besoin de l’aide de la Russie. Et quand ils le comprendront enfin, ils travailleront ensemble pour parvenir à un accord politique global. À l’heure actuelle, ils se soucient davantage de punir Poutine (par des sanctions économiques et par l’isolement politique) afin de prouver que personne ne peut défier l’Empire. Néanmoins, ce genre de comportement d’intimidation ne changera pas la réalité sur le terrain. L’Occident a besoin de la coopération de la Russie, mais la Russie ne coopérera pas sans condition. Les États-Unis devront remplir certaines conditions avant que Moscou accepte un accord.

 

L’Ukraine : « Partie pour toujours »

Bien qu’il soit trop tôt pour le dire, je pense que l’Ukraine telle que nous la connaissons est partie pour toujours. La Crimée restera une partie de la Russie, tandis que la Novorossia deviendra indépendante et in fine se retrouvera probablement dans une sorte de statut d’association avec la Russie. Pour ce qui est du reste de l’Ukraine, il y aura forcément une confrontation entre les différents oligarques et les nazis, après quoi ceux qui sauront se montrer pragmatiques apparaîtront pour ouvrir la voie à un règlement. Finalement, il y aura une sorte d’arrangement dont sortira un nouvel État, mais je ne puis imaginer combien de temps il faudra pour que cela se produise.

Si vous souhaitez une analyse plus systématique des points évoqués ci-dessus, s’il vous plaît reportez-vous à mon analyse La réponse russe à une double déclaration de guerre, publiée en français le 9 octobre dernier.

 

http://news360x.fr/saker-lukraine-telle-connaissons-partie-toujours/

 

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Note de traduction :

[1] Un jeu à somme nulle est un jeu où la somme des gains de tous les joueurs est égale à 0. Cela signifie donc que le gain de l’un constitue obligatoirement une perte pour l’autre. L’expression désigne un jeu strictement compétitif, comme il en va des jeux à deux joueurs dans lesquels l’intérêt de l’un des deux joueurs est strictement opposé à l’intérêt de l’autre joueur. En d’autres termes, c’est un jeu qui se termine nécessairement avec un perdant et un gagnant.

 

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12/09/2014

Philippe de Villiers : J’accuse l’Amérique...

J’accuse l’Amérique de chercher la guerre...

 

L’avenir de l’Europe ne doit pas s’écrire sur le continent américain, mais sur le continent européen. L’Europe ne peut pas se faire sans la Russie. Nous avons besoin  de « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » du général de Gaulle, une Europe de forme confédérale qui respecte les souverainetés.

L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable. Elle veut « otaniser » le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’Otan, c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent.

Une députée socialiste a dit que j’agissais contre l’Europe. Je lui réponds que j’agis pour la paix et l’amitié franco-russe, mais que hélas l’Europe aujourd’hui n’agit pas pour elle-même, mais pour la politique américaine sous l’impulsion de José Manuel Barroso, Herman Van Rompuy et François Hollande. L’Europe est devenue la cinquante et unième étoile du drapeau américain. J’accuse l’Amérique de chercher la guerre partout dans le monde parce qu’elle y voit la seule solution d’écluser sa dette monstrueuse due au mondialisme de ses dirigeants.

 

Philippe de Villiers

Mouvement pour la France

 

Source: http://www.lefigaro.fr/ (Via/Via)

 

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05/09/2014

Giulietto Chiesa sur l'Ukraine : la désinformation est totale

http://www.voltairenet.org/article185189.html

15/08/2014

La France n’a tout simplement plus de politique étrangère autonome...

Entretien avec Alain de Benoist :

 

Les États-Unis ont désigné Poutine comme leur ennemi.

C’est un fait capital.

 

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.

Boulevard Voltaire

 

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Nicolas Gauthier : Une certaine intelligentsia de gauche a longtemps révéré l’URSS. Mais ce n’est pas forcément pour cela qu’elle aimait la Russie. La preuve par Soljenitsyne naguère ou Poutine aujourd’hui ?

 

Alain de Benoist : À l’époque de la guerre froide, les États-Unis s’opposaient, certes, à l’Union soviétique au nom de l’anticommunisme (ce qui leur permettait d’exercer sur leurs alliés une forme inédite de racket à la protection) mais, avertis des réalités de la géopolitique, ils s’opposaient tout autant, voire plus encore, à la Russie « éternelle ». La preuve en est que l’écroulement du système soviétique n’a pas modifié leur attitude en profondeur. La Russie est toujours, pour eux, une puissance à « contenir » par tous les moyens, toute leur politique étrangère visant à l’encercler, à pousser l’OTAN jusqu’à ses frontières et à empêcher les Européens de s’allier aux Russes, comme il serait tout naturel qu’ils le fassent s’ils avaient conscience de la nécessité de penser en termes continentaux. La guerre froide a donc maintenant repris ses droits. Cela va peser sur toute la politique mondiale pour les vingt ans qui viennent.

 

En politique, on devient un ennemi dès lors que l’on est désigné comme tel. Les États-Unis ont aujourd’hui désigné Poutine comme leur ennemi. C’est un fait capital. Dans l’affaire ukrainienne, profitant du conditionnement médiatique qui joue en leur faveur, ils sont parvenus à ce résultat prodigieux de faire adopter par l’Union européenne une politique allant directement à l’encontre des intérêts européens. Je fais évidemment allusion ici aux lamentables et très contre-productives sanctions antirusses (mais évidemment pas anti-israéliennes !) que les Européens ont accepté de soutenir – gouvernement français en tête – alors que les inévitables représailles qui s’ensuivront vont leur coûter extrêmement cher. Lorsque ces sanctions ont été annoncées, le ministère russe des Affaires étrangères a simplement déclaré : « Nous avons honte pour l’Union européenne qui, après avoir longuement cherché sa propre voie, a adopté celle de Washington, rejetant ainsi les valeurs européennes fondamentales. » C’est très exactement cela, hélas ! L’Union européenne s’est alignée sur l’Amérique parce qu’elles partagent l’une et l’autre la même idéologie libérale. Le drame est que tout cela se déroule dans l’indifférence générale, alors qu’il s’agit d’un événement de première grandeur.

 

Nicolas Gauthier : A contrario, la classe politique française n’en finit plus d’être fascinée par le « modèle américain ». Jean Lecanuet se présentait comme le JFK français, et même Jean-Marie Le Pen se voulait l’équivalent hexagonal de Ronald Reagan…

 

Alain de Benoist : L’UMP ressemble aujourd’hui de plus en plus à l’ancien MRP, et le PS de plus en plus à l’ancienne SFIO. Ces deux partis de la IVe République, l’un de droite et l’autre de gauche, communiaient dans la même soumission aux Américains. Seule l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle a permis, à partir de 1958 (et surtout de 1966), d’imposer une politique d’indépendance nationale qui n’est plus aujourd’hui qu’un souvenir. Nicolas Sarkozy, qui a fait revenir la France dans la structure intégrée de l’OTAN, était en adoration hystérique devant le modèle américain. François Hollande et Laurent Fabius renouent, pour leur part, avec l’atlantisme inconditionnel d’un Guy Mollet. D’où l’inertie que l’on constate de la part du Quai d’Orsay, tant à propos de l’Ukraine que de la Palestine, de l’Irak ou de la Syrie. Aujourd’hui, la France n’a tout simplement plus de politique étrangère autonome. Elle se contente de relayer les consignes d’Obama.

 

Les États-Unis ont, par ailleurs, toujours été très attentifs à placer sous influence la classe politique française. Le programme phare de la French-American Foundation, créée en 1976 et qui rassemble aujourd’hui plus de 400 dirigeants issus du monde de l’entreprise, de la haute administration et des médias, consiste à sélectionner chaque année un certain nombre de Français âgés de 30 à 40 ans jugés outre-Atlantique particulièrement « prometteurs ». Parmi ces « Young Leaders » dont on attend à Washington qu’ils s’emploient à « renforcer les liens entre la France et les États-Unis », on trouve aussi bien François Hollande (promotion 1996) qu’Alain Juppé (promotion 1981), mais aussi Jean-Marie Colombani, Laurent Joffrin, Guy Sorman, Jacques Toubon, Christine Ockrent, Najat Vallaud-Belkacem, Alain Minc, Arnaud Montebourg,  François Léotard, Marisol Touraine, Anne Lauvergeon, Pierre Moscovici, Jean-Noël Jeanneney, Bruno Le Roux, Valérie Pecresse, Fleur Pellerin, sans oublier Yves de Kerdrel (promotion 2005), qui vient de saborder le mensuel Le Spectacle du monde pour mieux mettre l’hebdomadaire Valeurs actuelles au service exclusif de Nicolas Sarkozy.

 

Nicolas Gauthier : Paradoxe français, nous vantons notre exception nationale, mais n’en finissons pas non plus de nous référer à des modèles étrangers, qu’ils soient allemands, suisses ou anglo-saxons…

 

Alain de Benoist : L’herbe du voisin paraît toujours plus verte, c’est bien connu. Les Français, qui sont très xénophobes, mais pas du tout racistes, aiment bien en effet se référer à des modèles venus d’ailleurs. Pourquoi ne le feraient-ils pas lorsque cela est justifié ? Ce qui est dommage, c’est que les modèles français, qui existent aussi, semblent désormais appartenir au passé. À moins, bien sûr, qu’on ne prenne en compte aussi les modèles négatifs ; auquel cas, la France actuelle serait incontestablement en tête de classement !

 

Source :

http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/les-etats-unis-designe-poutine-ennemi,98234

 

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08/07/2014

Les nationalistes français face au conflit ukrainien

Les nationalistes français face au conflit ukrainien

C’est un fait indéniable : le conflit opposant en Ukraine les pro-russe aux "nationalistes ukrainiens" ou plus généralement aux partisans de la souveraineté ukrainienne divise la mouvance nationale française – dont les oppositions internes idéologiques sont déjà nombreuses.
Alors que certains soutiennent ouvertement la Russie de Poutine au nom de considérations géopolitiques et/ou parce que cette nouvelle Russie incarne désormais un espoir de renaissance civilisationnelle pour l’Europe – ou l’Eurasie – d’autres se placent sans concessions dans le camp du "nationalisme ukrainien"

Avant d’évoquer en quoi ce conflit sert les intérêts euromondialistes, et plus généralement de l’occident libéral, soulignons tout de même le cas particulier des patriotes français qui, militants infatigables de la cause Yougoslave lorsque celle-ci fut plongée dans un bain de sang par le binôme ONU-OTAN, brandissent désormais le drapeau ukrainien.

Les faits actuels devraient pourtant évoquer quelques souvenirs : en 1992 avec l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine puis en 1998 avec le Kosovo, la Serbie, nation slave et orthodoxe continuatrice de la fédération Yougoslave se voyait attaquée de toutes part par les forces "séparatistes" soutenue par l’Occident au nom du "droit des peuples à disposer d’eux mêmes" – droit qui fut refusé aux serbes orthodoxes lorsqu’ils voulurent fonder une "république Srpska" en 1992 afin de se protéger des conséquences de la nouvelle indépendance bosniaque.
Au Kosovo en 1998 l’UCK se voyait soudainement retirée de la liste des organisations terroristes par les USA et l’Europe, et Kouchner fraternisait avec ses leaders dont on devait plus tard découvrir l’implication dans un trafic d’organes et de drogues – aucune condamnation devant le TPIY bien entendu.
Certains s’étonnèrent à l’époque de voir les puissances de la "démocratie libérale" soutenir des nations – bosniaque et albanaise – qui combattirent avec tant d’ardeur sous la bannière allemande lors de la seconde guerre mondiale ; (...) mais q
uoi qu’il en soit, le dépeçage de la Serbie se poursuivit avec succès jusqu’en 2010, date de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, là encore avec l’autorisation plus ou moins officielle des institutions internationales. Ainsi les USA ont ils garanti – entre autres – la pérennité du Camp Bondsteel construit en 1999 après les bombardements de l’OTAN, plus grande base américaine dans la zone des Balkans.

Nous pouvons et devons également citer la situation tchétchène, où les milices d’égorgeurs islamistes wahhabites ont largement bénéficié du soutien de l’Oncle Sam (mais aussi bien entendu des pays du Golfe) pour tenter d’affaiblir la Russie. Ce fut notamment le cas du groupe jihadiste que dirigea Chamil Bassaïev dans les années 90.

Pourquoi évoquer les guerres de Bosnie, du Kosovo ou de Tchétchènie ? Tout simplement parce que le conflit en Ukraine s’inscrit dans une même logique d’encerclement de la Russie. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certains hauts dirigeants du "nationalisme ukrainien" tels que Oleg Tiagnibok et Dmitri Iaroch ont combattu dans les années 90 aux cotés des terroristes wahhabites tchétchènes. Ces anciens compagnons de lutte des islamistes se retrouvent aussi bien dans les rangs de Svoboda que de Pravy Sektor (N.de K : Dmitri Iaroch est même - et tout simplement - le chef du Pravy Sektor !), et n’ont pas hésité à lancer un appel aux terroristes tchétchènes leur demandant de se livrer à des attentats sur le sol russe.

Des durs à cuir qui, au bout de leur fusil, ont mis des idées dont le leitmotiv est la haine de la Russie : ainsi jouent ils le rôle – consciemment ou non – de supplétifs des démocraties marchandes occidentales, qui instrumentalisent depuis des décennies les éléments les plus radicaux de l’islamisme – ce fut également le cas en Afghanistan où les USA aidèrent les talibans contre la Russie – assistés aujourd’hui dans cette tâche par les pays arabes du Golfe. L’un de ces anciens jihadistes ukrainiens a d’ailleurs été récemment assassiné dans des conditions pour le moins obscures.

Étrange virage à 180° pour certains nationalistes donc, qui soutiennent aujourd’hui les "nationalistes ukrainiens", qu’il s’agisse de Svoboda ou de Pravy Sektor.

L’une des causes de cette "confusion" tient sans doute au "pédigré" des acteurs du "nationalisme ukrainien" : alors que dans les conflits pré-cités les pions utilisés pour attaquer la puissance Russe et son allié Serbe étaient des guérilleros islamistes, en Ukraine il s’agit d’européens, blancs et chrétiens. Par ailleurs tout dans leur apparence a de quoi séduire et provoquer un phénomène d’identification chez des nationalistes français friands de folklorisme et d’apparat : les cranes rasés, les défroques plus ou moins militaires ou skinhead – le regretté Jean Mabire avait pourtant souligné tout ce qu’il y avait de ridicule et d’anglo saxon dans tout cela suscitent l’engouement tout autant que le discours raciste de réaction (que l’on peut ceci dit retrouver aussi bien chez des socialistes comme Manuel Valls et ses "blancos" ou George Frêche qui autrefois traitait les harkis de "sous-hommes").

Le racisme primaire et le folklorisme adolescent de certains "nationalistes" français ou européens de l’ouest ne peut quoi qu’il en soit masquer la réalité des faits : en Ukraine, l’Occident – les USA et leurs laquais euromondialistes – jouent contre la Russie, contre l’Europe-Civilisation (opposée donc à l’Europe-Marché) et contre l’Eurasie.

Que l’on en juge plutôt ; face à l’Union Européenne, un bloc économique est en train de se créer à l’est comprenant pour l’heure la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan : il s’agit de l’espace économique commun installant entre ces trois états une union douanière ainsi qu’une zone de libre échange. Ce bloc mis en place en 2012 participe à l’émergence de la communauté économique eurasiatique née au début des années 2000 Un espace considérable en terme de territoire, de population et de potentiel diplomatique et militaire, mais également économique et scientifique.

L’Ukraine jusque là observateur était le prochain état susceptible d’être intégré au sein de ce vaste espace eurasiatique. L’Ukraine, zone stratégique s’il en est, ne serait ce que par le rôle qu’elle joue dans le transport de ressources énergétiques…

Viktor Ianoukovytch avait en effet fait le choix en novembre 2013 de s’éloigner de l’Union Européenne et de rejeter les accords proposés par ses représentants pour se rapprocher de Moscou, venant ainsi renforcer l’espace eurasiatique grandissant. Une perspective inacceptable et dangereuse pour les marchands de l’Union Européenne et leurs alliés/commanditaires de Washington, qui voyaient la position de Moscou renforcée et l’Eurasie avancer vers l’ouest. Sans trop de surprise – une tentative d’instrumentalisation par l’Occident avait déjà eu lieu à Kiev en 2004 avec la "révolution orange" – une situation de guerre civile apparaît dans les mois qui suivent, lors de laquelle les mouvements "nationalistes" Svoboda et Pravy Sektor s’engagent contre la Russie et l’Eurasie, jouant de facto le rôle de pions au service des intérêts des USA et de l’UE.
Pourtant il n’est pas difficile de discerner la manipulation, lorsqu’on voit des juifs sionistes tels que Bernard Henri Levy, Laurent Fabius ou Moscovici prendre fait et cause pour l’opposition Ukrainienne en faisant l’impasse sur ses composantes les plus extrêmes – comme ils le font d’ailleurs en Syrie lorsqu’ils soutiennent les combattants d’Al-Qaeda. Ces grands noms, auxquels nous pourrions ajouter celui de Valls ne sont ils pourtant pas toujours prompt à s’élever contre "l’antisémitisme" et à pourchasser tout ce qui évoque à leurs yeux un semblant de patriotisme en France ? Un deux poids deux mesures à nouveau très étonnant en Ukraine.

Outre l’instrumentalisation évidente du nationalisme ukrainien par les forces destructrices sionistes et marchandes que les patriotes (d’Ukraine ou d’ailleurs) prétendent combattre, soulignons à nouveau l’opportunité qu’offre à l’Europe – et même au monde – l’émergence de l’Eurasie.
Nous avons déjà évoqué la puissance politique et économique de cette communauté, capable non seulement de faire échec à la diplomatique américano-sioniste comme ce fut le cas récemment en Syrie, mais encore de faire émerger un monde multipolaire qui mettrait fin à l’hégémonie de l’axe Washington-Bruxelles-Tel Aviv et à ses ambitions idéologiques.

Car l’Eurasie naissante n’est pas un bloc marchand, cosmopolite sans passé et sans avenir. Il suffit pour s’en convaincre de considérer les prises de position de Poutine. Mais surtout, l’Eurasie avec Moscou comme moteur, s’inscrit dans une véritable perspective de renouveau civilisationnel unissant des peuples européens essentiellement slaves et orthodoxes : un bloc certes politique et économique, mais également enraciné et spirituel… à l’opposé des contre valeurs véhiculées par l’Occident.

Ainsi, plutôt que de céder à des réflexes pavloviens et mortifères, il serait souhaitable que les "nationalistes" français considèrent l’opportunité qu’offre une éventuelle "redistribution des cartes" sur la scène internationale en faveur de l’Eurasie… et œuvrent dans le sens d’un axe Paris-Berlin-Moscou, qui serait en mesure de stopper définitivement le rouleau compresseur globaliste.

Il importe pour cela de comprendre dès maintenant cette donnée : que ce soit en Serbie, en Tchétchènie ou en Ukraine, les forces séparatistes, indépendantistes ou "nationalistes" les plus radicales finissent toujours par faire le jeu de ceux là même qui ont à cœur de détruire la civilisation européenne. Peu importe que les acteurs soient des islamistes barbus ou des nationalistes au crane ras.

Michael Guerin

Source : medialibre.eu

http://www.medialibre.eu/france/les-nationalistes-francais-face-au-conflit-ukrainien/14759

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...ceux là même qui ont à cœur de détruire la civilisation européenne.

Et ses enfants blonds, comme les blés d'Ukraine ! 

( Une victime des "nationalistes", qui devait certainement travailler pour le FSB !!! ) 

24/06/2014

Les cosaques, maîtres de la terre russe...

Les cosaques, maîtres de la terre russe.

Par Inna DOULKINA pour Le Courrier de Russie

 

Originellement publié le Mardi 13 mai 2014.

 

On les avait crus morts il y a cent ans : les vrais cosaques ont quitté la Russie après la révolution de 1917, disions-nous, et ceux qui paradent dans leurs uniformes aujourd’hui, chantent leurs chansons et créent des associations sont des clowns, de faibles imitateurs, des acteurs déguisés, rien de plus. La crise en Ukraine a démontré combien nous avions tort.

 

On les a vus en Crimée d’abord : ces hommes robustes et barbus ne cachaient pas qu’ils étaient venus de Russie pour « aider leurs frères à défendre la foi orthodoxe ». On les a vus sur les barrages routiers à l’entrée de Sébastopol : avec les habitants locaux, ils contrôlaient les voitures afin que « les nationalistes du Secteur droit [1] ne pénètrent pas dans la cité russe ». On les a vus sur la place centrale de Simferopol, aussi : avec des autochtones en tenue de camouflage, les cosaques surveillaient l’entrée des bâtiments administratifs.

 

Alexandre Mojaev.jpgAlexandre Mojaev, cosaque du Kouban. Crédits: Reuters

 

Le 18 mars, quand Vladimir Poutine a demandé au Conseil de la Fédération de reconnaître les résultats du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie, à Simferopol, à l’entrée d’une base militaire, un sniper a tiré sur des gens. Deux hommes ont péri : un officier ukrainien et un membre russe des brigades d’autodéfense. Le lendemain, leurs cercueils étaient placés côte à côte et les habitants de Simferopol les inondaient de fleurs. Le Russe s’appelait Rouslan Kazakov, il venait de Volgograd et c’était un cosaque. Quand la fusillade a commencé, il s’est jeté devant le corps de son camarade blessé afin de le couvrir. On ne sait pas si c’est son sacrifice qui a calmé les esprits, mais les militaires ukrainiens et les habitants pro-russes de Crimée n’ont pas levé les armes. Le sniper a échoué dans son geste de provocation : le carnage fratricide n’a pas eu lieu.

 Rouslan Kazakov.jpgRouslan Kazakov. Crédits: VK.com

 

Puis, nous avons vu les cosaques en Ukraine, dans le Donbass : la photo de l’un d’entre eux a même été présentée par Jen Psaki, représentante officielle du Département d’État américain, en guise de preuve de la présence de forces spéciales russes en Ukraine. Mme Psaki a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU deux photos d’hommes barbus en tenue de camouflage : l’un des clichés avait été pris en Géorgie en 2008, l’autre en Ukraine, en avril 2014. Selon Psaki, il s’agissait du même homme mais les journalistes ont vite trouvé l’erreur : sur le cliché géorgien figurait Khamzat Gaïrbekov, chef du bataillon Vostok, et sur l’autre, Alexandre Mojaev, cosaque du Kouban, venu en Ukraine « afin d’aider ses frères à libérer la terre russe ».

 

Faut-il plus de preuves pour démontrer que ce sont les Russes qui sèment le trouble en Ukraine ?, diront certains. Effectivement, les cosaques russes sont présents sur le territoire ukrainien et ils ne cherchent pas à le dissimuler. Mais s’agit-il de perfides espions de la Direction générale du renseignement de l’état-major russe, ou d’hommes simples, qui se sont soudain sentis concernés par ce qui se passe au Donbass ? – chacun en décidera pour lui-même.

 

Ce qui saute aux yeux, quand on les écoute, c’est en tout cas que pour ces cosaques, comme pour beaucoup d’habitants de l’Est de l’Ukraine, la terre russe ne s’arrête pas à la frontière russo-ukrainienne. Elle s’étend jusqu’au Dniepr. Une vidéo circule actuellement sur le Net, montrant Mikhaïl Khodorkovski en train de discuter avec les habitants de Donetsk. L’homme d’affaires explique aux gens que, vu la situation économique difficile, la Russie n’a aucun intérêt à intégrer le Donbass.

 

« Mais c’est quoi, la Russie ? répondent-ils en chœur à l’oligarque déchu. Vous croyez que c’est la seule Fédération de Russie ? Mais nous aussi, nous sommes la Russie, nos terres sont tout aussi russes. La vérité, il faut la chercher non dans l’économie mais dans la conscience juste. »

Une affirmation qui fera froid dans le dos de certains – ces Russes savent-ils seulement respecter les frontières ?! – mais qu’il est indispensable de prendre en considération dès lors que l’on souhaite comprendre ce qui se passe réellement en Ukraine.

La crise en Ukraine a en effet l’avantage de briser les mythes : sous nos yeux, l’image glacée des shows télévisés se met à déteindre, et derrière, nous découvrons une clairière dans les bois, où des hommes armés sentant la sueur et l’acier envoient valser toutes nos représentations. Nous avions pris l’habitude de croire que les frontières tracées en 1991 par Eltsine, Kravtchouk et Chouchkievitch à travers les forêts biélorusses étaient inébranlables, que la décision des trois chefs d’État nouveau-né ne pourrait jamais être revue. Et voilà qu’à la première secousse importante dans l’espace post-soviétique, on voit revenir sur l’avant-scène ceux que l’on croyait évanouis il y a longtemps : des personnages de contes à dormir debout, des inspirateurs séculaires de révoltes populaires, des cosaques. Et voilà que le monde entier découvre que ces hommes ont leur vision propre des frontières, et qu’ils sont prêts à la défendre les armes à la main.

 

Parce que l’Ukraine, malgré toutes ses tentatives de se positionner comme l’État unitaire de la nation ukrainienne, ne l’est pas. L’Ukraine actuelle est constituée de deux parties inégales, au passé foncièrement différent : les provinces de l’Ouest ont longtemps fait partie de l’empire austro-hongrois, qui s’était fixé pour mission de cultiver chez les populations locales l’esprit d’un nationalisme ukrainien virulent – afin de contrer l’influence russe.

 

De l’autre côté : les provinces de l’Est, ancien champ sauvage, peuplé depuis le XVIIème siècle par des colons russes, baptisé « Nouvelle Russie » et rattaché à la république socialiste d’Ukraine par Lénine en 1920. Le chef du premier État socialiste voulait ainsi diluer la population paysanne d’Ukraine dans les mineurs du Donbass, afin d’y augmenter la part des « prolétaires ». Peu importe : bien que considérées dès lors comme ukrainiennes, les populations du Donbass ont continué de parler russe et ont gardé un fort attachement à la Russie. En réalité, elles n’ont jamais pensé en être séparées, et rien ne le prouve mieux que leurs insurrections contre Kiev.

 

Ces hommes, par leur simple présence, déconstruisent une à une nos idées sur comment le monde est fait. Grâce à eux, on réalise que non, la planète entière ne veut pas « entrer dans l’UE » et vivre selon les normes européennes. Que l’Europe n’est pas un exemple pour tout le monde, qu’il est des gens qui préfèrent creuser dans la neige leur propre sentier plutôt qu’être contraint de suivre une voie qu’ils ne se sont pas choisie, même s’il s’agit d’une autoroute goudronnée. Dans l’univers de ces hommes, des choses auxquelles nous croyions avoir toujours cru – l’immunité diplomatique, la liberté de la presse, l’autorité des organisations internationales – retrouvent leur vacuité originelle. À Slaviansk et dans les alentours, ce qui compte, ce n’est pas votre passeport, mais vos intentions. Ici, les amis seront bien accueillis, mais les ennemis iront en prison, et leurs cartes de presse ou d’identité européenne n’y feront rien. Ces « talismans » perdent toute leur force dans les bois de Slaviansk. Sur ce territoire, ce sont d’autres objets qui sont sacrés.

 

Le ruban de Saint Georges, par exemple. Le bout de tissu qui servait jusqu’ici aux Russes à décorer leurs voitures pour le 9 mai est devenu, en Ukraine, le signe de distinction entre les prorusses et les pro-ukrainiens : quand les Berkout sont passés dans le camp du peuple du Donbass, ils les ont enfilés en guise de brassards.

Les protestataires qui occupent en ce moment même les bâtiments administratifs de la région de Donetsk portent eux aussi des rubans de Saint Georges. Le ruban irrite terriblement les Ukrainiens pro-européens : ils traitent ceux qui le portent de doryphores ; preuve de la puissance symbolique de l’objet.

 

L’hymne et le drapeau russes, ensuite. Il ne sera pas exagéré de dire que les Russes se sont « approprié » leur hymne post-soviétique lorsqu’ils l’ont entendu chanter par les foules de Lougansk. Qu’ils ont « acquis » leur drapeau lorsqu’ils l’ont vu flotter au sommet des parlements de Sébastopol, de Simferopol, de Donetsk, de Lougansk, de Slaviansk et d’autres à venir. Nulle surprise, dès lors, au fait que sur ces terres, les cosaques n’ont plus du tout l’air de guignols. En prenant les armes et en allant se battre pour les valeurs qui leur sont chères, ils nous ont montré que c’est nous qui vivions dans l’illusion, que c’était nous, les clowns. Que les beaux discours et les grandes causes ne valent rien tant que l’on n’est pas prêt à mourir pour eux. Irrévérencieux, bagarreurs, impétueux, les cosaques font irruption dans notre monde confortable. De leurs piques, ils en cassent les murs – et le monde entier réalise qu’ils étaient en papier.

 

On les croyait disparus, exterminés, anéantis depuis au moins 70 ans, ces gardiens des confins russes – et les voilà qui se réveillent et, mus par un instinct obscur, forment des troupes et partent à la défense du monde russe, cette conception des siècles passés, morte depuis longtemps, qui soudain, sous leurs pas lourds, dans leurs combats désespérés et par leurs sacrifices volontaires, ressuscite et retrouve son souffle, son sens et sa beauté. Comme le ruban de Saint Georges. Comme l’hymne et le drapeau. Comme la Russie même.

 

Inna DOULKINA

 

http://www.lecourrierderussie.com/2014/05/cosaques-maitres-terre-russe/

 

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[1] Note de Kurgan : qui n'ont - rappelons-le - de "nationalistes" que le nom...

puisqu'il est évident que lorsque l'on est prêt à s'allier à des intégristes musulmans

pour massacrer ses propres frères de race, et ce afin de servir les intérêts purement économiques d'un "gouvernement" à la solde des USA, d'Israël et des banksters

qui dirigent ces 2 "pseudo-états"... 

L'on ne mérite absolument pas/plus l'appellation "nationalistes" !  

 

03/05/2014

Ukraine / Des vérités qui peuvent déranger...

LE POINT SUR L’UKRAINE

Des vérités qui peuvent déranger

Cet article vient en prolongement du dossier « Pourquoi l’Eurasie » du n° 59 de Terre et Peuple Magazine, en raison de l’évolution de l’actualité de ce pays. On s’y référera pour connaître tous les tenants et les aboutissants de la crise ukrainienne. En bref, l’Ukraine constitue un enjeu géopolitique primordial dans la guerre politico-économique sans merci que livre l’Occident américanisé et mondialisé à la Russie identitaire de Poutine. On connaît bien les preuves de ce containment : adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN, installation d’un bouclier antimissile aux portes de la Russie (Pologne, Roumanie, Turquie), soutien aux révolutions de couleur de toutes sortes (Serbie, Ukraine, Géorgie…) destinées à affaiblir la Russie dans son environnement direct.

Mais les Occidentaux sont allés trop loin et ont offert à Poutine l’occasion de laver l’humiliation vécue avec le bombardement des villes serbes et l’expulsion des Serbes du Kosovo en 1999. Poutine est un grand joueur d’échecs et un champion de judo, la première qualité lui donne l’avantage d’agir avec deux coups d’avance, la seconde lui permet d’esquiver les coups et d’utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui. La fessée infligée, en 2008, à la petite Géorgie trop amoureuse de l’oncle Sam, qui a permis de russifier les deux provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, aurait dû servir de leçon aux Occidentaux. Que nenni ! Ils ont cru pouvoir arracher l’Ukraine à l’influence du Kremlin.

La première tentative de 2004, dite « révolution orange » permet de mettre au pouvoir des pantins pro-occidentaux, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko. L’incurie et la corruption de leur gouvernement poussent le premier à l’exil et la seconde à la prison. En 2009, par effet de balancier, le prorusse Viktor Ianoukovitch (tout aussi corrompu) revient au pouvoir à l’issue d’élections irréprochables.

Le 21 novembre 2013, Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. En fait, il n’a pas le choix : cet accord impose à l’Ukraine de pousser progressivement les forces russes hors de Crimée (où, évidemment, l’OTAN ne tarderait pas à s’installer). Dès le lendemain, comme par hasard, la place Maïdan est occupée par des manifestants pro-occidentaux, très bien encadrés. Car, il est vrai que, depuis vingt ans, nombre d’ONG américaines sont à la manœuvre. C’est Victoria Nuland, l’envoyée spéciale judéo-américaine elle-même, qui a déclaré que les Etats-Unis avaient investi plus de 5 milliards de $ dans la révolution ukrainienne et qu’il était temps d’en retirer les fruits (propos auquel elle ajouta la délicieuse phrase : « I fuck European Union » !).

Le 21 février, Ianoukovitch signe un accord avec trois plénipotentiaires de l’Union européenne, le Polonais Sikorski, l’Allemand Steinmeier et le Français Fabius. Cet accord, destiné à ramener la paix civile, met en péril le plan judéo-américain qui exige l’éviction de Ianoukovitch et son remplacement par un gouvernement fantoche. Le lendemain, la place Maïdan s’enflamme, les bâtiments officiels sont attaqués et Ianoukovitch s’enfuit. Des observateurs neutres (il ne s’agit pas des médias français…) remarquent des tireurs sur les toits qui visent systématiquement les policiers ; certaines sources dénoncent la présence d’anciens agents du Mossad pour encadrer les émeutiers (une vieille tradition israélo-étatsunienne). Les forces de l’ordre paient un prix élevé : 17 morts et près de 500 blessés. Mais la démocratie et la liberté sont passées (sic). Tous les pays de l’UE, y compris ceux qui ont signé l’accord de la veille, s’empressent de reconnaître le gouvernement provisoire, au mépris des lois internationales, car il ne s’est agi que d’un coup d’Etat qui a chassé illégalement un président légitimement élu. Qu’à cela ne tienne !

Mais le scénario occidental, si huilé est-il, n’a pas envisagé l’inenvisageable. Comme le renard de la fable « Le corbeau et le renard », Poutine annexe, sans coup férir, la Crimée, acte irréversible s’il en est. Cela lui permet de ramener à la mère-patrie la population russe de la presqu’île, mais surtout de sécuriser la base de Sébastopol et ses annexes. L’ours russe reprend donc le contrôle de la mer Noire et s’ouvre en grand la porte vers la Méditerranée (et la base syrienne de Tartous).

Pour les Ukrainiens, le bonheur promis par l’Union européenne n’est pas pour demain. Comme prévu, Gazprom augmente le prix du gaz russe de plus d’un tiers. Mais les « amis » du peuple ukrainien ne se montrent guère plus généreux : le FMI impose à l’Ukraine un régime drastique avant de verser le premier dollar. Les Ukrainiens auraient dû écouter les Grecs, les Chypriotes et les Espagnols avant de se jeter dans les bras de l’UE. L’avenir de l’Ukraine est d’être un pont entre l’Europe et la Russie, pas d’être la dernière roue de la charrette bruxelloise ou un porte-avions américain au cœur de l’Eurasie.

Voici pour l’état des lieux, en évolution permanente. Mais il faut aussi s’attarder sur quelques zones d’ombre. Les nationalistes ukrainiens sont-ils sincères et manipulés, ou bien sont-ils complices des menées occidentales ? Certains d’entre nous sont fascinés par les mouvements Svoboda ou Praviy Sektor. Les voici déchirés entre leur poutinophilie et une certaine nostalgie. Je vais donc leur permettre de régler ce dilemme. Il ne suffit pas de se promener avec des tatouages et des colifichets pour avoir une conscience politique. La question est plutôt : « dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es ».

Le 7 février, soit deux semaines avant le coup d’Etat, Oleh Tyahnibok, leader de Svoboda, parade aux côtés de Victoria Nuland, d’Arseni Iatseniouk, son poulain (futur Premier ministre du gouvernement provisoire) et accessoirement membre de la Trilatérale, et enfin de Viktor Klitschko, le boxeur président du parti UDAR, qui est soutenu par l’International Republican Institute et le National Democratic Institute, tous deux bien connus pour être des courroies de transmission du Département d’Etat américain. On ajoutera que les trois interlocuteurs de Tyahnibok sont juifs, ce qui explique sans doute le soutien indéfectible que leur prodiguent nos produits maison, Fabius et Lévy. De quoi faire se retourner dans sa tombe Stefan Bandera, fondateur de Svoboda, qui ne passait pas pour être philosémite.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements qualifiés de populistes, et même de fascistes et de néonazis, se commettent avec les sionistes. Je rappellerai l’étrange voyage en Israël, en 2011, de 35 leaders européens des dits partis : Geert Wilders pour le PW hollandais, Filip Dewinter pour le Vlaams Belang flamand ou Heinz Christian Strache pour le FPÖ autrichien, parmi d’autres (Suédois, Allemands…). J’y ajouterai le pèlerinage de Louis Aliot, vice-président du FN, à Yad Vashem, la même année.

Quant à Praviy Sektor, son cas est encore plus intéressant. Né « spontanément » à l’automne 2013 de l’union de quelques groupuscules qui jugeaient Svoboda trop mou, il est subventionné par la diaspora ukrainienne des Etats-Unis (sic). Bizarrement, en mars 2014, Praviy Sektor fonde une nouvelle structure, Russian Legion, formée de Russes et destinée à lutter contre Poutine, y compris par des actes terroristes en Russie, notamment la destruction de pipelines. Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase ». Pour finir, j’ajouterai que Yarosh et des leaders du mouvement ont été reçus par l’ambassadeur d’Israël à Kiev, Reuven Din El, et se sont engagés à « lutter contre le racisme et l’antisémitisme ». Ce qui fait tache pour de soi-disant néonazis !

Quant à nous, notre positionnement est clair : les amis de nos ennemis (et les ennemis de nos amis) ne sont pas nos amis. Entre l’Occident (Etats-Unis, UE, Israël et quelques autres) qui veut imposer aux peuples une société mondialisée, déculturée et métissée, et un Poutine qui prône une révolution conservatrice et défend l’identité européenne et blanche, en rejetant l’immigration allogène et en réduisant l’islam conquérant, notre choix est fait.

Il y a vingt ans, j’avais tenté de convaincre mes amis croates et serbes de ne pas se tromper d’ennemis, à savoir les Bosniaques musulmans soutenus par « l’Occident ». Cela n’empêcha pas les néo-oustachis et les néo-tchetniks, les uns partisans de la Grande Croatie et les autres de la Grande Serbie, de s’entre-tuer au nom de toutes les haines accumulées. Il n’y eut que des vaincus : les Croates ne purent annexer la province d’Herceg Bosna et furent contraints de cohabiter avec les musulmans (qu’ils haïssent), et les Serbes durent abandonner la Krajina et la Slavonie, avant de perdre le Kosovo. Que ceci serve de leçon à tous les nationalistes dont le regard se limite aux rancœurs du passé, particulièrement à l’est de l’Europe !

Il serait ainsi dommage que les nationalistes ukrainiens soient aveuglés par leur russophobie, même si celle-ci est justifiée par le traitement infâme que leur ont infligé les Soviétiques pendant plus de 70 ans. Car l’Ukraine a le malheur de se situer au mauvais endroit tout en étant le « grenier à blé » de l’Europe de l’Est et un réservoir énorme de ressources naturelles. L’Ukraine a tout pour attiser les convoitises. Mais elle est aussi extrêmement fragile, car fracturée entre deux peuples inassimilables : l’Ouest catholique, dont l’histoire et la culture regardent vers la Pologne, la Lituanie et l’Autriche, et l’Est orthodoxe, qui n’a d’yeux que pour Moscou. Ce qui est donc en jeu, c’est un risque immense de guerre civile. Et pire encore. Qu’on se souvienne de ces mots de Jacques Benoist-Méchin, dans L’Ukraine, fantôme de l’Europe : « Et dans ce décor d’enfer, qui défie toute description, cinq armées différentes, venues de tous les coins de l’horizon, vont passer et repasser « comme une râpe » sur le corps sanglant de l’Ukraine : armée polonaise de Pilsudski, armée ukrainienne de Petlioura, armée blanche de Denikine et de Wrangel, armée noire des paysans anarchistes de Makhno, et enfin armées rouges de Staline et de Budienny ».

L’Histoire n’est qu’un éternel recommencement.

AC

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Article paru sur le site Terre & Peuple

http://www.terreetpeuple.com/

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Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase »...

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Dokou Oumarov

17/07/2012

RODOVEST

RODOVEST : « Here is the Russian Land »

 

( Ré-édition au format digi-CD de la tape-album de 2003 / Russie )

 

Ré-édition au format digipack de ce qui reste (à ce jour) le seul et unique album du groupe (2003, tout de même) avec 2 reprises en bonux ! (Lord of the Dephts de BURZUM et Gates of Heaven d’ABSURD)… Et fouchtre, comment bien te causer d’la chose tout en restant objectif, tant c’est véritablement le genre d’album qui ne peut qu’invariablement coller la chair de poule au demi-Russe qu’est votre serviteur !?!??!!! (D’autant que si t’es pas Slave ou demi-Slave ça ne te fera pas forcément le même effet !?!)…

Bon allez… je vais faire dans le simple, éviter les délires de 18 lignes sur les sombres forêts figées par le givre et/ou les grands loups gris courant dans la steppe… et me contenter de te dire que si tu craques pour le grand (le très grand) TEMNOZOR, tu ne pourras que tout autant craquer pour ce (tout aussi grand) RODOVEST !!!!!!!! (Mêmes ambiances majestueuses, même amour des voix claires et des passages Folk envoûtants, etc… tout y est !!!) Là ! Simple, carré et efficace… tout est dit !!!…

Très beau digipack 4 volets / 9 titres – 58 mns.

>>> 11 €uros. / Vendus - Réf. épuisée - indisponible.